Comme l’a rapporté le Conseil canadien de la santé, les provinces et les territoires ont accompli des progrès par rapport aux repères nationaux pour les temps d’attente établis dans la foulée du Plan décennal de 2004 des premiers ministres. En collaboration avec les administrateurs et les cliniciens des hôpitaux, les gouvernements ont mis en place des mesures pratiques pour gérer les temps d’attente. Ils continuent de présenter des rapports publics sur leurs progrès.
Malgré nos efforts et nos investissements, les temps d’attente pour certains services sont toujours plus longs au Canada que dans d’autres pays de l’OCDE. Par exemple, dans une enquête auprès d’adultes plus malades effectuée l’an dernier, 50 % des patients canadiens ont déclaré qu’ils attendaient quatre semaines ou plus pour un rendez-vous avec un spécialiste. Le Canada se classe 10e sur 11 pays ayant pris part à l’enquête. En outre, environ 14 % des lits d’hôpitaux au Canada sont occupés par des patients qui attendent d’être transférés à un autre établissement, comme une résidence pour soins de longue durée, ou qui sont en attente de soins à domicile.
Les longues attentes pour des soins dans la collectivité sont des symptômes de problèmes de l’ensemble du système. Pour faire face à ces temps d’attente, nous devons améliorer la performance de nos systèmes de soins de santé en général. Nous pouvons commencer par fixer des buts et des objectifs mesurables. Dans le cas des temps d’attente dans les hôpitaux, les repères pancanadiens ont joué le rôle de catalyseurs de changement. La satisfaction des patients, la coordination des soins ou l’attente de services de soutien à domicile ne sont que quelques exemples des indicateurs suivis aujourd’hui, du moins dans certaines régions.
Quand les objectifs sont fixés, les cliniciens et les gestionnaires peuvent s’allier pour élaborer un plan d’action qui répond aux besoins locaux. Des cibles mesurables nous permettent aussi de surveiller la performance continuellement, ce qui fournit un retour d’informations essentiel quand il s’agit de savoir où les services de soins de santé améliorent les résultats des patients, et où ils ne le font pas.
Manifestement, surveiller la performance de l’ensemble du système exige une infrastructure de données qui touche et relie tous les points de soins, y compris les cabinets des médecins, les établissements de soins prolongés et les prestateurs de soins à domicile. Des dossiers de santé interexploitables sont essentiels à la prestation de soins rationalisés et à la possibilité de disposer des renseignements sur le patient où et quand ils sont nécessaires.
Beaucoup de patients sont aujourd’hui atteints de maladies chroniques. Ils ont besoin de toute une gamme de services, pendant de nombreuses années. Un système à haute performance exige que chaque secteur, des soins actifs aux soins continus en passant par les soins de santé primaires, soit sécuritaire et efficace par lui-même. Nous avons aussi besoin de liens transparents entre ces secteurs. Loin de n’être qu’un vœu pieux, ce genre de soins est déjà une réalité pour certains patients canadiens. Des exemples de l’efficacité des soins centrés sur le patient ont été présentés au forum des PDG organisé en février par la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé.
Certains observateurs nous avertissent que les temps d’attente en chirurgie peuvent se retrouver en hausse, une fois que nous aurons tourné notre attention vers la performance du système. Je ne crois pas que cela arrive. Les hôpitaux ont mis en place toute une gamme de technologies de l’information pour gérer les temps d’attente. Ces outils sont en train s’intégrer au mode de fonctionnement des hôpitaux, et ils resteront là. De plus, maintenant que toutes les provinces affichent leurs temps d’attente en ligne, il y a davantage de transparence.
Le Canada s’est démarqué en se polarisant sur la cible restreinte des temps d’attente pour des interventions précises des soins de santé. Il est temps de tourner notre attention vers la situation dans son ensemble et d‘exposer notre vision du système de santé que nous souhaitons. Pour cela, nous devons puiser dans une source de savoir vitale quant à ce qui constitue de bons soins de santé : les patients. À notre symposium national sur la participation des patients, nous avons appris comment les gestionnaires des soins de santé font participer les patients à la planification du système. Ce faisant, ils prennent conscience de la perspective toute particulière qu’apportent les patients. Comme l’a dit un participant, « les patients ont la vue à 360 degrés ».
Le Conseil de la santé travaille à tous les niveaux avec des patients, des prestateurs, des gouvernements et des intervenants à promouvoir des pratiques novatrices. Ces travaux nous donnent l’occasion de voir partout dans le pays des zones d’excellente participation des patients et de performance des soins de santé. Nous savons ce qui marche. Maintenant, faites connaître ce qui va bien et donnez aux prestateurs, aux gestionnaires et aux gouvernements la responsabilité de mettre en œuvre des pratiques efficaces.
Par : John G. Abbott, chef de la direction, Conseil canadien de la santé
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