Il y a quelques semaines, une équipe du Conseil canadien de la santé a participé au séminaire Crowdsourcing for Health Innovation. L’événement, organisé par St. Elizabeth Healthcare, réunissait des spécialistes de la planification des soins de santé, des gestionnaires et des décideurs du secteur de même que des professionnels des communications et d’autres membres de Technorati. L’objectif de ce séminaire était d’explorer le concept de l’externalisation à grande échelle et de voir comment il pourrait s’appliquer aux soins de santé.
On pourrait définir l’externalisation à grande échelle, ou crowdsourcing, comme l’auto-organisation de communautés d’utilisateurs ou de clients en vue de leur participation à la création d’un produit final quelconque. L’encyclopédie en ligne Wikipédia est un bon exemple de ce concept : elle repose uniquement sur le contenu que lui apportent ses utilisateurs.
Les conférenciers lors de cet événement sont de véritables étoiles du monde numérique : il s’agissait de Jeff Howe, professeur de journalisme à l’Université Northeastern, qui a littéralement créé le terme crowdsourcing, et de Rahaf Harfoush, stratégiste numérique qui a notamment travaillé à la première campagne présidentielle de Barack Obama.
L’externalisation est largement utilisée dans toute une variété de secteurs, mais celui de la santé a pris du retard à ce chapitre. Jeff Howe explique cette situation par une « culture de résistance » qui semble prévaloir dans le milieu de la santé et qui nuit à l’innovation.
Les deux conférenciers ont fait part de certains exemples intéressants du domaine de la santé. Monsieur Howe a par exemple parlé de la protéase rétrovirale monomérique utilisée pour la recherche sur le SIDA. On a mis à contribution la communauté des joueurs de jeux vidéo en ligne afin qu’ils trouvent des moyens de « plier » la molécule en respectant un ensemble de contraintes précises. Ces joueurs, qui savent reconnaître et se rappeler des motifs et des dessins, sont ainsi parvenus à trouver une solution en deux semaines.
Rahaf Harfoush a ensuite cité en exemple le consortium Open Source Drug Discovery Program qui permet aux chercheurs de passer outre le secteur pharmaceutique embourbé par les brevets pour la création de nouveaux médicaments.
Jeff Howe a poursuivi en parlant des grandes quantités de données inexploitées présentes dans le système de santé. Les patients ont des connaissances sur leurs symptômes et sur leurs pathologies et cette information n’est ni colligée, ni exploitée. Compte tenu du récent rapport du Conseil canadien de la santé sur la participation des patients à leurs soins de santé, je me demande si l’externalisation à grande échelle pourrait constituer un moyen concret de favoriser la participation des patients.
Le concept d’externalisation à grande échelle recèle un potentiel certain pour le secteur de la santé et j’ai bien hâte de me pencher sur les moyens d’utiliser tout ce potentiel pour notre travail au sein du Conseil canadien de la santé.
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