Michael McBane est le coordonnateur national de la Coalition canadienne de la santé.
Le tout dernier rapport du Conseil de la santé sur la situation des soins de santé au Canada fait une importante évaluation de ce qui a donné des résultats fructueux grâce à l’Accord sur la santé de 2004, de ce qui a mené aux échecs, et de ce qu’il faut faire désormais. Dans un appel à l’action, le Conseil souligne le rôle irremplaçable du gouvernement fédéral : « le gouvernement fédéral devrait jouer un rôle central dans l’apport de fonds pour garantir l’équité partout au Canada et pour préserver la perspective fondamentalement « canadienne », en participant activement à la planification du système de santé et à l’élaboration des politiques ».
Alors que l’Accord sur la santé de 2004 arrive à expiration, notre système de santé traverse une phase critique. Le gouvernement Harper a clairement fait savoir qu’il n’y aura pas de nouvel accord (ni même la moindre discussion). Au lieu de s’engager à accorder les fonds requis pour répondre aux besoins résultant de la croissance démographique et du vieillissement de la population, le gouvernement Harper a annoncé unilatéralement des coupures de 60 milliards $ dans les transferts en matière de santé et les paiements de péréquation.
Dans ce même souci de « couper les vivres et déguerpir » quand il s’agit du secteur de la santé, le gouvernement Harper a aussi décidé d’abolir le Conseil de la santé. Quand le message ne plaît pas à M. Harper, il se débarrasse du messager.
Le plan Harper fragmentera le système de soins de santé en 14 systèmes séparés. Son objectif est d’éliminer les normes nationales des services de santé, l’une des conséquences étant que l’accès aux soins dépendra grandement de la région où vous vivez. Le seul élément qui fait obstacle au plan Harper, c’est la population canadienne.
Durant l’assemblée annuelle des premiers ministres en juillet, l’ACS a fait paraître un sondage Nanos. Huit Canadiens sur 10 ont dit vouloir que le premier ministre Harper convoque une réunion des premiers ministres pour garantir la mise en place d’un plan d’avenir pour les soins de santé au Canada. Quatre Canadiens sur 10 ont dit qu’ils voteraient probablement pour un autre parti fédéral si celui qu’ils soutiennent actuellement ne présentait pas de plan d’avenir pour le système de santé.
Au départ, le financement fédéral des soins de santé au Canada était de 50 %, mais il chutera à moins de 20 % sous le gouvernement Harper. Selon le consensus général, le financement fédéral doit couvrir environ 25 % des dépenses de santé pour que le gouvernement fédéral s’acquitte de son rôle essentiel de gardien des normes nationales en vertu de la Loi canadienne sur la santé, et pour faciliter la transition à un système plus complet qui réponde aux besoins d’une population vieillissante.
Le leadership du gouvernement fédéral s’avère aussi essentiel pour maîtriser les coûts (p. ex., des médicaments d’ordonnance). Des investissements stratégiques fédéraux sont requis à court terme pour sauver des milliards de dollars à l’avenir. Les preuves montrent que les pays qui font plus de dépenses publiques obtiennent une rentabilité accrue et de meilleurs résultats de santé. Le changement transformateur préconisé par le Conseil de la santé ne pourra pas se produire en l’absence actuelle de leadership du gouvernement fédéral.
Le leadership fédéral est le ciment qui assurer la cohésion de notre système de santé national. Les Canadiens ne doivent pas rester les bras croisés, alors que M. Harper le démantèle systématiquement.
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