Shirlee Sharkey est présidente et chef de la direction de Saint Elizabeth Health Care, un organisme phare dans le domaine de la santé au Canada. Cet organisme fait annuellement cinq millions de visites à domicile grâce au dévouement de près de six mille employés qui offrent des services de soins infirmiers, de réadaptation, de relation d’aide, de recherche et de consultation.
Les soins à domicile sont vraiment d’actualité en ces temps où l’économie, le vieillissement de la population et le consumérisme accentuent les pressions en faveur d’une plus grande proximité des soins et du maintien à domicile.
Un récent rapport du Conseil canadien de la santé met en lumière un large éventail d’initiatives prometteuses de soins à domicile mises en œuvre à travers le Canada et dans le monde. Je souscris à l’idée qu’il faut universaliser ces avancées positives en les faisant sortir des milieux innovateurs restreints pour les offrir à une population beaucoup plus nombreuse. En même temps, nous devons saisir toutes les occasions d’aider l’ensemble du système à faire un pas de géant vers l’optimisation des forces des individus, des familles et des communautés.
On peut supposer qu’un gain rapide pourra être obtenu grâce à une simple augmentation du financement... et qu’un peu plus de la même chose produira de meilleurs résultats. Dans une certaine mesure, ce sera effectivement le cas. Cela dit, les services de soins à domicile existants couvrent un très large spectre, allant des soins très complexes, tels que la dialyse et la chimiothérapie, à la prise en charge de maladies chroniques, à la relation d’aide et au maintien à domicile. Un financement plus généreux permettra de rendre ces services accessibles à un plus grand nombre. Mais, à elle seule, une telle approche perpétue les interventions « après le fait », plutôt qu’elle ne favorise les actions proactives, axées sur les besoins à combler pour préserver la santé de chacun. Afin de déterminer à l’avance quels seront leurs besoins, d’autres nations mènent des évaluations de l’état de santé de tous les aînés, dans leurs milieux de vie et leurs communautés, lorsqu’ils atteignent l’âge de 75 ans.
Pour tirer le meilleur parti possible de l’investissement, nous devons réorienter notre vision et axer nos interventions non plus sur les ressources humaines disponibles, mais plutôt sur chaque personne aînée qui a besoin de notre aide ainsi que sa famille, dans leur propre milieu de vie. Les soins à domicile prendront tout leur sens lorsque nous arriverons à soutenir les gens là où ils se trouvent et en harmonie avec leurs besoins réels tout au long de leur vie.
Pour réaliser ce grand projet, nous devons acquérir une compréhension profonde de la santé et des conditions de vie des aînés et de leurs aidants familiaux. Ce n’est qu’à partir de ce moment que nous pourrons leur offrir les services qui s’accordent le mieux avec leurs besoins, leurs aspirations et leurs milieux de vie respectifs. Les aînés et les aidants familiaux se retrouveront alors sous les feux de la rampe, alors que nous nous activerons à l’arrière-scène pour leur offrir tous les outils et l’assistance technique dont ils ont besoin.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire