Par Russell Williams, président de Rx&D (Les compagnies de recherche pharmaceutique du Canada)
Dans le cadre de notre dialogue sur l’amélioration de notre système de santé, j’aimerais remettre la question du coût des médicaments dans son contexte.
Tout d’abord, nous ne pouvons évaluer la valorisation des investissements isolément des autres enjeux. Les nouveaux médicaments et vaccins, lorsqu’ils sont employés de manière appropriée, améliorent et sauvent des vies, tout en permettant des économies au sein du système de santé grâce à la réduction des délais d’attente, des hospitalisations et des interventions chirurgicales.
Par exemple, le taux d’hospitalisation au Canada entre 1980 et 2005 a chuté de 71 % pour les ulcères, de 37 % pour le diabète et de 30 % pour le cancer du sein selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). De plus, de 1980 à 2004, le taux de mortalité a chuté de 79 % pour la pneumopathie et de 70 % pour l’infarctus. Pour le VIH/sida, le taux de mortalité a chuté de 78 % et le taux d’hospitalisation a baissé de 50 % entre le milieu des années 1990 et 2004-2005.
Plusieurs études montrent clairement que l’accès aux médicaments innovateurs et leur utilisation optimale permettent aux patients d’éviter des traitements plus coûteux tels que l’intervention chirurgicale et l’hospitalisation. Par exemple, une étude publiée en 2007 dans le journal PharmacoEconomics montre que si les autres provinces canadiennes avaient augmenté leurs dépenses en médicaments innovateurs comme l’a fait le Québec dès le début des années 1980, elles auraient économisé plus d’un milliard de dollars en soins de santé.
Les Canadiennes et Canadiens peuvent être également assurés qu’ils reçoivent une valeur excellente pour leurs médicaments d’ordonnance brevetés, étant donné que leur prix au cours des dix dernières années était en moyenne inférieur de 7 % à la médiane internationale. Le prix a en fait diminué lorsque l’on tient compte de l’inflation. Nous ne pouvons en dire autant des médicaments génériques canadiens, puisque plusieurs études, notamment celle menée par le Bureau de la concurrence du gouvernement fédéral, ont montré que leurs prix sont parmi les plus élevés au monde.
Bien qu’il soit vrai que les dépenses en médicaments d’ordonnance ont augmenté, selon l’Institut canadien d’information sur la santé cela n’est pas dû à leur prix, mais plutôt à leur emploi induit en partie par une augmentation de la prévalence des maladies, des diagnostics précoces ainsi que des changements démographiques.
La pierre angulaire de notre industrie est l’innovation; il faut reconnaître que les nouvelles technologies et les traitements de pointe sont la clé pour améliorer les résultats cliniques des patients et maximiser la valorisation de l’argent dans le domaine de la santé. Les compagnies membres investissent plus d’un milliard de dollars chaque année dans la recherche et développement au Canada. Cependant, le développement de chaque nouveau médicament ou vaccin est une entreprise à la fois risquée et onéreuse qui nécessite jusqu’à 15 ans de recherche et un investissement d’environ un milliard de dollars.
L’accès en temps opportun aux nouveaux médicaments et vaccins doit être une priorité si l’on veut améliorer notre système de santé, car cela favorise l’amélioration des résultats cliniques et la découverte de nouveaux traitements et thérapies qui à leur tour amélioreront l’efficacité des produits.
Nous devons tirer profit de l’innovation afin d’améliorer la santé et la prospérité des Canadiennes et des Canadiens, tout en valorisant au maximum les sommes que nous investissons dans les soins de santé.
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