Keith Neuman, Ph.D., Directeur général
The Environics Institute for Survey Research
Le nouveau rapport publié par le Conseil canadien de la santé sur la compétence culturelle et la sécurisation culturelle pour les Autochtones dans les systèmes de santé en milieu urbain est un ajout bienvenu à la renaissance plus vaste qui se manifeste, il faut l’espérer, dans la prestation des soins de santé dans ce pays. Ce rapport présente les résultats de tables rondes régionales partout au pays, qui étaient centrées sur un problème au cœur de deux tendances regrettables dans l’histoire de notre pays : i) la discrimination et les stéréotypes historiques et actuels (heureusement en régression) des Autochtones du Canada; et ii) le fardeau grandissant qui pèse sur la prestation des services de santé en raison de la hausse des coûts et des demandes.
La prémisse fondamentale débattue lors de ces tables rondes est claire. Le système actuel de soins de santé n’est pas conçu pour tenir compte des différences culturelles qui influent sur les résultats de santé et s’avère particulièrement inapte à répondre aux besoins des Autochtones du pays, en raison d’une ignorance et d’une discrimination systémiques. Le problème ne se limite pas au système de santé, qui est toutefois l’un des secteurs (avec l’éducation) où les effets sont probablement les plus prononcés.
Le rapport souligne bien que créer la compétence culturelle, c’est faire beaucoup plus que simplement apprendre les faits : c’est établir la base de l’empathie, pour comprendre ce que ressent l’autre. L’étude charnière intitulée Urban Aboriginal Peoples Study (UAPS), effectuée par l’Environics Institute for Survey Research en 2008-2009 dans 11 villes du pays, en a fait l’un de ses thèmes majeurs (voir www.uaps.ca). Cette étude montre ce qui constitue sans doute le plus grand défi pour les prestateurs de soins de santé qui souhaitent être culturellement compétents dans leurs services aux Autochtones : d’une part, reconnaître que les Autochtones ont beaucoup en commun avec tous les Canadiens (y compris avec les prestateurs(?)), puisqu’ils ont des expériences de vie, des valeurs et des aspirations similaires (p. ex., éducation, qualité de vie décente, souci de l’avenir pour leurs enfants), et d’autre part, reconnaître l’identité et l’historique distincts (des Premières Nations, des Métis ou des Inuits) car ces facteurs peuvent jouer sur les besoins personnels de soins de santé.
Ce rapport offre un excellent aperçu d’un nombre impressionnant d’initiatives prometteuses partout au pays, qui visent à développer la compétence culturelle et la sécurisation culturelle et à les intégrer aux services de soins de santé pour les communautés autochtones. Manifestement, un apprentissage considérable a lieu en raison de cet effort, et il faut espérer que ces connaissances seront partagées avec le plus grand nombre de prestateurs de soins de santé, entraînant ainsi des améliorations systémiques. En outre, tout ceci présente peut-être des leçons sur les moyens de mieux répondre aux besoins distincts de soins de santé d’autres communautés ethniques et culturelles du pays
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