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28 novembre 2012

La bibliothèque virtuelle canadienne de la santé commente le projet de vidéos du Conseil canadien de la santé

Jennifer Bayne, directrice générale (par intérim), BVCS/CVHL au nom du Conseil d’administration de la BVCS/CVHL.

Nous félicitons le Conseil canadien de la santé qui a dirigé une analyse systématique judicieuse de la façon dont les guides de pratique clinique (GPC) peuvent être plus utiles et, par conséquent, plus utilisés partout au Canada. L’accès à de l’information de qualité pour tous les professionnels de la santé canadiens, comme celle contenue dans les GPC, est le mandat de la Bibliothèque virtuelle canadienne de la santé/Canadian Virtual Health Library (BVCS/CVHL). Notre site Internet contient une base de données bilingue qui regroupe de nombreuses ressources gratuites qui offrent de l’information de qualité et pertinente pour le Canada, dont de nombreuses sources crédibles et dignes de confiance en matière de GPC.

À l’origine de ce travail, et de la BVCS/CVHL de façon plus générale, on retrouve un réseau coordonné de bibliothèques qui contiennent des collections et l’expertise nécessaires pour relier les professionnels de la santé aux guides de pratique, en plus de ressources pour aider à leur utilisation, comme des vidéos pour les professionnels et des explications en langage simple à transmettre à leurs patients.

Les GPC sont reconnus pour ne pas avoir de forme normalisée. Qu’ils soient accessibles dans une revue scientifique, dans le site Web d’une société ou par l’intermédiaire de divers organismes ou paliers de gouvernement, les bibliothèques sont rompues à l’art de les retracer. L’infobase de l’Association médicale canadienne, par exemple, dirige les professionnels vers des extraits, mais pas nécessairement vers tout le guide en question. C’est là qu’entre en scène l’expertise des collections des bibliothèques, qui peuvent faire le lien entre le clinicien et le GPC. La BVCS/CVHL s’efforce de rendre les GPC disponibles de façon virtuelle, mais elle offre aussi l’infrastructure nécessaire pour répondre aux besoins particuliers, y compris en retraçant les GPC pertinents pour la pratique à l’échelle locale. Grâce aux achats groupés et aux économies d’échelle, les GPC de source commerciale et les autres sources de faits probants de qualité deviendront plus largement accessibles. Lorsqu’ils obtiennent leurs diplômes, les professionnels nouvellement formés sautent la « clôture des ressources virtuelles » et perdent leur accès à une riche gamme de textes complets publiés en ligne et offerts dans les bibliothèques universitaires.

D’un autre côté, la conception de ces guides se limite aux établissements qui bénéficient d’un accès plus large aux publications de textes complets, ce qui exclut d’office plusieurs associations et organismes hors des milieux universitaires. La BVCS/CVHL travaille à combler cette lacune et à assurer un accès universel à de l’information de qualité pour les professionnels non affiliés à une université autant que pour le personnel des organismes qui se charge de faire la synthèse, dans les GPC destinés aux professionnels, de l’information contenue dans la littérature.

L’intégration des GPC à l’échelle du système exige une approche interdisciplinaire qui permettra de les adapter encore mieux à la pratique locale et d’en élargir la portée pour la prise en charge de problèmes complexes et pour l’utilisation dans divers milieux et contextes culturels. Les domaines interdisciplinaires tels que la prévention de l’abus de drogues ou les cas complexes avec multiples morbidités excèdent la portée des GPC existants.

La BVCS/CVHL regroupe et partage le savoir collectif afin qu’on puisse le retrouver en un seul endroit. Elle appuie les cliniciens avec une approche adaptée aux capacités cliniques locales, tout en mettant en évidence les meilleurs faits probants de diverses disciplines. Ce soutien englobe le prolongement des GPC grâce à de la littérature publiée à l’international, qui tient de plus en plus compte des comorbidités. À titre de point central de collaboration doté d’un mandat à l’échelle de tout le Canada, la BVCS/CVHL permet le développement de solutions de technologies de l’information et d’une banque de références collective qui vont au-delà des seuls organismes et même des consortiums régionaux. Pour lier les GPC dans l’environnement clinique électronique, une base de connaissances structurée par codes cliniques comme SNOMED est essentielle. Une telle base de connaissances organisée, qui compte tout un éventail de ressources gratuites ou de nature commerciale, notamment des GPC – et dont les professionnels de la santé canadiens ont besoin – constitue un objectif central pour la BVCS/CVHL.

Nous souhaitons au Conseil canadien de la santé tout le succès possible dans ses démarches pour favoriser une plus grande utilisation des GPC. Nous espérons que la BVCS/CVHL pourra y contribuer en rendant universellement accessible de l’information de qualité comme les GPC.

26 novembre 2012

Intégration des mesures de rendement dans les Guides de pratique clinique (GPC)

Dre Patrice Lindsay, directrice, rendement et normes, membre du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, Groupe d’études canadien sur les soins de santé préventifs

La responsabilité dans les soins de santé est devenue le mantra moderne des organisations de soins de santé à tous les échelons – des hôpitaux locaux en passant par les autorités régionales de santé jusqu’aux ministères provinciaux de la Santé. L’objectif consiste à s’assurer que les Canadiens ont un accès égal aux services de santé en temps utile et dans le bon milieu, avec l’expertise adéquate pour répondre aux besoins du patient. Si cela peut sembler simple à première vue, les défis de répondre aux exigences de la responsabilité sont nombreux et complexes.

Dans une avancée significative au Canada, les ministres provinciaux de la Santé soulignent maintenant la valeur et le rôle des GPC pour ce qui est d’améliorer la cohérence et de définir quels organismes de soins de santé seront responsables de la prestation des services. Les Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC sont un exemple probant de l’incidence potentielle des lignes directrices sur la responsabilité aux échelles provinciale et régionale ainsi que des programmes. Les recommandations sont décrites dans la vidéo 3 de la série visuelle du Conseil de la santé sur les GPC.

Les Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC ont été élaborées grâce à un partenariat entre le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires et la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. Avant l’élaboration de la ligne directrice en 2006, les cliniciens au Canada consultaient les lignes directrices d’autres pays, et la normalisation était insuffisante, même à l’intérieur d’une même ville ou organisation. Aujourd’hui, elles sont devenues la ressource incontournable pour tous les programmes d’AVC au Canada et pour beaucoup de fournisseurs de soins de l’AVC à l’échelle internationale. L’adoption rapide de ces lignes directrices a entraîné d’importants changements mesurables dans les systèmes ainsi que des améliorations des soins aux victimes d’AVC et des résultats de santé des patients.

Une innovation clé dans l’élaboration des lignes directrices sur l’AVC consistait en l’inclusion d’une série de mesures du rendement reliées directement aux recommandations fondées sur des faits probants. Au moment de la publication de la ligne directrice, il ne semblait pas y avoir d’autre GPC publié comprenant aussi directement des indicateurs de rendement. Les GPC sur l’AVC informent les fournisseurs de soins sur ce qu’ils devraient faire, et les mesures de rendement les informent sur le degré d’efficacité de leur prestation de ces soins. Ces indicateurs sont bien définis dans notre Manuel sur la mesure du rendement (www.strokebestpractices.ca). Ces indicateurs de rendement clés ont formé la base de notre audit national de l’AVC pendant l’exercice budgétaire 2008-2009. Lorsque les résultats de l’audit ont été publiés, les décideurs et les administrateurs des systèmes ont pu les évaluer par rapport aux lignes directrices et déceler les services où le rendement était satisfaisant, ainsi que les secteurs où s’imposaient des initiatives d’amélioration de la qualité. Depuis la publication du rapport intitulé Qualité des soins de l’AVC au Canada en 2011, on a créé plusieurs nouvelles unités d’AVC, réduit le délai entre l’arrivée à l’hôpital et l’injection de médicaments qui dissolvent les caillots, et plus de patients ont accès aux traitements de prévention de l’AVC. De plus, les données ont mené à l’établissement des repères nationaux et régionaux pour la prestation de soins de l’AVC au Canada. Les fournisseurs de soins disposent maintenant d’un mécanisme qui leur permet d’évaluer leur prestation de soins en fonction de repères et de cibles validés.

L’intégration des mesures de rendement à l’échelle d’un GPC, quel qu’il soit, est utile et n’exige pas de ressources importantes. La décision à cet égard doit être prise avant que des recherches sur les faits probants soient effectuées, de sorte que l’on puisse mener simultanément des recherches sur les questions clés concernant les indicateurs de rendement.

Aujourd’hui, rédiger et diffuser des lignes directrices ne suffit plus. Ce n’est qu’une partie de la responsabilité des groupes auteurs de lignes directrices, surtout lorsque ces dernières définissent la nature de la responsabilité des soins. Il faut y intégrer des mesures de rendement qui permettent de déterminer l’efficacité des soins; du matériel pédagogique qui aidera les cliniciens à apprendre « comment » fournir les soins décrits dans les lignes directrices et des instructions sur la façon de mesurer ces soins. Enfin, le tout doit comprendre des stratégies efficaces de diffusion qui vont au-delà de la simple publication des lignes directrices.

Comprendre les guides de pratique clinique : vidéos d’initiation


Le Conseil canadien de la santé a créé une série de vidéos qui offre un survol des guides de pratique clinique (GPC) au Canada à travers le regard de ceux qui les conçoivent, les font connaître et les utilisent.

Les GPC sont des recommandations fondées sur des faits probants destinés à aider les professionnels de la santé à prendre les bonnes décisions cliniques. Conçus et utilisés correctement, les GPC peuvent jouer un rôle important dans le système de santé canadien.

Ces vidéos ont été conçues pour mieux renseigner sur ce que sont les GPC, sur la façon dont ils sont utilisés, diffusés et mis en œuvre et sur les effets qu’ils peuvent générer.

Vidéo 1 : Qu’est-ce qu’un GPC?
Cette vidéo propose une initiation aux GPC : en quoi ils consistent, pourquoi ils ont été conçus et pourquoi les patients, les fournisseurs de soins et le système de santé dans son ensemble devraient s’y intéresser.





Vidéo 2 : Les défis associés aux GPC
Cette vidéo traite des complexités que suppose l’utilisation étendue des GPC. Des experts nationaux et des utilisateurs des GPC font part de leurs réflexions sur les défis auxquels sont confrontés les concepteurs et les utilisateurs des GPC.



Vidéo 3 : L’intégration des GPC à l’échelle du système
Cette vidéo dresse le portrait d’organismes canadiens qui se sont distingués par leur démarche à l’échelle du système en matière de GPC. Les groupes dont il est question sont :
  1. Le Groupe d’études canadien sur les soins de santé préventifs  
  2. La Stratégie canadienne de l’AVC
  3. Action Cancer Ontario
  4. Guides de pratique clinique de l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario



Vidéo 4 : Possibilités et aspects futurs des GPC
Cette vidéo se penche sur les efforts nécessaires pour réaliser les avantages de GPC pour l’amélioration des résultats de santé pour les patients et pour le rendement du système de santé au Canada. Nous y abordons, en compagnie d’experts nationaux, l’avenir et les prochaines étapes entourant les GPC.



22 novembre 2012

Dix ans après le rapport Romanow : rétrospective et prospective

Le 9 novembre 2012, j’ai prononcé le mot de conclusion de l’événement soulignant le 10e anniversaire du rapport Romanow. Cet événement réunissait des intervenants de tout le système de santé, notamment de futurs dirigeants vivement intéressés à en savoir plus sur l’honorable Roy Romanow et sur les autres invités.

Cet événement était une occasion de réfléchir aux enjeux et aux attentes du public qui ont conduit à la préparation du rapport final de la Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada. Nous avons discuté du rapport, de ce qui s’était passé dans les 10 ans qui ont suivi sa publication et de ce qui restait à accomplir.

La vision de monsieur Romanow, façonnée par les Canadiens il y a dix ans, est toujours pertinente et bien vivante encore aujourd’hui. Les conférenciers et les discussions avec les membres de l’auditoire montraient bien les progrès dans chaque domaine abordé des thèmes et des piliers du rapport au cours de la dernière décennie. De nombreux exemples d’innovation, des pratiques exemplaires et des prototypes devront être partagés pour continuer de générer des changements positifs.

Toutefois, nous ne sommes pas parvenus à réaliser la transformation considérable envisagée au départ par monsieur Romanow et par ses concitoyens canadiens, et ce, dans aucun des domaines du rapport. Bien que de nombreuses personnes comprennent les avantages possibles d’un système où le public et le privé seraient intégrés, par exemple, le tout est bien loin de notre réalité actuelle.

Les Canadiens continuent de percevoir le système de santé comme une part de leur identité et la bonne nouvelle, c’est que nous semblons avoir à cœur la vision de monsieur Romanow et avoir fait certains progrès. La mauvaise nouvelle, c’est que notre système se classe maintenant en 30e place dans le monde, n’offre pas de résultats optimaux et n’est pas viable financièrement.

Le moment est venu pour tous nos dirigeants – cliniques, administratifs et politiques – de prendre le taureau par les cornes, de risquer de réels changements et de mettre en œuvre la transformation fidèle à la vision canadienne et à nos réalités en constante évolution. Le rapport Romanow était et demeure une plateforme viable pour permettre au système de santé canadien de retourner parmi les dix meilleurs au monde.

Pour voir certaines de présentations qui ont eu lieu lors de cet événement, consultez le canal YouTube de l'ACRSPS

Cheryl Doiron, conseillère, Conseil canadien de la santé

15 novembre 2012

Apprendre des médecins des soins primaires

Les sondages d’opinion s’intéressent souvent aux points de vue et aux expériences du public en matière de soins de santé, mais pas souvent à ceux des médecins. Que pensent ceux-ci du système de santé et des soins que leurs patients reçoivent?

Les soins primaires ont fait l’objet d’une attention considérable de la part des responsables des politiques de santé partout au Canada et dans le monde. Les initiatives gouvernementales favorisent certains changements, comme l’utilisation accrue des dossiers médicaux électroniques (DME), les équipes interprofessionnelles de soins de santé ainsi que des innovations dans la gestion de la pratique, afin d’aider les médecins des soins primaires à voir un plus grand nombre de patients et à les traiter de manière plus efficace. Dans quelle mesure ces changements ont-ils été instaurés et quels effets ont-ils eus?

Pour répondre à ces interrogations et aux questions connexes, le Fonds du Commonwealth a mené un sondage international auprès de plus de 10 000 médecins de soins primaires au Canada et dans 10 autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Maintenant, le Fonds du Commonwealth publie son analyse des résultats de son sondage dans Health Affairs.

Le Conseil canadien de la santé a également analysé les résultats du sondage. En effet, depuis quelques années déjà, nous cofinançons les sondages internationaux annuels du Fonds du Commonwealth concernant les politiques de santé. Et plusieurs organisations clés se sont jointes à nous pour cofinancer des sondages avec des échantillons de plus grande taille et plus représentatifs au Canada – notamment le Health Quality Council of Alberta, Qualité des services de santé Ontario, le Commissaire à la santé et au bien-être du Québec et Inforoute Santé du Canada.

Récemment, Inforoute Santé du Canada a publié quelques conclusions du sondage, sur l’adoption des DME en particulier. Jetez un coup d’œil sur sa publication ici. Nous publierons également l’analyse du Fonds du Commonwealth dans Health Affairs et dans le bulletin d’Inforoute Santé du Canada. Surveillez nos résultats en janvier 2013 – dans le Bulletin 7 de notre série Les soins de santé au Canada, c’est capital. Notre bulletin traitera de plusieurs secteurs de performance importants du système de santé – l’accès aux soins primaires, la coordination des activités des fournisseurs de soins de santé et l’adoption des technologies de l’information. Nous rendrons également compte de l’utilisation de paiements incitatifs visant à encourager les améliorations dans le secteur des soins primaires et des perceptions générales des médecins des soins primaires concernant le système et les soins que leurs patients reçoivent.

Pour la première fois cette année, nous sommes en mesure de présenter les résultats par province. Nous avons constaté un certain nombre d’écarts entre les provinces dans plusieurs secteurs – ce qui n’est pas étonnant compte tenu du fait que chaque province et chaque territoire gère son propre système de santé en fonction de ses priorités locales et de ses politiques de santé. Notre analyse comparative vise à mettre en lumière les effets relatifs des initiatives d’amélioration.

Nous montrerons aussi comment l’ensemble du Canada se compare aux autres pays qui ont participé à ce sondage. De plus, nous analyserons les tendances qui se dessinent au fil du temps en regardant comment des aspects clés des soins primaires ont changé (ou non) par rapport aux résultats de sondages semblables auprès de médecins en 2006 et en 2009.

Surveillez la publication de notre rapport en janvier 2013 sur notre site Web à : ww.healthcouncilcanada.ca.

Sukirtha Tharmalingam, Analyste principale des politiques, Conseil canadien de la santé


9 novembre 2012

Sommet sur la santé et les soins de santé durables du Conference Board du Canada

La semaine dernière, j’ai assisté au Sommet sur la santé et les soins de santé durables (Summit on Sustainable Health and Health Care) du Conference Board du Canada. Des dirigeants de tous les secteurs du milieu de la santé étaient présents. Des organismes, des entreprises, les ministères de la Santé, les autorités de la santé, les fournisseurs de soins et les patients étaient représentés. Daniel Muzyka, président et chef de la direction du Conference Board du Canada, a ouvert le sommet en déclarant que nous devrions tous nous engager pour que notre système de santé soit le meilleur et que notre population soit la plus en santé.

Plusieurs conférenciers ont indiqué que le Canada excellait en soins de courte durée, principalement parce que notre système de santé public s’est construit autour des hôpitaux, des médecins et de la guérison des maladies. Nous avons toutefois du travail à faire en matière d’accessibilité, de gestion des maladies chroniques, de soins communautaires et de soins pour nos aînés. On a dit à plusieurs reprises qu’on ne devrait pas tenter de se comparer aux États-Unis, puisque le système américain est beaucoup plus différent du nôtre que d’autres pays, et qu’il se classe souvent bien loin derrière d’autres pays en ce qui concerne la viabilité des soins de santé. Il serait donc préférable de comparer le Canada avec des pays dont le système de santé est similaire et offre un rendement élevé.

André Picard a parlé de la transformation des soins de santé au Canada. Il a souligné que le Canada possédait le système de santé le moins efficace, le moins efficient et le moins accessible au monde (si on exclut les États-Unis). Il a également indiqué que pour aller de l’avant, nous devons disposer d’objectifs et de résultats attendus, que nous devons définir la viabilité autrement que par le statu quo, mais plutôt établir les priorités qui nous permettront de progresser et de viser l’innovation.

Anna Reid, présidente élue de l’Association médicale canadienne, a parlé des déterminants sociaux de la santé, qu’elle considère comme essentiels. Elle estime que nous devons nous concentrer sur les populations vulnérables afin d’éliminer les disparités sur le plan de la santé – une question qui a aussi été évoquée dans d’autres présentations.

Hélène Campbell, 21 ans, a subi une transplantation des deux poumons et nous a entretenus de ses expériences dans le système de santé. Elle a aussi raconté comment les médias sociaux lui ont fourni une plateforme pour faire pression et militer pour le don d’organes et de tissus. Son conseil aux dirigeants de la santé a été d’utiliser le parcours de patients comme élément déclencheur de changements, de résoudre les problèmes une petite chose à la fois et de permettre que la communication entre fournisseurs, patients et familles continue de progresser.

Le sujet du manque d’innovation en santé au Canada a été abordé par un groupe d’experts qui ont encouragé les Canadiens à trouver des possibilités d’innover à l’échelle du système. Au Conseil canadien de la santé, nous avons récemment lancé notre propre portail sur les pratiques novatrices en santé qui ont cours partout au Canada. Ce portail constitue pour tous une occasion de partager et d’apprendre.

Ce sommet a été l’occasion d’en savoir plus sur la recherche actuelle et d’entendre des points de vue différents sur les moyens d’assurer la viabilité et d’améliorer les soins de santé au Canada. Nous tirerons parti des nombreuses informations obtenues lors de ce sommet pour alimenter nos travaux actuels sur la réforme des soins de santé.


Shilpi Majumder, chef de politiques

7 novembre 2012

Webinaire du Conseil canadien de la santé sur les programmes d’autogestion en ligne de maladies chroniques

En septembre dernier, nous avons diffusé un webinaire sur les programmes d’autogestion en ligne des maladies chroniques. Le Dr Bruce Beaton a animé la table ronde qui s’inspirait de notre récent rapport, intitulé Soutien à l’autogestion pour les Canadiens atteints de maladies chroniques : Point de mire sur les soins de santé primaires. À la suite du webinaire, certains participants avaient toujours des questions restées sans réponse. Nous nous sommes tournés à nouveau vers nos experts et avons obtenu des réponses. Voici un exemple de l’une des intéressantes discussions qui ont alors eu lieu – pour voir toutes les questions et leurs réponses, cliquez ici.

Q : Existe‐t‐il des programmes créés pour aider au développement de compétences dans les mécanismes d’autogestion pour les fournisseurs de soins?


Dr Patrick McGowan, Professeur, École de santé publique et de politiques sociales, Université de Victoria (Colombie‐Britannique): Les outils de soutien à l’autogestion sont les stratégies et les techniques auxquelles les professionnels de la santé ont recours avec leurs patients dans le cadre de leur pratique clinique – ce qui est différent du programme en ligne offert aux personnes qui souffrent de maladies chroniques. Une foule d’articles et de brochures traitent du soutien à l’autogestion. L’un des meilleurs documents sur cette question est certainement le récent rapport du Conseil canadien de la santé intitulé Soutien à l’autogestion pour les Canadiens atteints de maladies chroniques : point de mire sur les soins de santé primaires Soutien à l’autogestion pour les Canadiens atteints de maladies chroniques : Point de mire sur les soins de santé primaires. Malheureusement, j’ignore s’il existe de la formation en ligne destinées aux professionnels de la santé.


Dr Peter Sargious, Directeur médical du programme de gestion des maladies chroniques au ministère de la Santé de l’Alberta, Calgary (Alberta) : En Alberta, on trouve un certain nombre de programmes qui visent à aider les fournisseurs de soins à acquérir des compétences en soutien à l’autogestion. La Division provinciale de gestion des maladies chroniques du ministère de la Santé de l’Alberta a créé des modules de formation en ligne, dont CDM 101, qui met l’accent sur le soutien à l’autogestion par la création de relations et de partenariats de collaboration entre patients et fournisseurs. Cette équipe travaille aussi à la mise sur pied d’un projet de « coaching en santé » qui s’amorcera par des projets‐pilotes plus tard cette année. On trouve à l’heure actuelle plus de 45 animateurs du programme Choices and Changes dans la province.



5 novembre 2012

L’externalisation à grande échelle pour l’innovation en santé

Wayne Leung, spécialiste des communications numériques, Conseil canadien de la santé

Il y a quelques semaines, une équipe du Conseil canadien de la santé a participé au séminaire Crowdsourcing for Health Innovation. L’événement, organisé par St. Elizabeth Healthcare, réunissait des spécialistes de la planification des soins de santé, des gestionnaires et des décideurs du secteur de même que des professionnels des communications et d’autres membres de Technorati. L’objectif de ce séminaire était d’explorer le concept de l’externalisation à grande échelle et de voir comment il pourrait s’appliquer aux soins de santé.

On pourrait définir l’externalisation à grande échelle, ou crowdsourcing, comme l’auto-organisation de communautés d’utilisateurs ou de clients en vue de leur participation à la création d’un produit final quelconque. L’encyclopédie en ligne Wikipédia est un bon exemple de ce concept : elle repose uniquement sur le contenu que lui apportent ses utilisateurs.

Les conférenciers lors de cet événement sont de véritables étoiles du monde numérique : il s’agissait de Jeff Howe, professeur de journalisme à l’Université Northeastern, qui a littéralement créé le terme crowdsourcing, et de Rahaf Harfoush, stratégiste numérique qui a notamment travaillé à la première campagne présidentielle de Barack Obama.

L’externalisation est largement utilisée dans toute une variété de secteurs, mais celui de la santé a pris du retard à ce chapitre. Jeff Howe explique cette situation par une « culture de résistance » qui semble prévaloir dans le milieu de la santé et qui nuit à l’innovation.

Les deux conférenciers ont fait part de certains exemples intéressants du domaine de la santé. Monsieur Howe a par exemple parlé de la protéase rétrovirale monomérique utilisée pour la recherche sur le SIDA. On a mis à contribution la communauté des joueurs de jeux vidéo en ligne afin qu’ils trouvent des moyens de « plier » la molécule en respectant un ensemble de contraintes précises. Ces joueurs, qui savent reconnaître et se rappeler des motifs et des dessins, sont ainsi parvenus à trouver une solution en deux semaines.

Rahaf Harfoush a ensuite cité en exemple le consortium Open Source Drug Discovery Program qui permet aux chercheurs de passer outre le secteur pharmaceutique embourbé par les brevets pour la création de nouveaux médicaments.

Jeff Howe a poursuivi en parlant des grandes quantités de données inexploitées présentes dans le système de santé. Les patients ont des connaissances sur leurs symptômes et sur leurs pathologies et cette information n’est ni colligée, ni exploitée. Compte tenu du récent rapport du Conseil canadien de la santé sur la participation des patients à leurs soins de santé, je me demande si l’externalisation à grande échelle pourrait constituer un moyen concret de favoriser la participation des patients.

Le concept d’externalisation à grande échelle recèle un potentiel certain pour le secteur de la santé et j’ai bien hâte de me pencher sur les moyens d’utiliser tout ce potentiel pour notre travail au sein du Conseil canadien de la santé.

1 novembre 2012

La communication des pratiques novatrices


Mark Dobrow, directeur, Analyse et rapports, Conseil canadien de la santé


J’ai assisté à de nombreuses rencontres un peu partout au pays qui traitaient des bons coups, des mauvais coups ou des dérapages de notre système de santé. Et, pendant les rencontres ou conférences des dernières années, il est rare que je n’aie pas entendu quelqu’un dire de manière péjorative : « Le Canada est le pays des études pilotes. »

Honnêtement, je suis de plus en plus lasse d’entendre cette remarque. Je comprends qu’il faut moins d’études et plus de gestes concrets, mais ce chœur de voix qui s’élèvent contre les études pilotes envoie en même temps, bien que sans le vouloir, le message sous-jacent voulant que les tests et l’évaluation des idées novatrices s’avèrent en quelque sorte sous-optimales.

Personnellement, j’encouragerais la mise en œuvre d’un plus grand nombre d’études pilotes d’idées et de pratiques novatrices, mais en même temps je m’attendrais à ce que leurs résultats soient accessibles à tous ceux qui pourraient en bénéficier. Malheureusement, c’est là que le bât blesse au Canada. Nous sommes à l’ère numérique, mais nous n’en tirons pas toujours pleinement parti pour faciliter les échanges d’idées. Étant donné que les pratiques novatrices ne feront pas toutes l’objet d’un article dans une revue spécialisée, si vous contribuez à l’innovation dans ce pays, comment pouvez-vous en informer les autres? Et si vous êtes en quête d’idées novatrices, où allez-vous chercher cette information?

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont souligné ces lacunes, en faisant de la définition des pratiques exemplaires et de la mise en lumière de l’innovation en santé une composante clé du mandat du Conseil canadien de la santé. Le Portail de l'innovation en santé illustre une part importante de nos efforts pour pallier ces lacunes, en rassemblant en un seul endroit tout ce qui a rapport à nos pratiques novatrices en santé. 

Un élément important du Portail de l’innovation en santé est la base de données consultable sur des pratiques novatrices. Cette base de données comprend actuellement plus de 240 pratiques novatrices relatives à une vaste gamme de sujets concernant les soins de santé dans l’ensemble du pays. Nous avons voulu créer un outil de recherche convivial qui vous mènera à des résultats utiles et adaptables à vos besoins.  

Nous prévoyons actualiser régulièrement le Portail de l’innovation en santé et nous comptons grandement sur vos commentaires et vos suggestions pour nous aider dans cette tâche. En effet, ce sont vos contributions à la base de données qui en feront un outil précieux pour le système de soins de santé canadien. Si vous déployez des efforts particuliers pour améliorer les soins de santé dans votre secteur, il faut le faire savoir aux autres.

Veuillez nous faire parvenir l’information détaillée sur vos pratiques novatrices, en nous décrivant les leçons que vous en avez tirées, en nous écrivant à innovation@healthcouncilcanada.ca. Nous les passerons en revue afin de les inclure dans la base de données. Voilà comment nous parviendrons à formuler de meilleures idées afin d’offrir de meilleurs soins de santé au Canada.

Le Portail de l’innovation de santé est branché

Ingrid Sketris, conseillère, Conseil canadien de la santé

Je suis heureuse du lancement du Portail de l'innovation en santé du Conseil canadien de la santé. Ce portail servira à définir des pratiques et des programmes novateurs au Canada, et il facilitera leur diffusion. Une fois les pratiques définies, ce portail permettra aux personnes intéressées de suivre les nouveaux développements et d’obtenir des évaluations à jour.

Je participe à un programme novateur en Nouvelle-Écosse — la Drug Evaluation Alliance of Nova Scotia (DEANS). DEANS est une alliance pluridisciplinaire et multisectorielle pour améliorer l'utilisation des médicaments en Nouvelle-Écosse. DEANS comprend des représentants du ministère de la Santé et du Mieux-être de la Nouvelle-Écosse, des professionnels de la santé, des administrateurs de programme, p. ex. le Nova Scotia Prescription Monitoring Program (PMP), ainsi que des chercheurs universitaires et leurs stagiaires.

DEANS encourage l’utilisation de médicaments appropriés en désignant les secteurs où il faudrait optimiser l’usage des médicaments, en trouvant des manières d’intervenir pour donner aux patients et aux fournisseurs de l’information ciblée, factuelle et éclairée, et en évaluant les effets de ces interventions. DEANS soutient l’élaboration d’interventions fondées sur un examen rigoureux de la littérature, la connaissance du contexte local et l’expérience des membres des comités et d’autres experts locaux. Au nombre des interventions éducatives parrainées par DEANS, il y a des programmes de formation interprofessionnelle en personne et sur le Web, le service academic detailing de la Faculté de médecine de l’Université Dalhousie et la communication de profils de prescription aux médecins.

L’évaluation est une composante de chaque projet de DEANS. Certaines évaluations portent sur la satisfaction des patients concernant la mise en œuvre d’un programme et demandent aux participants d’expliquer comment ils utiliseront l’information pour optimiser les soins aux patients. D’autres évaluations sont plus élaborées, notamment par l’examen de l’incidence d’une intervention sur l’utilisation des médicaments et les hospitalisations. Un nouveau projet, le Katie program, de l’Université Dalhousie, aide les cliniciens à évaluer les nouveaux renseignements et à les appliquer dans leur pratique. Le site Web fournit aussi des liens vers d’autres sources d’information sur le transfert des connaissances et la mise en œuvre de programmes de formation continue efficaces pour les professionnels de la santé.

L’examen de l’incidence de pratiques et programmes novateurs, de leur adoption ou de leur adaptation par d’autres provinces ou territoires est complexe et requiert diverses méthodes d’évaluation (quantitatives, qualitatives et mixtes). Le Portail de l’innovation en santé permettra aux décideurs et aux chercheurs qui travaillent dans des champs d’activité novateurs de trouver d’autres professionnels qui œuvrent dans les mêmes programmes et les mêmes secteurs stratégiques qu’eux, et de choisir des méthodes appropriées pour évaluer la réussite de leur démarche novatrice.

L’innovation en matière de santé – l’importance de l’évaluation

Dre Anne Snowdon, professeure et présidente, International Centre for Health Innovation, Richard Ivey School of Business 


Chaque province/territoire au Canada a des défis particuliers à relever pour répondre aux demandes croissantes de services de santé et pour faire face à l’escalade des coûts des soins de santé. Pour assurer la viabilité du système de santé, nous devons innover, c’est-à-dire restructurer les services de santé afin d’en accroître la qualité et l’efficacité. Mais nous devons faire plus qu’innover — il nous faut mesurer les effets des innovations à l’échelle du système de santé, tirer des conclusions et diffuser celles-ci largement.

Même si aucune province ni aucun territoire n’a encore entièrement restructuré son système de santé pour en assurer la viabilité, certaines administrations publiques ont amélioré la qualité des soins et les résultats en matière de santé grâce à des pratiques novatrices. La question posée aux responsables des soins de santé est la suivante : comment tirons-nous des leçons des réussites et des échecs des autres pour ensuite relever adéquatement les défis posés par notre propre système de santé?

En dépit des changements apportés aux systèmes de santé au Canada et dans le monde, nous disposons d’une information limitée sur l’incidence de ces changements sur les résultats en matière de santé et le rapport coût-efficacité. Les stratégies pour l’innovation doivent s’appuyer sur des données empiriques. En bref, nous devons mesurer les effets des innovations pour comprendre comment elles agissent et comment nous pouvons tirer parti des réussites. L’innovation fondée sur ce type de données pourrait générer des pratiques exemplaires, qui pourraient ensuite être communiquées aux intervenants au Canada et dans le monde, au moyen de modèles dynamiques de transfert des connaissances — à l’intérieur d’un réseau virtuel de partenaires collaborant et échangeant des données probantes pour que d’autres pays puissent tirer des leçons de solutions éprouvées, adopter ces solutions ou les adapter à leur propre système de santé.

En même temps, nous devons élaborer un système de gestion du rendement qui permette d’examiner et de saisir les effets de l’innovation tant sur la performance du système que sur la santé de la population, dans l’éventail complet des soins.

Au Canada, chaque province et territoire est un laboratoire vivant capable d’utiliser des pratiques exemplaires novatrices. Par exemple, des pratiques novatrices visant à soutenir les soins primaires et leur intégration sont en train de faire leur apparition indépendamment dans trois provinces canadiennes : l’Ontario, le Québec et l’Alberta. Jusqu’à maintenant, il n’y a presque pas eu de mesure des effets de ces modèles de soins primaires novateurs. Il n’y a donc pas eu de transfert de connaissances vers les autres provinces et territoires qui auraient pu les utiliser pour améliorer leurs propres systèmes de santé.

Sans mesure des effets de l’innovation, on manque continuellement des occasions d’échanger des renseignements dont pourraient bénéficier non seulement d’autres provinces/territoires, mais aussi d’autres pays. C’est pourquoi il est important de continuer de construire des plateformes d’échange d’information qui permettent à l’innovation en santé de soutenir la viabilité du système.