John G. Abbott |
John G. Abbott, chef de la direction, Conseil canadien de la santé
Que peut
gagner le Canada à majorer ses investissements pour faire progresser le projet
d’amélioration de la qualité dans le domaine de la santé? Et où devrait-il
investir?
À mon avis,
il y aurait grand profit, et il devrait cibler le renforcement des capacités de
notre système et de ses responsables à accomplir des changements transformateurs.
Cette
semaine, le Conseil canadien de la santé a tenu un symposium national sur
l’amélioration de la qualité, avec pour sujet : Vers un système de santé à haut rendement : le rôle des conseils
de la qualité au Canada.
Dr. Ross Baker |
Plus de 200 hauts dirigeants de tout le pays
se sont rassemblés pour parler de la mesure du rendement du système de santé et
de la production de rapports à cet égard, et du renforcement des capacités du
système en vue de l’amélioration de la qualité. Il est évident qu’en matière de
mesure du rendement ou de production de rapports sur la performance, il n’y a
pas d’approche uniformisée, et que chaque province ou territoire doté d’un
conseil de la qualité ou d’une organisation pour la sécurité des patients (il
en existe sept en tout) a adopté les méthodes qui lui conviennent. Quelles sont
donc les lacunes qu’il faudrait combler dans la démarche actuelle
d’amélioration de la qualité au Canada?
La première
lacune est l’absence du désir urgent d’un changement transformateur, qui ferait
que l’amélioration de la qualité s’inscrive au cœur de tout ce que nous faisons
dans les soins de santé. Les responsables de la santé et les Canadiens
eux-mêmes sont-ils convaincus que nous avons besoin d’améliorer la qualité des
soins fournis dans chaque hôpital, chaque clinique, chaque cabinet de médecin
de ce pays? Les faits disent qu’il le faut, mais cela suffit-il à en établir le
bien-fondé?
La deuxième
lacune, voire le défi, est de traiter l’amélioration de la qualité comme un élément
accessoire. Notre système de santé ne devrait-il pas inciter tous ses
dirigeants à commencer leur journée en se posant cette question : Que faut-il faire aujourd’hui pour que
toutes nos activités procurent à nos patients des soins sécuritaires et
appropriés; et à la terminer en se demandant : Comment savons-nous que nous avons atteint cet objectif? Si
l’amélioration de la qualité constitue un élément isolé, nous n’arriverons à
réaliser de changements transformateurs dans aucun milieu.
La
troisième lacune est une question de ressources. Nous devons relever le niveau
des investissements dans les ressources afin de concevoir et de gérer avec
succès un projet d’amélioration de la qualité. Nous devons apprendre aux
intervenants de première ligne et à ceux qui œuvrent dans l’ombre à penser à
l’unisson, maniant une langue commune pour parler de l’amélioration du
rendement. Nous devons appuyer continuellement le travail des conseils de la
qualité de ce pays, qui à leur tour harmonisent leurs activités afin de
soutenir les systèmes de santé qu’ils surveillent tout en les associant à des
initiatives d’amélioration de la qualité.
La quatrième
lacune consiste à ne pas concevoir l’amplitude de la gestion du changement d’un
système complexe.
Une
cinquième lacune concerne le domaine de la technologie et du partage de
l’information. Il nous faut tirer parti de l’utilisation des technologies
actuelles pour recueillir des données et mettre en commun des informations sur
le rendement du système et les résultats des patients, systématiquement et à
point nommé, renseignements que toutes les composantes du système peuvent
utiliser afin d’améliorer la qualité des soins.
Aucune
organisation ni aucun système n’a toutes les réponses qui permettraient de
s’employer à combler ces lacunes. Somme toute, nous avons besoin de
collaboration interne et externe des organismes et des gouvernements pour
renforcer les capacités dans tous ces domaines. Le rapport du Conseil de la
santé sur les délibérations du colloque couvrira tous ces points plus en détail.
Il sera publié le 16 décembre 2013 sur www.conseilcanadiendelasanté.ca.
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