Leslie Varley, directrice, Programme de santé autochtone, Provincial Health Services Authority
Récemment, j’ai eu une conversation avec un médecin qui travaille avec des groupes internationaux. Il a fait l’éloge de la formation à la compétence culturelle en matière de santé des Autochtones (acronyme anglais ICC) offerte par la Provincial Health Services Authority en Colombie-Britannique et il a dit souhaiter que ce programme soit disponible sur le plan mondial. Il a parlé de groupes qui s’insultent et s’offensent, sans le vouloir. « Certaines des nations les plus développées sur la planète ne comprennent tout simplement pas, a-t-il dit. Les gens ne font tout simplement pas d’autoréflexion ou ne sont pas conscients de la manière dont ils sont perçus par les peuples autochtones dans le monde. »
Du coup, je me suis interrogée. Quelle place occupons-nous, nous Canadiens, dans le spectre mondial de la compétence culturelle? Nous partageons ce territoire entre des peuples autochtones aux origines anciennes et des colons et immigrants relativement récents. Les participants à l’ICC nous disent souvent qu’ils regrettent certaines des choses qu’ils ont dites et faites par ignorance des Autochtones, de leur historique et de leur culture, et expliquent qu’ils auraient aimé recevoir cette formation à l’école élémentaire ou secondaire. Si les Canadiens avaient connaissance de l’histoire des peuples autochtones avant les premiers contacts avec les Européens, des répercussions de la colonisation et des pensionnats indiens, des restrictions actuelles de la Loi sur les Indiens (seule loi au monde qui est fondée sur la race, à notre connaissance), les stéréotypes accablants envers les Autochtones seraient-ils réduits? Que faut-il faire pour que les Canadiens changent et améliorent leurs interactions avec les Autochtones? Leur faut-il davantage de renseignements? Leur faut-il procéder à un examen plus approfondi de leurs propres préjugés et de leurs répercussions dans notre monde du travail? Ce sont là de bonnes questions.
Un médecin m’a récemment demandé : Comment réagissez-vous envers un collègue que vous venez de voir se conduire de manière incompétente sur le plan culturel? Comment dites-vous ce qu’il faut dire, tout en préservant vos relations avec ce collègue, mais en lui laissant entrevoir la nécessité d’une rectification?
En tant que Canadiens, nous n’avons pas l’habitude de ces conversations difficiles qui amènent à confronter l’incompétence culturelle ou les micro-agressions de racisme. Il nous arrive encore de traiter les Autochtones avec répulsion, ou carrément avec mépris, en raison de stéréotypes négatifs très anciens qui sont profondément ancrés dans notre culture canadienne. Nous voulons confronter les gens qui se comportent mal, mais bien souvent nous ne savons même pas comment entamer la conversation. Un langage commun dans ce domaine nous fait défaut. Nous nous inquiétons aussi de la menace que nos paroles pourraient faire peser sur nos relations avec notre collègue. Avec d’autres, nous craignons les répercussions possibles, surtout si la personne qui a eu un comportement inapproprié occupe un poste d’autorité.
Le programme de formation à la compétence culturelle en matière de santé des Autochtones s’attaque à ce type de problèmes et à d’autres. Des professionnels de la santé, des étudiants, des employés du secteur de l’éducation et de la justice et des travailleurs sociaux suivent notre formation. Nous gagnons du terrain en Colombie-Britannique. Au cours des trois dernières années, le programme ICC a formé environ 10 000 personnes. C’est un bon début pour le Canada, mais il nous reste encore énormément à faire.
L’ICC est un programme agréé de formation interactive en ligne, d’une durée de huit heures. Il couvre trois domaines clés : connaissances, conscientisation personnelle et perfectionnement des aptitudes. Tout le monde peut suivre cette formation en ligne. Visitez notre site Web : http://www.culturalcompetency.ca/home/video.
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