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22 juin 2012

Le Conseil canadien de la santé vous invite à soumettre une proposition de communication

Le Conseil canadien de la santé organise un symposium national en vue de réunir décideurs, planificateurs et administrateurs des systèmes de santé, fournisseurs de soins de santé, éducateurs, chercheurs et utilisateurs des services de soins de santé, afin de faire connaître des pratiques novatrices en soins intégrés et de favoriser le progrès de ce type de soins.

Nous vous invite à soumettre une proposition de communication pour le symposium.

Nous souhaitons présenter des pratiques et programmes de santé novateurs adoptés à l’échelle locale, régionale, provinciale ou territoriale. Expliquez-nous comment votre pratique ou votre programme a permis d’améliorer l’intégration des services de santé. Participez au partage des connaissances, que ce soit du point de vue des utilisateurs des services de soins de santé (p.ex., les patients et leur famille, ou les personnes résidant dans des établissements de soins de longue durée), des fournisseurs de soins de santé, des planificateurs et administrateurs du système de santé, des éducateurs ou des chercheurs.

Pour soumettre votre proposition, Consultez les
Directives de soumission des propositions. Téléchargez le Formulaire de soumission de proposition (disponible en format Word et PDF). Vous avez jusqu’au lundi 30 juillet à 23 h 59 (HNE) pour nous soumettre votre proposition.

14 juin 2012

« Usure de compassion » et épuisement des aidants


Un article du National Post de la semaine dernière avait pour thème « l’usure de compassion » – un risque pour la santé qui touche trop souvent les aidants familiaux.

Cet article décrit le fort potentiel d’épuisement chez les aidants et indique que le risque d’épuisement augmente avec la durée des soins. L’auteure de l’article, Mme Jacqueline Brunshaw, donne aux aidants des conseils pour protéger leur propre santé, par exemple, comprendre les exigences de la situation, souligner les bons moments passés avec le proche et demander de l’aide.

Prendre soin d’une personne âgée, en particulier lorsque ses besoins sont considérables, peut pousser les aidants familiaux au-delà de leur capacité lorsque le soutien externe est limité. Nous avons récemment rendu compte de l’état des soins à domicile au Canada, tant dans Aînés dans le besoin, aidants en détresse que dans notre Rapport de progrès 2012. Nous avons constaté que les aidants d’environ 40 à 50 % des personnes âgées avec les besoins de santé les plus complexes déclarent trouver difficile de continuer à leur procurer des soins; ils éprouvent des sentiments de stress, de colère et de dépression. Les soins à domicile font partie intégrante du système de soins de santé et doivent être renforcés et améliorés afin d’assurer la meilleure qualité de vie possible aux personnes âgées et d’éviter « l’usure de compassion » à leurs aidants.  

Mme Brunshaw donne une liste de 10 signes d’épuisement chez l’aidant. Si vous les reconnaissez en vous-même ou chez quelqu’un d’autre, vous devriez peut-être en parler à un professionnel :

1)    Sentiment d’être anormalement tendu, irritable ou énervé avec les autres
2)    Irritabilité ou sentiment de colère envers la personne malade ou handicapée
3)    Tristesse, envie de pleurer, insatisfaction générale envers la vie
4)    Épuisement et accablement
5)    Renoncement à des amitiés ou à des activités agréables à cause d’une perte d’intérêt ou d’énergie  
6)    Affaiblissement de l’immunité : maladies plus fréquentes, dont on se remet avec une lenteur anormale  
7)    Besoin accru de médicaments ou utilisation de drogues ou d’alcool
8)    Sentiment d’une perte de contrôle lorsqu’on essaie de gérer la routine de tous les jours, sans savoir si l’on pourra retrouver ce contrôle avant longtemps
9)    Sommeil difficile ou rêves perturbateurs
10)  Modification de l’appétit


6 juin 2012

Optimiser les avantages de la télésanté

Simon Hagens est directeur, Réalisation des avantages, Inforoute santé du Canada.

Merci au Conseil canadien de la santé d’avoir attiré l’attention sur les progrès réalisés par la télésanté et d’avoir souligné le rôle de la mesure et de l’évaluation dans la conception et l’élaboration de projets qui réussissent. Un aspect important de la stratégie d’Inforoute est l’accent mis sur la réalisation des avantages. Les évaluations nous permettent de reconnaître les approches qui génèrent de la valeur pour les patients, les cliniciens et le système de santé dans son ensemble et d’y faire des investissements, mais également de discerner les catalyseurs nécessaires à la libération de tout ce potentiel. Ceci est exactement le cas de nos investissements Télésanté, comme l’explique notre rapport de 2011, Avantages et adoption de la télésanté. 
La télésanté est réellement en train de devenir un canal ordinaire de dispensation de soins de santé. Nous sommes captivés par ces progrès et nous ressentons un grand optimisme envers les avancées futures des technologies de la télésanté.
 
Comme le décrit le rapport du Conseil, le Canada est un chef de file international en ce qui concerne l’utilisation de la visioconférence pour offrir l’accès à divers services de soins de santé dans l’ensemble de notre vaste géographie. Pratiquement chaque province ou territoire possède un réseau de télésanté bien établi. Une analyse récente indique que le taux de croissance de 35 % (croissance en glissement annuel, depuis 2005) de ces services s’est maintenu au cours de 2011. La valeur de la télésanté devient de plus en plus évidente pour les Canadiens qui vivent dans des régions rurales et éloignées, et dont certains peuvent maintenant avoir accès à l’expertise d’un spécialiste directement chez eux, ou dans leur collectivité, ce qui leur permet d’éviter des voyages coûteux et malcommodes dans les centres urbains.  
Cependant, le potentiel de la télésanté va bien au-delà de la visioconférence, et les investissements les plus récents d’Inforoute financent des innovations prometteuses qui, comme le montrent des évaluations, favorisent la transformation du système de santé.

Par exemple, les télésoins à domicile combinent la technologie de la télésanté avec les principes des soins à domicile dans un nouveau modèle de soutien à la gestion des maladies chroniques. Les télésoins à domicile se servent d’équipements sophistiqués faciles à utiliser pour relier les patients aux professionnels des soins de santé. Ceci donne aux patients la possibilité de gérer leurs maladies chroniques et permet de réduire les visites à l’hôpital et à la salle des urgences. Une nouvelle étude effectuée au Québec (en français seulement) a constaté qu’avec la télésanté, on réalisait des économies annuelles équivalant à 1 368 $ par patient, en comparaison des soins à domicile traditionnels. La réduction spectaculaire (61 %) des taux d’hospitalisation, ainsi que de la durée moyenne du séjour, est indispensable au système de santé; pour les patients, c’est une question d’accès au soutien dont ils ont besoin pour gérer leur propre santé. Cette étude renforce les données scientifiques canadiennes disponibles et illustre également la recherche internationale.
Ensuite, la télépathologie est utilisée dans certaines provinces pour mettre en commun une expertise spécialisée. Par exemple, au Québec, 21 sites sont équipés de numériseurs de diapositives. Quand la collectivité de Sept-Îles a perdu son unique pathologiste sur place, l’hôpital local a pu continuer à dispenser comme d’habitude des services de chirurgie en consultant les spécialistes en pathologie d’un centre régional de pathologie par le canal de la télépathologie. L’un de nos récents investissements permettra d’avoir accès à des experts au-delà des frontières provinciales. Le projet de télépathologie multiprovincial et multiterritorial créera des centres provinciaux au Manitoba, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Ontario, puis établira un réseau de centres de consultation en pathologie dans tout le Canada pour faciliter les consultations entre sous-spécialistes.
   
Les exemples ci-dessus de télésoins à domicile et de télépathologie illustrent le potentiel qu’ont ces technologies d’améliorer à l’avenir l’accès des patients ainsi que la flexibilité et la viabilité du système de santé dans ces domaines et au-delà de ceux-ci. Dans ces deux cas, les évaluations montrent que bien comprendre la technologie est important, mais que l’optimisation des avantages demande aussi que l’on prête attention à des changements plus vastes, comme l’évolution des rôles des cliniciens et du personnel de soutien, la participation des patients et la modification des politiques. Le rapport du Conseil a raison de célébrer ce qui a été réalisé, et nous rappelle de continuer de considérer l’utilisation de la technologie comme une aide indispensable dans l’amélioration de la santé et des soins de santé.

La télésanté au Canada – Un vrai triomphe en matière de cybersanté

John Schinbein est directeur général du FCT : Forum canadien de la télésanté de COACH

Dans le système de soins de santé, cela n’étonne personne que nous ayons du mal à répondre à une demande apparemment infinie. Les coûts des soins de santé continuent d’exploser et, de plus en plus, il n’y a tout simplement pas assez de prestateurs de soins – est-ce que personne n’a lu Boom Bust Echo

Par conséquent, les décideurs sont à la recherche de stratégies éprouvées pour réduire les coûts et améliorer l’accès, la qualité et la productivité. Dans toutes les études portant sur le système de santé, la technologie a été désignée comme un outil important servant à sa réforme. Mais l’expérience nous dit que, souvent, les investissements dans la technologie irritent les décideurs; ceux-ci veulent voir des RCI établis et des avantages tangibles. Comme le sait quiconque a pris part à l’implantation des technologies, traditionnellement, il était impossible d’avoir à la fois « vite fait, bien fait et bon marché » – en se donnant du mal, on pouvait peut-être obtenir deux des trois. La majorité des projets technologiques prenaient du retard, ne respectaient pas les budgets ou, plus généralement, n’arrivaient pas à satisfaire les attentes. Il y a toujours des exceptions. Comme l’ont clairement montré des études récentes effectuées par le FCT : Forum canadien de la télésanté (Canadian Telehealth Report http://www.coachorg.com/en/ctf/resources/Canadian_Telehealth_Report_Oct_2011_Public.pdf) et par Gartner, Inc./Praxia Information Intelligence, à la demande d’Inforoute santé du Canada (Avantages et adoption de la télésanté : Lier les patients et les prestateurs dans l’ensemble du Canada https://www2.infoway-inforoute.ca/Documents/telehealth_report_summary_2010_fr.pdf ), la télésanté s’avère être une heureuse exception aux vieilles maximes sur la technologie.

Ces études ont dégagé des résultats incroyables :

•    Au cours des cinq dernières années, l’utilisation de la télésanté a progressé à un rythme stupéfiant, avec une croissance moyenne de 35 % par an.   
•    En 2010, environ 260 000 événements de télésanté ont été dispensés par 5 710 systèmes de télésanté à au moins 1 175 collectivités.
•    Les déplacements des patients des régions rurales et éloignées ont été réduits, selon les estimations, de 47 millions de kilomètres en 2010, ce qui se traduit par des économies sur les coûts estimées à plus de 70 millions $.
•    L’accès s’est amélioré grâce à la réduction des temps d’attente pour un certain nombre de spécialités, passant dans certains cas de plusieurs mois à quelques jours.
•    La qualité s’est améliorée – plusieurs programmes Telestroke ont démontré que, dans environ 20 % des consultations, des hôpitaux ruraux pouvaient administrer le tPA dans le créneau critique de trois heures, avec des résultats comparables à ceux des patients soignés dans les grands hôpitaux.
•    La télésanté contribue à la réduction de la demande en diminuant le recours évitable au système de santé pour une valeur estimée à 55 millions $ en 2010.
•    Les télésoins à domicile ont permis au système de santé d’éviter une dépense estimée à 21 millions $ en recours aux hôpitaux.
•    Les gouvernements ont économisé un montant estimé à 34 millions $ grâce à la réduction des transports et des subventions en raison de soins médicaux. 
•    Plus de 80 % des patients ont déclaré être satisfaits de la télésanté par rapport aux visites en face à face avec leur prestateur de soins.
•    Si la croissance de la télésanté se poursuit au même rythme qu’au cours des cinq dernières années, Gartner/Praxia prédit que cela pourrait se traduire par des bénéfices supplémentaires pour le système de santé canadien d’une valeur d’environ 730 millions $, avec 440 millions $ supplémentaires en coûts évités pour les patients.

Avec une technologie toujours plus omniprésente et toujours moins onéreuse, particulièrement en ce qui concerne les appareils mobiles, les applications légères et l’Internet, la télésanté n’est plus limitée aux établissements, aux coûteux équipements de visioconférence et aux réseaux câblés. En fait, les systèmes de soins de santé dans beaucoup de pays du tiers-monde profitent maintenant de cette technologie plus légère et plus économique et se servent de la télésanté pour fournir de nombreux services de santé. La télésanté traditionnelle, par exemple la visioconférence et le stockage et retransmission, va continuer de se développer, mais je crois que la croissance réelle se fera dans le secteur mobile et son utilisation dans le soutien aux soins aux personnes ayant des maladies chroniques comme l’insuffisance cardiaque congestive, le diabète, l’asthme et l’hypertension. L’utilisation de la technologie mobile pour dispenser des services de santé amène cependant de plus en plus de problèmes de politiques, de confidentialité et de sécurité concernant les services professionnels, qui ne sont cependant pas insurmontables.  

La télésanté continue d’éveiller l’intérêt au Canada et dans le monde entier – le Canada est vu comme le numéro un mondial de l’utilisation de la télésanté, comme en témoigne le nombre de délégations étrangères qui viennent s’enquérir de nos réseaux de télésanté de renommée internationale. En outre, le Canadian Telehealth Report du FCT a été l’objet d’une attention marquée au Canada et à l’étranger. Il a été mentionné dans les médias plus de 60 fois, notamment au cours d’un segment de Canada AM. Également, 111  divers sites Web et publications l’ont mentionné ou cité, un certain nombre de publications australiennes, espagnoles ou anglaises le soulignant particulièrement. 

La télésanté contribue déjà à améliorer le système de soins de santé du Canada, dont elle optimise l’accès, la qualité et la productivité. Quand on l’associe à d’autres composantes de la cybersanté, tels les dossiers de santé électroniques, elle a la capacité de nous aider à transformer notre système de santé à bout de souffle. Les membres du FCT ont raison d’être fiers de leur contribution, qui a permis à la télésanté de s’inscrire dans la prestation normale des soins de santé. Vraisemblablement, le chemin devant nous aura ses fissures et ses bosses, mais nous avons posé une bonne fondation, et jusqu’à présent, les évaluations donnent à penser que nos buts « vite fait, bien fait et bon marché » sont tous les trois à portée de main. 

L’avenir de la cybersanté, de la santé mobile et de la télésanté :

Don Newsham est le chef de la direction de COACH : Association canadienne de l’informatique de la santé.
 
Quel que soit votre mot composé préféré quand il s’agit de technologie et de soins de santé, il est grand besoin d’intégrer les services de cybersanté, de télésanté et de santé mobile afin de cibler des informations exactes, opportunes, exhaustives et accessibles, toutes centrées sur le patient et ses prestateurs de soins de santé et toutes à leur service. La télésanté est l’une de ces assises essentielles; elle a grandi et se trouve prête à devenir cette partie intégrante de la prestation de soins à distance.
Je n’arrête pas de m’émerveiller, dans notre monde fou d’appareils, des statistiques d’utilisation. Des si souvent cités 6 milliards de téléphones cellulaires dans le monde, aux 15 milliards d’appareils connectés aux réseaux d’ici 2015, en passant par les 62 % de médecins de soins primaires équipés d’un téléphone intelligent (et dont 80 % l’utilisent pour des raisons professionnelles), il semble qu’« Apportez votre appareil » soit toute une réalité du travail, où que vous soyez. [Toutes ces statistiques sont tirées de présentations du Forum on Emerging Technologies, organisé au printemps 2012 par COACH et la BC Health Information Management Professionals Society (BCHIMPS). Quelles que soient les statistiques auxquelles vous croyez, notre monde électronique avance de façon prodigieuse.

Au Canada, la télésanté à elle seule dispose de statistiques d’utilisation impressionnantes. Nous sommes le milieu idéal où utiliser pour nos régions, nos collectivités et nos populations rurales et éloignées, les technologies de l’Internet et les nombreux dispositifs pris en charge par la télésanté. Le Réseau de télémédecine de l’Ontario (RTO) obtient d’excellents résultats dans la prestation de services cliniques à distance dans toute la province, de même que bien d’autres programmes de télésanté provinciaux, à l’est comme à l’ouest. Mais que deviennent toutes ces bonnes données capturées pendant telle session clinique? Et qu’est-ce qui arrive quand le patient retourne chez lui? Comment le prestateur de soins de santé sait-il ce qui est arrivé quatre consultations virtuelles plus tôt?

Comme certains des chefs de file de la télésanté embrassent la virtualité d’une grande partie de notre utilisation des technologies de la santé et de ses dossiers électroniques associés, il me semble évident qu’il nous faut, et c’est déjà commencé, faire converger nos plateformes de cybersanté, nos appareils de santé mobile et nos services de télésanté. Et nous devons toujours partir d’abord du point de vue du patient.
Que se passe-t-il si je suis à Fort Severn, une collectivité des Premières nations sur la baie d’Hudson, et la plus au nord de l’Ontario, et que j’ai besoin de résoudre un problème majeur de diabète (remarque : cela m’est arrivé avec KO Telemedicine). Oui, je pourrais prendre l’avion pour Sioux Lookout, puis pour Thunder Bay, pour faire une évaluation clinique des ecchymoses et de l’engourdissement de mes extrémités. Mais la clinique de soins locale a un excellent accès télésanté aux spécialistes « dans le Sud », et on peut me faire rapidement une évaluation et un traitement. Donc le patient reste à Fort Severn, reçoit des informations à jour sur ses niveaux de glycémie, avec un suivi fréquent de ces niveaux pendant les prochains jours. Comme il vit hors de la ville, avec des difficultés de transport à cause de la débâcle printanière – d’accord, le scénario va un peu loin, ici, mais attendez – il apporte chez lui un glucomètre qui se connecte à son iPhone et envoie ses taux de glycémie trois fois par jour au spécialiste équipé d’un système DMI, et des photos de ses ecchymoses à l’iPad du spécialiste. Trois jours plus tard, les taux sont revenus à la normale et les ecchymoses et l’engourdissement diminuent. Le spécialiste, qui communique chaque jour par courriel, envoie une fiche de soins au dossier médical informatisé (DMI) de l’omnipraticien et fixe un rendez-vous lors de la prochaine visite de celui-ci dans la collectivité, la semaine suivante; la santé du patient continue de s’améliorer.
 
Ce scénario, certes tiré par les cheveux, donne une démonstration de l’utilisation de toutes les technologies de la cybersanté (DMI, prise de rendez-vous, fiches de données cliniques des analyses et photos), de la santé mobile (connexion de l’iPhone au glucomètre et aux appareils du médecin, dont son iPad et son BlackBerry pour donner suite aux taux du soir), et de la télésanté (interaction directe avec le spécialiste à partir d’une clinique communautaire éloignée). Mais, dans la réalité et dans les interactions réelles des soins de santé, ceci ne fonctionne qu’avec un ensemble de services, de données et de technologies intégrés. Oubliez l’un de ces services électroniques, et le flux des soins au patient s’interrompt.

La télésanté a besoin de la capacité d’information des solutions de la cybersanté et des plateformes des systèmes de dossiers de santé électroniques actuellement mis en place dans les provinces et territoires partout au Canada. La vision commune inspirée par Inforoute santé du Canada et mise à l’œuvre dans nos secteurs de compétence comprend pleinement les soins de santé à distance – la télésanté. Et la télésanté doit intégrer d’une manière structurée et normalisée la capture et l’échange de données que les DMI des prestateurs peuvent recevoir. De même, la connectivité des appareils mobiles à ces plateformes, que ce soient des dispositifs de télésoins à domicile ou des appareils personnels, doit être résolue d’une façon interexploitable et sécuritaire.

Je n’ai aucun doute que de nombreux professionnels de l’informatique de la santé, dans les hôpitaux, les régions, les cliniques ou les organisations de fournisseurs, ont atteint ou planifient d’atteindre ce niveau d’intégration dès maintenant. Nous avons besoin de cette intégration, universellement mise en place et adoptée partout au Canada. Je suis ravi que les dirigeants de notre communauté de la télésanté aient déjà reconnu, conceptualisé et commencé à fournir des solutions intégrées pour répondre aux besoins des patients qui se trouvent à une distance quelconque de leur prestateur de soins de santé. Je suis plus que satisfait que COACH se soit doté d’un forum de télésanté (CTF) qui offre une direction, des formations et des services pour la promotion de la mise en pratique et l’adoption de la télésanté au Canada. Nous avons les bases de la cybersanté, de la télésanté et de la santé mobile, et nous nous dirigeons maintenant vers un soutien intégré des soins de santé, dans lequel ces technologies sont totalement unifiées et adoptées pour tous les services et les informations concernant les patients, ce qui permet de transformer et de viabiliser les soins de santé de ce grand pays.

5 juin 2012

Des progrès dans les RHS?

Ivy Lynn Bourgeault, Ph. D, est professeure à l’École interdisciplinaire des sciences de la santé de l’Université d’Ottawa et titulaire d’une chaire sur les politiques relatives aux ressources humaines en santé attribuée par les Instituts de recherche en santé du Canada. Elle est aussi directrice scientifique du Réseau de recherche sur l’amélioration de la santé des populations de l’Ontario et du Réseau ontarien de recherche sur les ressources humaines en santé, tous deux hébergés à l’Université d’Ottawa. La professeure Bourgeault dirige aussi le Réseau canadien sur les ressources humaines en santé; ses recherches sur les professions de la santé, les politiques relatives à la santé et la santé des femmes lui ont acquis une réputation internationale.

Peut-on voir nos avancées touchant une utilisation plus efficace et plus efficiente des ressources humaines en santé (RHS) comme un cas du verre à moitié vide ou à moitié plein – ou serait-ce que tout progrès ne pourrait être vu que comme une goutte d’eau dans la mer de ce qui est réellement possible? Les conclusions concernant les questions des RHS que présente le Conseil canadien de la santé dans son rapport de progrès sont correctes. Ici, au Canada, nous avons « réussi » à accroître l’offre des RHS (au point d’ailleurs que nous entendons parler de surplus et de sous-emploi dans certaines spécialités médicales [consultez http://spph.ubc.ca/sites/healthcare/files/Media/BelluzDoctorSupplyMedPost-Jan2012.pdfhttp://spph.ubc.ca/sites/healthcare/files/Media/BelluzDoctorSupplyMedPost-Jan2012.pdf]), mais nous y sommes arrivés en négligeant de veiller à bien équilibrer la répartition des RHS et à prendre d’autres mesures pour assurer que les professionnels actuels de la santé, hautement qualifiés, occupent la totalité de leur champ d’exercice.

La question des champs d’exercice est de plus en plus souvent mentionnée tout particulièrement à d’importantes tables de concertation sur les politiques, le Conseil de la fédération n’étant qu’une d’entre elles [consultez http://www.hhr-rhs.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=185&lang=en]. L’importance de la possibilité d’investir la totalité du champ d’exercice ne concerne pas uniquement la productivité des effectifs de santé, c’est un élément vital des actions qui visent à fidéliser un personnel hautement qualifié (une autre question dont on fait bon marché). Nous avons aussi amélioré les soins en collaboration et les initiatives éducatives – par le biais de l’investissement et des activités fructueuses du CPIS [www.cihc.ca], qui ne reçoit plus de financement –, mais il n’y a guère eu de planification interprofessionnelle de l’offre et de la distribution des RHS. En d’autres termes, toute amélioration aux modèles de planification est toujours limitée par l’isolement géographique et professionnel. Nous avons donc fait beaucoup moins que ce que nous pouvions pour consolider les données sur lesquelles se fonde la planification nationale, et encore moins pour favoriser une collaboration plus étroite entre des secteurs essentiels au processus de planification.

Nous sommes déçus de voir que des demandes répétées de créer un observatoire canadien des RHS – auxquelles ont fait écho l’ensemble des intervenants et les membres du comité parlementaire de la santé en 2010 – n’ont pas été entendues [consultez http://www.parl.gc.ca/content/hoc/Committee/403/HESA/Reports/RP4631326/hesarp06/hesarp06-e.pdf]. Tel que le décrit l’OMS, un tel observatoire pourrait recueillir, analyser et traduire des données et des informations sur la main d’œuvre de la santé, faciliter le dialogue entre les intervenants des RHS, et contribuer à l’élaboration des politiques ainsi qu’à une meilleure compréhension des questions relatives aux RHS. C’est dans ce vide que, dans le cadre du Réseau canadien sur les RHS [www.hhr-rhs.ca], nous avons essayé de créer quelques outils très nécessaires à la recherche et à l’échange des connaissances, grâce à un financement pilote de Santé Canada et de l’ICIS. Notre but est de rendre les données plus accessibles à ceux qui ont à prendre des décisions d’une importance cruciale en matière de RHS et d’aider à assurer la viabilité de notre système de santé financé par les deniers publics.

4 juin 2012

Les indicateurs comparables – Un puissant outil de changement

Le Dr Ben Chan est président-directeur général de Qualité des soins de santé Ontario

Le Rapport de progrès 2012 du Conseil canadien de la santé décrit de nombreuses avancées dans la production de rapports publics au cours de la dernière décennie, tant à l’échelle provinciale que fédérale. Mais portons-nous à son maximum notre capacité à comparer la performance du système de santé dans l’ensemble du pays? Il semble que la réponse soit non. Le rapport du Conseil mentionne, par exemple, que plusieurs provinces et territoires considèrent que les indicateurs sanctionnés par l’Accord des premiers ministres ne suffisent pas à leurs besoins propres en matière d’évaluation et de rapports. Pourquoi donc est-il si difficile de créer un solide ensemble d’indicateurs efficaces à des fins de comparaisons transnationales?

L’une des raisons que présente le rapport est que les provinces paraissent s’intéresser à la création de systèmes de mesures répondant à leurs propres nécessités. Cela est certainement évident en Ontario, où la province a effectué des investissements importants dans la production de rapports sur les temps d’attente pour les interventions chirurgicales, sur les infections hospitalières et sur d’autres mesures de la sécurité des patients. La plupart de ces mesures n’ont pas d’équivalent dans le reste du pays. Les provinces qui mettent la qualité au tout premier rang de leurs préoccupations ne peuvent pas se permettre d’attendre un consensus national sur la définition des indicateurs pour œuvrer en faveur d’une amélioration.

Mais l’argument de la « vision provinciale étroite » explique-t-il réellement les aspirations de provinces particulières? Pas tout à fait. Ici, en Ontario, l’un des messages les plus forts que j’ai reçus des directeurs généraux locaux se rapporte à leur immense intérêt pour des repères. Cette soif de données comparables n’est pas une simple conséquence des plans d’amélioration de la qualité imposés aux hôpitaux par la Loi de 2010 sur l’excellence des soins pour tous (LESPT). Chaque année budgétaire, les hôpitaux sont tenus par la loi de fixer des cibles numériques pour leurs améliorations. Par conséquent, les hôpitaux cherchent des indications de ce que devraient être leurs cibles fondées sur des données probantes, et veulent intégrer les stratégies employées ailleurs par ceux qui ont des résultats élevés. Ce besoin ne fera que grandir, à mesure que les exigences de la LESPT s’étendent à d’autres secteurs du système de santé, comme les soins primaires.
Ce désir intense de comparaison va plus loin. Dans notre Observateur de la qualité annuel, nous avons déjà posé des questions difficiles, afin de savoir pourquoi nous n’atteignons pas les meilleurs résultats obtenus ailleurs dans les domaines où il existe de bonnes comparaisons interprovinciales. Pourquoi, par exemple, voit-on à Colchester-Hants, en Nouvelle-Écosse, un taux de vaccination antigrippale de 82 %, alors que la moyenne de l’Ontario est de 68 %? Que font-ils, que nous ne faisons pas, mais que nous devrions faire? Nous nous demandons aussi pourquoi le taux global d’hospitalisations dans le cas de troubles où le suivi ambulatoire serait à privilégier est de 275 pour 100 000 en Ontario, comparé à seulement 162 pour 100 000 à Richmond, en Colombie-Britannique.

Pour obtenir une solide production de rapports pancanadiens, nous devons partir de nos réussites actuelles dans la création d’ensembles de données et de sondages standardisés à l’échelle nationale. L’ICIS et Statistique Canada se sont rendus extrêmement utiles au pays en donnant accès à des ensembles de données comme la Base de données sur les congés des patients et l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Il saute aux yeux que certaines des prochaines étapes pourraient consister en des définitions communes pour les rapports sur les temps d’attente et en un noyau minimal de questions standardisées sur les expériences des patients pour les soins primaires, actifs, de longue durée et communautaires.
Les dossiers médicaux informatisés (DMI) représentent aussi une mine d’informations sur ce qui devrait être l’une de nos plus importantes priorités : fournir une meilleure gestion des maladies chroniques (GMC). Les DMI se multiplient d’un bout à l’autre du pays, et de nombreux vendeurs de DMI sont à l’œuvre dans plusieurs provinces. Qualité des soins de santé Ontario préconise actuellement d’appliquer aux vendeurs de DMI des spécifications plus strictes afin de garantir la standardisation des données recueillies sur la GMC. Notre partenariat étroit avec l’ICIS peut contribuer à assurer que ces standards fournissent leur apport aux standards nationaux.

Nous voulons tous des améliorations et nous souhaitons faire partie de ceux qui ont les meilleurs résultats, mais la seule façon d’évaluer vraiment notre performance, c’est par comparaison, avec nous-mêmes et avec les autres. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’un changement radical qui reconnaît que le partage de données standardisées à l’échelle nationale est l’un de nos outils de changement les plus puissants. En fait, il va de l’intérêt propre de chaque province que nous fassions tout notre possible pour faire progresser la mise en commun d’indicateurs comparables.

De meilleurs liens sur le plan local donneront de meilleurs indicateurs sur le plan national

Gary Teare, Ph. D, fait partie du Conseil de la qualité en santé (Saskatoon, SK) en tant que directeur de la mesure et de l’analyse de la qualité depuis janvier 2005. Le Dr Teare y dirige une équipe de chercheurs et d’analystes qui participent aux travaux du Conseil concernant l’évaluation de la qualité des soins de santé en Saskatchewan et la présentation de rapports à ce sujet; ils aident également à développer la capacité de mesurer la performance du système de santé. Les recherches menées par le Dr Teare lui-même se sont concentrées principalement sur des questions de mesure de la performance dans les soins de santé.

Alors que nous approchons du terme du « Plan décennal pour consolider les soins de santé » élaboré en 2004 par les ministres de la Santé, le Conseil canadien de la santé constate dans son Rapport de progrès 2012 : Renouvellement des soins de santé au Canada, qu’en dépit de grands progrès, on n’a pas saisi des occasions importantes qui se présentaient. L’une de celles que le Conseil désigne est l’absence persistante, dans le cadre de la performance du système de santé, de buts communs à tout le pays et accompagnés d’un ensemble de mesures comparables, en vertu desquels nous nous considérons comme tenus de rendre compte des progrès au public.

De fait, dans un autre de ses rapports, Mesure de la performance du système de santé et production de rapports au Canada :Possibilités d’optimisation, publié en mai 2012, le Conseil relève l’impossibilité virtuelle de mener à bien son mandat de suivre les progrès des provinces envers les buts adoptés dans l’accord fédéral, provincial et territorial de 2004 et d’en faire rapport, étant donné l’état passablement inadéquat et quelque peu « chaotique » des mesures utilisées pour évaluer la santé et les soins de santé à travers le Canada.

Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas une bonne dose d’évaluations et de rapports sur la qualité et la performance de la santé et des soins de santé. Mais ces efforts sont surtout le fait d’une diversité d’organisations nationales, provinciales et régionales qui agissent essentiellement sans se coordonner entre elles. À cause de ce manque de coordination, les Canadiens ne tirent pas tout le parti possible des travaux intelligents, précis et coûteux effectués dans ce pays pour créer des mesures applicables à la performance du système de santé et à partir desquelles produire des rapports. Je crains que, jusqu’à maintenant, la somme de nos actions n’ait réussi qu’à produire plus d’échauffement que d’illumination.

Pour réaliser les objectifs de tout ce travail de mesure – en l’occurrence, pour stimuler et soutenir l’amélioration des soins de santé et contribuer à l’obligation redditionnelle envers le public, il nous faut plus que des indicateurs comparables, méticuleusement conçus, dont on fait rapport à l’échelle de l’établissement, de la région ou de la province par le biais de rapports publics conviviaux et destinés à accrocher l’attention des médias. Ils peuvent avoir de l’effet, mais ils peuvent aussi détourner l’attention et réorienter des ressources qui servent à développer et soutenir des évaluations plus localisées visant des améliorations.

C’est comme la politique – tous les soins de santé sont locaux. Les améliorations se produisent sur le plan des contacts entre les patients et les personnes qui leur offrent des services, ou elles ne se produisent pas du tout. Jusqu’à présent, nous avons, collectivement, trop fait confiance à une approche descendante – en espérant qu’en mettant en relief au niveau de la population des lacunes dans la performance ou la qualité nous pourrions stimuler et inspirer des améliorations dans les processus et les résultats des soins. Malheureusement, présenter des données sur les résultats de processus de soins en l’absence d’informations suffisantes sur les processus sous-jacents n’aide pas ceux qui sont responsables de la performance à réagir de façon hautement productive.
 
À l’avenir, il faut faire beaucoup plus attention et fournir aux équipes de prestation de soins de santé très localisées ( comprenant à la fois la fonction clinique et la fonction administrative) le soutien qu’elles nécessitent afin de pouvoir reconnaître les lacunes de leur performance et mesurer leurs progrès tandis qu’elles se concentrent sur des objectifs d’amélioration particuliers. Les mesures prises à ce niveau local n’ont pas toutes besoin d’être très standardisées ou comparables (quoiqu’il faudrait que quelques-unes le soient) – elles ont surtout besoin d’être très ponctuelles (tous les jours), très visibles et très significatives pour les personnes qui essaient de réaliser ces améliorations. Ce qui est important – là où le travail local d’amélioration doit être lié à des objectifs d’amélioration régionaux, provinciaux et nationaux –, c’est d’établir un lien, par le biais de cascades de mesures logiques ou arithmétiques, entre les mesures utilisées au niveau local et celles dont on se sert à l’échelon plus élevé.

Donc, Canada – continuons certainement d’investir dans l’élaboration d’indicateurs comparables dans l’ensemble du pays. Ils ont leur importance pour aider à comprendre les disparités dans la santé et dans les soins, et ils peuvent jouer un rôle dans leur amélioration. Toutefois – engageons-nous à travailler davantage à coordonner les activités des divers organismes qui mesurent la performance des soins de santé et renforcent cette capacité, afin d’éviter de causer des doubles emplois et des distractions. En ce qui concerne les mesures, permettons plutôt aux acteurs régionaux, provinciaux et nationaux de travailler de concert à la création de liens plus solides entre les processus des soins locaux et les ambitions plus vastes d’amélioration du système de santé.

Les indicateurs comparables – un bon sujet pour la conversation sur l’optimisation des soins de santé

Hugh B. MacLeod est directeur général de l’Institut canadien pour la sécurité des patients. Il s’intéresse à la réflexion sur les systèmes et l’intégration, à la viabilité et aux cultures organisationnelles qui favorisent une performance élevée.

La restructuration d’un système de soins de santé, avec ses propriétés organiques complexes, ses puissants groupes d’intérêt et ses manœuvres politiciennes, est beaucoup plus exigeante que la transformation des secteurs automobile, immobilier et financier réunis. Ajoutez à cela un paysage où une multitude d’acteurs font la promotion de nombreux indicateurs qui entrent en concurrence et brouillent le système, au lieu de nous aider à nous instruire et à nous améliorer.

La récente catastrophe financière mondiale a suscité un nouveau type de conversations au sein des conseils d’administration, où l’on parle de rendement des investissements, de résultats et non de production, de consumérisme, d’éthique, de codes de déontologie, de transparence publique, de points de référence, d’amélioration de la qualité, de gestion du risque, de validation par des tiers, de récompenses et de conséquences, etc.

Dans les soins de santé, l’attention devrait se porter sur des sphères communes, où se crée de la valeur réelle, telles la transparence, la réduction des variations, une plus grande coordination dans l’ensemble du continuum des soins, l’utilisation des données probantes et l’obligation qu’ont les citoyens eux-mêmes de ne pas abuser du système. Des rapports publics produits à partir d’un ensemble d’indicateurs comparables provoqueront des discussions indispensables et soulèveront des questions importantes : Faisons-nous bon usage de notre argent? Quels sont les résultats de santé pour ces investissements? Pourquoi de tels écarts de performance dans les soins, les dépenses et les résultats par province, par zone géographique? Les responsables politiques et les bailleurs de fonds doivent s’assurer que les présupposés sous-jacents à leurs plans à long terme pour les soins de santé cadrent à la fois avec l’économie réelle du marché et avec les résultats de la performance en soins de santé des organisations prestatrices.

Les Canadiens méritent un système de santé réactif et responsable – c’est-à-dire un système de soins de santé qui évalue les progrès, mesure la qualité, la performance ou l’expérience vécue par le patient, et partage les savoirs.

Il est important de reconnaître le rôle que des partenariats entre de nombreuses organisations nationales et provinciales ou territoriales jouent dans la recherche d’un système de santé plus sécuritaire. Agrément Canada, l’Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments, l’Institut canadien d’information sur la santé, l’Inforoute santé du Canada, l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, les conseils de la qualité provinciaux, le Conseil canadien de la santé, etc. se consacrent à aider des organisations et leurs homologues à améliorer la sécurité des soins de santé. Ces partenariats favorisent un effort concerté qui minimise les doubles emplois et promeut ce qu’il y a de mieux en ce qui a trait à la sécurité des patients.

Grâce à ces relations de collaboration, la mise en œuvre d’initiatives clés s’intensifie, assurant ainsi que les patients n’ont pas à attendre trop longtemps pour voir des résultats. 

1 juin 2012

Le rapport du Conference Board du Canada fait écho aux conclusions du Conseil canadien de la santé sur les soins à domicile

Dans le rapport que nous avons récemment publié, Aînés dans le besoin, aidants en détresse : Quelles sont les priorités de soins à domicile pour les aînés au Canada?, nous avons conclu que de nombreux aînés aux besoins complexes n’obtenaient pas le niveau de soins requis et que bon nombre de leurs aidants familiaux sombraient dans la détresse.

Le nouveau rapport du Conference Board du Canada, Home and community care in Canada: An economic footprint, évalue les répercussions économiques des soins à domicile et communautaires au Canada. Il met en lumière les conséquences du double travail fait par les employés, en tant qu’aidants familiaux, sur les entreprises et présente les retombées financières potentielles d’un transfert des soins en établissements vers des soins à domicile. Selon ce rapport, les dépenses totales en soins à domicile et communautaires en 2010 sont évaluées entre 8,9 milliards $ et 10,5 milliards $, ce qui représente environ 5 % du total des dépenses de santé au Canada. Toujours selon les évaluations, approximativement 3 millions de Canadiens ont fourni des soins sans être rémunérés, à divers niveaux, en 2007 – ce qui représentait plus de 1,5 milliard d’heures de soutien à domicile et communautaires.
Les recherches sur le rapport coût-efficacité des programmes intégrés de soins à domicile faciliteraient l’élaboration des politiques et l’amélioration des soins aux aînés, car il y a un vrai manque de données récentes dans ce domaine.
Le Conference Board du Canada a fourni d’importants renseignements aux gouvernements, aux décideurs de politiques et au public quant aux retombées financières d’une population vieillissante qui veut être soignée à domicile. Son rapport fait écho à nos conclusions montrant que les aidants familiaux fournissent le plus grand pourcentage des soins, mais que leur détresse peut avoir des répercussions économiques supplémentaires.
Les gouvernements canadiens reconnaissent que le vieillissement de la population, accompagné d’une hausse des coûts des soins de santé, exige un recentrage sur les soins à domicile et communautaires. Nous avons présenté des pratiques novatrices dans notre rapport, qui donnent des exemples de politiques et de programmes efficaces de soins à domicile. Nous encourageons les autres intervenants à adapter et à élargir les solutions qui s’avèrent déjà fructueuses pour que les aînés et leurs aidants familiaux puissent vivre en santé, dans le confort de leur domicile.
Par : Shilpi Majumder, responsable des politiques, Conseil canadien de la santé