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20 janvier 2014

La performance du système de soins de santé sous analyse : les leçons du sondage du Commonwealth

Sukirtha Tharmalingam, Analyste principale des politiques, Conseil canadien de la santé
 

Le Conseil canadien de la santé se réjouit d’être, depuis 2009, un contributeur de premier plan à la conception et au financement du sondage international annuel du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé. À partir de données recueillies par ces sondages annuels, nous avons publié, sous le titre collectif Les soins de santé au Canada, c’est capital, une série de bulletins qui ciblaient divers aspects des opinions et des expériences du public, des patients et des médecins relativement à notre système de soins de santé. 
Le sondage 2013 auprès du grand public comporte environ 100 questions qui portent sur un large éventail de problèmes propres à notre système de soins de santé. Le rapport que nous avons rendu public aujourd’hui, Le lieu de résidence, ça compte : l’opinion des Canadiens sur la qualité des soins de santé nous permet de comparer la performance des systèmes de santé provinciaux avec celle de 10 autres pays à haut revenu. Nous comparons également les résultats du sondage 2013 à ceux obtenus pour les mêmes questions en 2004, 2007 et 2010. Nous constatons que les expériences vécues par les Canadiens dans leur système de soins de santé varient considérablement de part et d’autre du pays, et diffèrent dans une large mesure de celles de nos partenaires internationaux. Par exemple, si vous vivez en Colombie-Britannique, vous vous réjouirez peut-être de savoir que votre province fait mieux que toutes les autres quand il s’agit d’obtenir un rendez-vous nécessaire le jour même ou le lendemain – pour 41 % des répondants, c’est possible. Toutefois, même la Colombie-Britannique, avec les meilleurs résultats, traîne loin derrière les 10 autres pays qui participent à ce sondage. En Allemagne, le pays qui a la meilleure performance, 76 % des personnes interrogées déclarent qu’elles peuvent obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain. Le Canada n’a pas beaucoup changé sur cet aspect de l’accès aux soins au cours des 10 dernières années – il oscille autour de 40 % depuis 2004. Ce résultat et différentes comparaisons que nous présentons dans le bulletin servent à donner l’alerte, ce qui amène d’autres intervenants à examiner plus à fond les facteurs qui contribuent aux variations et aux tendances que nous observons.


Une rétrospective, pour aller de l’avant 

 

Dans une perspective prévisionnelle, j’aimerais faire part de certaines observations et de certains enseignements acquis dans le cadre de notre collaboration aux sondages du Fonds du Commonwealth ces quatre dernières années.
 
1. Les Canadiens ont quelque chose à dire sur leur système de soins de santé, et c’est important!

 
Les résultats que nous avons présentés dans ces rapports ont incontestablement trouvé un écho auprès des Canadiens. Nous en avons la preuve dans l’intérêt qu’ils ont éveillé chez les agences de presse et les médias nationaux et locaux (le Toronto Star et le Globe and Mail), les téléchargements de rapports sur notre site Web, les références aux statistiques que nous présentions, et la surabondance de témoignages de patients que les rapports ont suscités.

[Pas assez de spécialistes, pas assez de temps]  [Le coût d’une maladie chronique] [Inquiétudes quant à mon avenir

2. Les données d’enquêtes de population ont des problèmes et des limites indiscutables.

 
L’analyse des résultats de ces sondages ainsi que la production de rapports à ce sujet nous place devant des problèmes de méthodologie. Il est virtuellement impossible d’obtenir des données d’enquête parfaitement cohérentes et comparables dans les différents pays participants et même dans toutes les provinces canadiennes. Certains aspects à prendre en considération sont, par exemple, les variations des taux de réponse, l’interprétation personnelle des questions du sondage, la représentativité de la population interrogée, ou la capacité de chacun à se souvenir d’une expérience. Cependant, nous avons pris des précautions extrêmes afin d’assurer que les questions que nous élaborions ne présentaient aucune ambigüité et pouvaient fournir des indications importantes sur le système de soins de santé. Nous avons également eu recours à des techniques statistiques qui nous ont aidés à améliorer l’interprétation des résultats.


3. Il y a des avantages évidents à participer annuellement à une enquête transversale internationale qui évalue la performance du système de santé du point de vue de ceux qui interagissent avec lui. 

 
On peut mettre en doute les mesures autodéclarées qui proviennent d’enquêtes de population, mais nous devons faire attention à ne pas rejeter des résultats sous prétexte qu’ils ne sont peut-être pas comparables. Ces résultats de sondages et les optiques comparatives (internationale, provinciale, au fil du temps) qu’ils nous fournissent ont leurs avantages. Cela nous permet de comprendre ce que réalisent d’autres pays similaires par le poids économique et les revenus et nous pousse à examiner où se trouvent les gains potentiels qu’on pourrait obtenir au Canada. Par exemple, quels pays ont la meilleure performance et quelles orientations et stratégies politiques ont-ils en commun avec nous? Quels aspects du système de santé se sont améliorés au fil du temps, et lesquels ne l’ont pas fait?  

Alors que le Conseil de la santé se prépare à mettre fin à ses activités en mars 2014, nous nous réjouissons de voir que l’ICIS et l’ISPS-IRSC ont accepté de codiriger la participation canadienne aux prochains sondages du Fonds du Commonwealth. Nous sommes reconnaissants d’avoir eu la possibilité de présenter les résultats de ces sondages au cours des années passées et nous avons eu plaisir à collaborer avec les organismes de santé de l’Alberta, de l’Ontario et du Québec pour élargir la taille des échantillons de leur province respective. Les expériences autodéclarées de personnes qui sont directement en contact avec le système des soins de santé offrent une information exceptionnelle et vitale qui peut permettre d’améliorer la prestation des soins de santé. J’espère que cette importante source d’information continuera de contribuer à éclairer les décisions des prestateurs, des gestionnaires et des responsables politiques des soins de santé. 


16 décembre 2013

la théorie des files d’attente

Dans ce blogue sur vidéo, Dr David Stanford, de l’Université Western Ontario, explique comment la théorie des files d’attente peut influer sur les temps d’attente et comment des changements simples peuvent avoir des effets importants sur leur diminution.



L’Université Western Ontario a annoncé une nouvelle découverte mathématique conçue par une équipe de chercheurs internationaux dirigée par le Dr Stanford. Celle-ci permet au système de santé de profiter d’une approche plus équilibrée pour le choix des patients en vue d’un traitement et de contribuer ainsi à la diminution des temps d’attente.  
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28 novembre 2013

Nous devons faire quelque chose pour remonter les défis en matière de santé auxquels font face les aînés autochtones.

Dre Catherine Cook, conseillère du Conseil canadien de la santé. Le Dre Catherine Cook est médecin de famille, chercheuse et gestionnaire de soins de santé, et aussi métisse. Elle a un rôle conjoint avec l’Université du Manitoba et l’autorité de santé régionale de Winnipeg. À l’Université du Manitoba, le Dre Cook est Doyenne adjointe pour la Santé des Premières Nations, des Inuits et des Métis au sein de la faculté de médecine et est également le chef de la toute nouvelle section sur la Santé des Premières Nations, des Inuits et des Métis dans le département des sciences de la santé communautaire de la faculté de médecine.
 

Les personnes âgées des Premières Nations, inuites et métisses constituent définitivement la population la plus vulnérable au Canada. Nous savons qu’elles ne reçoivent pas le même niveau de soins de santé que les aînées non autochtones. Des entrevues avec des intervenants clés, des recherches et des consultations aux quatre coins du pays entrepris par le Conseil canadien de la santé pendant l’hiver et le printemps 2013 confirment des faits foudroyants:
•    L’accès aux soins est un problème. La plupart des aînés métis ont besoin de se déplacer vers les villes pour tout ce qui dépasse les soins de base, ce qui représente une interruption de leur quotidien.
•    Elles sont souvent victimes des caprices des politiques gouvernementales tant au palier fédéral que  provincial en ce qui concerne les frais qui sont couverts par l’un ou l’autre et qui est admissible à recevoir tel ou tel service.
•    Il y a très peu ou simplement pas de communication et de coordination entre les services des gouvernements, des autorités régionales de la santé et des communautés.
•    Plusieurs aînés autochtones n’ont pas le même niveau de soins dans leurs communautés comparativement aux Canadiens non autochtones; ainsi, leur état de santé peut devenir très critique, ce qui augmente la quantité de soins dont ils auront besoin.

Cette situation est exacerbée par l’impact de la colonisation, l’expérience des écoles résidentielles et les déterminants de la santé tels que la pauvreté, les logements médiocres, le racisme, les barrières linguistiques et les différences culturelles. L’isolement géographique peut aussi jouer un rôle : les ainés autochtones auront plus tendance que les plus jeunes générations à vivre dans des communautés rurales et éloignées dont la majorité est autochtone et où ils peuvent se sentir proches de leur culture. Cette réalité mène au fait que ces aînés ont des besoins en matière de santé plus complexes et vivent souvent dans des régions où il est plus difficile et plus coûteux de fournir des soins.

Le rapport du Conseil canadien de la santé fournit un contexte à ces défis et explique pourquoi il est important de fournir du soutien supplémentaire et des soins continus aux personnes âgées des Premières Nations, inuites et métisses. Sans ce soutien, une population déjà vulnérable représente un plus grand risque encore. Cette question nécessite une attention immédiate des Canadiens et des gouvernements. 
Notons qu’il existe des exemples prometteurs partout au Canada où les gouvernements, les régions sanitaires et les communautés autochtones ont formé des partenariats dans le but d’améliorer les soins de santé prodigués aux aînés autochtones. Je vous invite à lire des exemples de ces pratiques au www.healthcouncilcanada.ca/innovation