Tina Buckle, coordonnatrice des soins infirmiers en santé communautaire, ministère de la Santé et du Développement social du Nunatsiavut.
Au Nunatsiavut, nous faisons appel à des auxiliaires en santé communautaire pour aider le personnel infirmier dans les communautés éloignées. Recruter et garder le personnel infirmier représente un défi pour nous, et le poste d’auxiliaire nous permet d’y arriver avec moins de personnel infirmier. Il s’agit là d’un modèle inspiré du Labrador, où il avait cours dans le passé, et d’Alaska, où il est utilisé à l’heure actuelle et où des auxiliaires en santé communautaire, qui sont des gens de la communauté, assurent les soins primaires dans les collectivités éloignées.
Au Nunatsiavut, l’auxiliaire en santé communautaire a un rôle tant en santé publique qu’en soins à domicile ou en soins communautaires.
Dans le cadre du programme des soins à domicile et communautaires, les auxiliaires en santé communautaire deviennent en quelque sorte les « bras droits » du personnel infirmier. Ils assurent la gestion des travailleurs en soutien à domicile, effectuent les visites à domicile avec le personnel infirmier au besoin, commandent les équipements et les fournitures, organisent les rendez-vous, stérilisent l’équipement, préparent les rapports mensuels et accomplissent toutes les tâches pour lesquelles du personnel infirmier n’est pas nécessaire. L’infirmière – ou l’infirmier – est ainsi mieux en mesure de se concentrer sur les soins à offrir. Les auxiliaires effectuent aussi des visites à domicile de manière autonome afin de soutenir le programme, qu’il y ait ou non une infirmière dans la ville.
De plus, et c’est tout aussi important, les auxiliaires sont les conseillers culturels du personnel infirmier. Ils ont la confiance de la communauté, à un point tel où une infirmière est immédiatement acceptée dans une communauté si elle est accompagnée d’un auxiliaire.
En matière de soins des aînés, les auxiliaires peuvent passer plus de temps avec les aînés que les infirmières; ils possèdent aussi des liens plus intimes avec ces personnes et parlent leur langue. Nous avons également fait visiter le centre régional de santé et le centre de soins de longue durée de Happy Valley-Goose Bay aux auxiliaires en santé communautaire, afin qu’ils puissent en faire la description aux aînés et à leurs familles et les aider à bien faire la transition.
Il est difficile de quantifier ou même de mettre des mots sur tout ce que nous apportent les auxiliaires – en fait, nous ne pourrions offrir des soins sans ces personnes et les clients ne seraient pas aussi enclins à recevoir des soins s’ils n’étaient pas là.
Il est difficile de comprendre pourquoi ce modèle n’est pas utilisé dans d’autres régions du pays, surtout qu’il est déjà bien connu en Alaska. Je crois qu’il s’agit d’une peur inexplicable qu’en permettant ce type de pratique, nous encourageons les gens à devenir auxiliaires en santé communautaire au lieu de se diriger vers des professions de la santé, mais ce n’est pas du tout de cela dont qu’il est question. Ces personnes jouent un rôle d’une valeur inestimable dans les communautés et personne d’autre ne peut s’en charger.
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