Mark Wyatt est sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et ancien directeur général de l’Initiative pour les soins chirurgicaux de la Saskatchewan.
Trois sur quatre.
Voilà une façon simplifiée de décrire l’engagement qu’a pris le gouvernement de la Saskatchewan au printemps de 2010 selon lequel tous les patients pourraient subir leur chirurgie dans les trois mois après leur inscription sur la liste d’attente. Le gouvernement s’est donné quatre ans pour remplir cet engagement, dont l’échéance est fixée au 31 mars 2014.
Pour une province qui affichait des temps d’attente en chirurgie parmi les plus longs au pays, il s’agissait là d’un objectif auquel le temps accordé, pour certains, n’avait aucun bon sens. Les sceptiques et les convaincus ont tout de même entrepris cette course ensemble en sachant qu’il n’y avait pas d’autre solution. Les patients avaient parlé, comme en fait foi un examen détaillé du système de santé de la province effectué selon leur point de vue.
Ainsi, on a créé une coalition formée de patients, de fournisseurs de soins et de dirigeants de l’ensemble du système de santé, sans oublier plusieurs vétérans des forces anti-listes d’attente. Le message était clair : l’accès aux soins est important, certes, mais pas moins que leur qualité, leur sûreté et la compassion avec laquelle ils doivent être prodigués aux patients. De toute façon, il est impossible d’atteindre des objectifs durables en matière d’accès sans tenir compte des facteurs de qualité et de sécurité. Mais il ne faut pas se borner à la salle d’opération, car les solutions pour transformer l’expérience vécue dans le cadre d’une intervention chirurgicale se trouvent également en amont et en aval. Ces sages propos ont servi de ligne de départ à la course et en ont inspiré la devise Plus rapides, plus sûrs et plus intelligents.
Retour à l’automne 2013. Comme nous approchons des six derniers mois de ce périple de quatre ans, les résultats et les leçons de l’innovation dans le système de santé deviennent manifestes. En effet, l’initiative a suscité d’immenses succès et aussi quelques, euh... « travaux en cours », appelons les comme ça.
À six mois de la fin de l’initiative, donc, notre objectif en matière d’accès n’est plus très loin. À l’échelle de la province, 80 % des patients obtiennent leur chirurgie dans les trois mois, et 91 % d’entre eux l’obtiennent dans les six mois. Nous nous attendons à ce que la plupart des régions atteignent une norme de trois mois d’ici mars 2014. Il est à noter que la région Qu’Appelle de Régina, dont les temps d’attente sont partis dans la mauvaise direction avant que l’on renverse la vapeur en 2013, aura besoin d’une année supplémentaire. Le fait d’avoir établi un objectif ambitieux a contribué à ce que l’état d’esprit collectif se ravive, et que, des progrès graduels habituels, on passe à des actions et à des résultats spectaculaires. Lorsque nous arriverons à notre destination finale, en cinq ans au lieu de quatre, toutefois, je m’attends à ce que la majorité des patients accueillent le résultat avec plaisir. Un engagement mou où l’on ne ferait qu’espérer une amélioration de la situation n’est pas envisageable.
Sur le plan de la qualité et de la sécurité, notre mise en œuvre de la liste de vérification des chirurgies sécuritaires a très bien fonctionné (selon nos dernières données, 96 % de succès à l’échelle provinciale), et nos progrès ne cessent de croître en matière de conciliation médicamenteuse au moment de l’admission (84 %). La révolution en matière d’amélioration de la qualité selon la méthode LEAN en cours en Saskatchewan crée des avantages concrets pour ce qui est des soins prodigués, du roulement des patients et de la prévention des préjudices. La centralisation des dossiers des patients et les parcours pour les patients ouvrent pour leur part la voie aux évaluations et aux traitements en temps opportun. Et ceci n’est que l’effleurement du potentiel des aspects plus sûrs et plus intelligents des soins chirurgicaux.
Même si de prodigieuses améliorations ont été réalisées, le prochain défi sera de travailler comme un seul corps pour consolider nos acquis et poursuivre nos améliorations. L’Initiative pour les soins chirurgicaux de la Saskatchewan montre les possibilités d’un groupement de gens dévoués autour d’une vision commune et d’un objectif ambitieux; elle montre aussi comment, si on leur laisse le champ libre, ces gens font bouger les choses. Pour en savoir plus, visitez le www.sasksurgery.ca.
* CLIQUEZ ICI pour voir la vidéo mettant en vedette Mark Wyatt et ses collègues, où l’on constate comment l’Initiative pour les soins chirurgicaux de la Saskatchewan a permis de réduire les temps d’attente en chirurgie.
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