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30 janvier 2012

Les politiques de l’Alberta « rattrapent leur retard » pendant qu’Ottawa « jette l’éponge »…

  Wendy Armstrong, Coprésidente du Comité de la santé, Association des consommateurs de l’Alberta

Je suis un des nombreux Canadiens qui ont des membres de leur famille et des amis proches qui résident dans d’autres provinces. Je fais aussi partie des nombreux Canadiens qui voyagent dans d’autres provinces pour le travail ou le plaisir, et pour remplir des obligations familiales. C’est pourquoi je trouve si importants la sécurité et le confort personnels que m’apporte le fait de pouvoir compter sur un ensemble raisonnable de normes et de services communs et sur leur transférabilité à l’intérieur de notre système national de santé publique. Et il en est de même de la coopération entre toutes les provinces et la gestion fédérale qui permettent l’application de ces normes et la prestation de ces services.

J’ai récemment moi-même eu l’occasion de me rendre compte à quel point cette sécurité était précieuse, lorsque ma belle-mère, âgée de 91 ans mais tout de même en bonne santé, est venue de l’Ontario ce Noël et qu’une enflure de ses jambes l’a menée à bénéficier de 8 jours de thérapie IV externe à l’hôpital local d’Edmonton – sans tracasseries ni frais médicaux. Cet épisode a été loin de ressembler à notre expérience moins plaisante de l’an dernier, alors qu’elle s’était brisé l’épaule en faisant de la danse en ligne en Ontario et que, après un examen radiologique, elle avait été renvoyée chez elle, avec une douleur aiguë et le bras en bandoulière, et pour toute information qu’elle recevrait un appel du service des soins à domicile dans quelques jours. Nous n’avons pas eu beaucoup d’autre choix que de nous tourner vers un des fournisseurs privés officiels de soins à domicile de ce pays – Westjet.

Par conséquent, l’annonce par l’Alberta du renversement de sa position historique et de sa décision de participer au Conseil canadien de la santé me rend très heureux. C’est une bonne nouvelle tant pour les Albertains que pour le reste des Canadiens.

Cette décision se fait aussi l’écho de certains événements et changements exceptionnels survenus dans le paysage politique de l’Alberta l’an passé, notamment la victoire inattendue d’Alison Redford après la course de neuf mois pour la chefferie du parti conservateur, à la suite de la démission du premier ministre Ed Stelmach. Prenant position contre la dépendance à l’égard des cliniques de chirurgie privées et proposant de nouvelles cliniques de soins aux familles tout en promettant l’embauche d’un plus grand nombre d’enseignants, Alison Redford (qui partait de loin dans la course) a remporté la chefferie au deuxième tour de scrutin. Aux journalistes qui lui ont demandé à quoi elle attribuait sa victoire, elle a répondu : « Je pense que la province a commencé à changer il y a quelque temps déjà et que la politique ne fait que rattraper son retard ».

Malheureusement, juste au moment où la politique provinciale commence à s’ajuster aux changements, les politiques à Ottawa semblent être en train de jeter l’éponge. Les récentes annonces du gouvernement fédéral qui envisage d’abandonner les paiements de péréquation et la gestion fédérale des soins de santé constituent une menace pour les normes communes et la transférabilité ainsi que pour le rattrapage, qui n’a que trop tardé, des avantages perdus avec la dilution des services offerts dans les hôpitaux. Le Conseil canadien de la santé a un rôle important à jouer pour contrôler cette situation.


Mots Clés: Alberta, Conseil canadien de la santé

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