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27 décembre 2012

Combler le fossé entre production et utilisation des GPC : le Spinal Cord Injury Knowledge Mobilization Network (réseau de mobilisation des connaissances sur les lésions de la moelle épinière, ou SCI KMN)

Dr R. J. Riopelle, Université McGill; directeur scientifique 

Le lancement de la série de vidéos sur les GPC du Conseil canadien de la santé constitue un apport utile, qui arrive à point nommé pour compléter les directives qui se sont dégagées du Sommet canadien sur les guides de pratique clinique (GPC) de novembre 2011. Cette série continuera d’inspirer et de stimuler un effort national croissant pour concevoir, diffuser et utiliser les GPC partout au Canada. Cela dit, un fossé considérable persiste entre la conception de tels guides et leur utilisation dans un cadre clinique.

Le SCI KMN – le Spinal Cord Injury Knowledge Mobilization Network – est une initiative émergente de mobilisation du savoir assortie d’un plan de travail dirigé par des intervenants et qui vise à normaliser les soins en cas de complications secondaires associées aux lésions de la moelle épinière (LME) dans les centres de réadaptation du Canada à l’aide de GPC fondés sur des preuves cliniques.

Le SCI KMN est une communauté de pratique qui regroupe six établissements de réadaptation dans trois provinces (Alberta, Ontario et Québec). Cette communauté est pilotée par le conservateur des connaissances de l’Ontario Neurotrauma Foundation et bénéficie de l’appui d’un partenariat public (administration de la santé)-privé. À cet égard, les activités du SCI KMN s’inscrivent avec précision dans la foulée de la stratégie de déploiement provinciale-territoriale du Groupe de travail sur l’innovation en matière de santé du Conseil de la fédération.

Le Réseau se compose de producteurs de connaissances, d’utilisateurs de ces connaissances (fournisseurs) et d’utilisateurs finaux (patients) qui prennent part à des recherches participatives qui lui permettent de viser la mise en place d’une équation de valeur pour la transformation des soins de santé, avec les résultats de santé du patient comme numérateur, et le rendement du fournisseur/l’utilisation des ressources comme dénominateur. Les données sur les résultats et le rendement sont recueillies sur place à l’aide de fiches de notation de la qualité et d’une plateforme globale de collecte de données destinées à contribuer à une amélioration continue pour la normalisation des soins à l’échelle nationale.

En 2010, un sondage réalisé à l’échelle communautaire par l’Institut Rick Hansen (RHI) a permis d’établir que les complications secondaires les plus urgentes associées aux LME qui nécessitaient une prise en charge se situaient dans les domaines de la prévention et du contrôle des plaies de pression et de la gestion de la douleur ainsi que dans le contrôle de la vessie. Pour répondre à ces besoins, la phase 1 du SCI KMN a été lancée au début de 2011 à l’aide de GPC contemporains dans le cadre d’un ensemble intégré de « facteurs de causalité » visant à amorcer une institutionnalisation de la normalisation des soins et l’établissement de capacités d’innovation en la matière.

La phase 2 du SCI KMN (2013-2018) prévoit l’expansion de la communauté de pratique à deux autres provinces (Colombie-Britannique et Nouveau-Brunswick), et la modulation des activités dans tout le continuum de soins, avec la participation de huit établissements de réadaptation qui pourront joindre 80 % des patients avec LME au Canada. En s’inspirant de son approche « pour les gens, par les gens, en mettant tout en œuvre », les activités de la phase 2 souscriront à une communauté d’innovation afin d’enrichir leur ensemble de facteurs de causalité et de répondre ainsi aux besoins exprimés par les participants : guide de mise en œuvre adapté au système de santé, outils d’aide à la décision pour les patients et les fournisseurs, programme de formation pour les intermédiaires en innovation et introduction de résultats de santé déclarés par le patient dans le portefeuille de pratique, tout cela dans l’optique d’optimiser les résultats de santé du patient/les effets sur les avantages sociaux et économiques et d’optimiser également le rendement du fournisseur/l’utilisation des ressources afin de générer des avantages sur le plan économique.

Le consensus chez les fournisseurs et les patients voulant que les GPC forment un aspect essentiel de la qualité des soins constitue une composante indispensable de la normalisation des soins. Toutefois, les conditions nécessaires et suffisantes pour combler le fossé entre la production et l’utilisation des GPC afin de faire une différence exigent une « approche développementale des facteurs de causalité », tel que précisé ci-dessus.

20 décembre 2012

La Société canadienne du sang comme modèle de système de santé pancanadien

Dr Graham D. Sher, Chef de la direction, Société canadienne du sang

On a beaucoup dit et écrit sur les différents maux du système de santé canadien, certains allant même jusqu’à le déclarer non viable et trop coûteux, et d’autres de penser que tous les problèmes seraient résolus si le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux accordaient leurs violons.

Dans les conférences que je donne au Club économique du Canada, j’aborde ce que je pense être un élément important pour l’amélioration de notre système de santé.

La prestation des soins de santé relève des compétences des gouvernements provinciaux et territoriaux, tandis que le gouvernement fédéral intervient dans leur financement, la normalisation et le respect des principes de la Loi canadienne sur la santé, mais aussi dans la prestation de soins à certaines catégories de la population (Premières Nations, Métis, Inuits et anciens combattants, entre autres).

Or, il semblerait que nous ayons de plus en plus besoin de solutions à l’échelle nationale. Toutefois, la question principale reste à savoir si certaines choses ne peuvent être réalisées par une seule et même entité, si elles ne peuvent se faire que dans le cadre d’un partenariat entre nos gouvernements. En d'autres termes, dans quels cas doit-on se pencher sur des solutions pancanadiennes pour régler des questions habituellement considérées comme relevant des provinces et des territoires?

C’est cette question qui revient de plus en plus souvent depuis la conférence de Victoria, qui a eu lieu en début d'année, où les premiers ministres provinciaux et territoriaux se sont vivement opposés aux dispositions financières décidées unilatéralement et imposées par le gouvernement fédéral à la fin de 2011.

Cela peut sembler audacieux, mais je suis persuadé qu’au vu de la transformation réussie du système d’approvisionnement en sang que nous avons accomplie, et ce, grâce à notre structure de gouvernance et à un système de financement uniques, et forts de notre mandat interprovincial, la Société canadienne du sang dispose de compétences et d’une expérience sur lesquelles il est possible de se baser pour améliorer le système de santé dans d’autres contextes.

Hormis le fait que nous n’opérons pas au Québec, nous sommes, par essence, une organisation pancanadienne. Nous fonctionnons selon un système intégré à coûts partagés pour le sang, le plasma, les cellules souches et, depuis peu, les organes et les tissus.

Nous sommes la preuve vivante que l'union permet d'aboutir à de meilleurs résultats, plus durables qu'un système cloisonné.

Songez que les Canadiens ont tous accès à des produits sanguins de la même qualité, dans les mêmes conditions, quel que soit leur lieu de résidence : que vous soyez à Charlottetown ou à Moose Jaw, vous avez accès aux mêmes produits sanguins.

Prenez nos achats de protéines plasmatiques, il s’agit d’un excellent exemple d'achat en gros de produits pharmaceutiques, une solution à laquelle les gouvernements s'intéressent depuis des années.

Au nom des provinces et des territoires (à l’exception du Québec), nous exploitons et gérons un programme de 500 millions de dollars visant l’achat et la distribution de médicaments inscrits au formulaire. Nous sommes seuls responsables de l’achat et de la distribution de 35 agents biologiques utilisés pour le traitement de maladies telles que l’hémophilie et les maladies liées aux troubles immunitaires. En utilisant le pouvoir d’achat de l’ensemble des provinces et des territoires, nous avons réussi à obtenir de meilleurs prix et à améliorer la sécurité de nos produits, deux points capitaux pour l’ensemble des Canadiens.

En ce qui concerne l’approvisionnement en cellules souches pour le traitement des greffes, nous sommes sur le point de mettre en place une banque publique nationale de sang de cordon ombilical, nouvelle et importante source de cellules souches. Ce programme national, dont nous avons urgemment besoin, laissera un héritage durable en donnant aux patients en attente d’une greffe de cellules souches l’accès à ces soins tant attendus.

Enfin, prenez la stratégie en matière de greffe et de don de tissus que nous avons développée dans le document Passons à l’action, lequel contient une évaluation exhaustive des défis et des réalisations possibles dans les domaines du don et de la greffe d’organes et de tissus au Canada. Ce plan d’action dresse une liste des priorités pour la mise en place d’un système interprovincial, intégré et à coûts partagés, et contient des recommandations précises et ciblées permettant d’obtenir des avantages tangibles et mesurables pour l’ensemble des Canadiens.

La Société canadienne du sang constitue, par son existence même, son évolution fructueuse et sa gouvernance multijuridictionnelle, un merveilleux exemple pour le système de santé canadien. Il ne s’agit pas pour nous de fournir d’autres services que ceux dans lesquels nous sommes déjà engagés, ni de dire que notre modèle est le seul qui vaille la peine d’être étudié, mais d’indiquer, en partageant notre modèle de réussite, notre souhait de participer pleinement au débat sur la mise en place d’un système national de soins de santé.

Pour le bien de tous les Canadiens, nous sommes prêts à partager notre expérience et à enseigner les leçons que nous avons retenues. Nous tenons à faire entendre notre voix.

18 décembre 2012

C’est vraiment dur quand on pense ne pas avoir sa place dans ce monde

Rosie Dransfeld – Documentariste indépendante, gagnante d’un prix Gemini, établie à Edmonton

Au cours des cinq dernières années, j’ai travaillé à plusieurs documentaires sur les Autochtones qui vivent en milieu urbain. Le premier film, qui a remporté un prix Gemini en 2010, s’intitulait Broke: a portrait of a pawnshop, the bank of the poor. Disponible sur DVD à www.idproductions.ca.

 Cette année, j’ai achevé Who Cares, qui nous plonge dans le monde dangereux et sombre de la prostitution de rues. VSD à partir du 8 janvier 2013 à www.nfb.ca/whocares.

À la fin de cette année, Antisocial Limited fera sa sortie. C’est l’histoire d’un Autochtone, un ancien détenu, qui lutte pour créer une entreprise de bâtiment complètement autochtone, dans le but de refaire une beauté au quartier désavantagé où il habite.

La pauvreté, le dysfonctionnement et le désespoir des communautés que j’ai visitées sont alarmants. Chaque jour, ces communautés font face au racisme et au mépris. Dans le système médical, les Autochtones sont souvent traités comme des citoyens de deuxième classe, ils sont trop aisément refusés ou se voient forcés d’attendre plus longtemps. Des sentiments de méfiance et d’aliénation en résultent. « On ne peut pas faire confiance aux Blancs. »

« C’est vraiment dur quand on pense ne pas avoir sa place dans ce monde. » C’est la réponse que m’a faite Shelly, une Autochtone d’Edmonton âgée de 40 ans, quand je lui ai demandé pourquoi elle n’avait jamais essayé d’échapper au cercle vicieux de la toxicomanie et de la prostitution.
Shelly est l’un des personnages principaux du documentaire Who Cares. Ce film se penche sur le terrible sort des prostituées qui travaillent dans les rues. Environ 70 % des femmes dans le commerce du sexe sont autochtones. Elles sont victimes d’abus de toutes parts : maquereaux, souteneurs, trafiquants de drogues et autres prostituées. La police les harcèle et les arrête. Les amendes à payer pour sollicitation et communication à des fins de prostitution sont élevées. La seule façon pour ces femmes de les payer afin d’éviter la prison est de retourner à la rue et de vendre leur corps. Chaque jour est une bataille pour la survie. Pauvres et sans-abri, ces femmes vivent en zone de guerre, n’ayant nulle part où se réfugier.

La plupart des femmes et des adolescentes que j’ai interviewées durant la recherche et la production de ce documentaire avaient été sexuellement violentées quand elles étaient petites. Souvent, elles souffraient du syndrome de stress post-traumatique, de toxicomanies, du diabète, d’ITS, de la tuberculose et de l’hépatite, entre autres.

Ces femmes se sentent non seulement ostracisées dans leurs communautés, mais aussi dans le système médical. J’ai beaucoup entendu parler de médecins et d’infirmières qui faisaient des commentaires racistes et condamnaient moralement ces femmes. C’est pourquoi les sentiments de méfiance et d’aliénation envers la profession médicale sont si grands.

Le plus souvent, ces femmes ne consultent un médecin que quand elles sont gravement malades. Étant sans-abri, coupées de leur famille et distanciées de leurs amis, elles ne peuvent pas suivre de plans de traitement ou modifier leur style de vie. Il existe des programmes efficaces pour aider les femmes à échapper à la rue durant les 72 premières heures, mais après il n’y a presque rien pour les guider dans les ajustements radicaux qu’elles doivent faire pour se sortir de leur milieu à haut risque. De plus, les traitements pour maladies mentales, comme l’ETCAF et le syndrome de stress post-traumatique, sont rarement disponibles et trop souvent désespérément sous-financés.
Bien souvent, la médecine occidentale ne semble pas réussir à se mettre au service des patients autochtones. Il y a une déconnexion totale entre la culture occidentale et la culture autochtone. Alors que la médecine occidentale se concentre sur les causes évidentes et directes d’une maladie, la médecine autochtone adopte une approche beaucoup plus holistique. En dépit des terribles ravages causés à leurs communautés et à leurs liens familiaux, la plupart des Autochtones restent attachés à leur culture, avec la certitude qu’on ne peut guérir le corps qu’en guérissant l’âme.

Pour réussir à entrer en rapport avec la communauté autochtone, nous devons respecter sa culture et traiter les Autochtones comme des êtres humains compétents, qui ont le sens des responsabilités. Nous devons faire preuve d’humilité, écouter et prendre le temps. Idéalement, nous devrions viser la synergie. Nous devrions apprendre les uns des autres. Notre médecine occidentale présente bien des failles et, à long terme, je suis convaincue que nous bénéficierons davantage de la contribution de la communauté autochtone et de son approche à la guérison qu’elle ne bénéficiera de nous.

14 décembre 2012

Nous avons besoin d’une nouvelle norme de soins

Kandice Léonard, directrice régionale, Programmes de santé aux Autochtones – Winnipeg 

Les disparités en santé dont souffrent les Premières Nations, les Inuits et les Métis sont bien à l’échelle nationale, se manifestant par le nombre disproportionné de patients autochtones dans nos systèmes de soins de santé. La situation est encore pire à Winnipeg.

À la suite de nombreux débats avec les intervenants, la région sanitaire de Winnipeg a reconnu la nécessité de s’adapter à ses patients, au lieu de leur demander de s’adapter à elle.

Comme de nombreux patients doivent quitter leurs communautés rurales et éloignées pour se rendre à Winnipeg afin de recevoir des soins de santé, loin de leurs systèmes de soutien et du confort de leur domicile, l’expérience peut être incroyablement perturbante et stressante pour eux. Afin de rendre l’expérience la plus fructueuse possible pour nos patients autochtones, nous devons leur offrir des programmes et des soins qui leur conviennent. Ceci veut dire mettre en place des services adaptés aux besoins des patients et déployer une main-d’œuvre représentative, culturellement compétente, pour offrir ces services et programmes.

Au fur et à mesure que la valeur de la compétence culturelle pour les services de santé s’est accentuée, les programmes de santé aux Autochtones de la région sanitaire de Winnipeg ont eu l’occasion de s’élargir et de mieux tenir compte des besoins de ses patients et employés autochtones.

Nous offrons des services d’interprétariat dans les langues des Premières Nations, des soins spirituels et culturels, une planification de sorties appropriées et sécuritaires, des services de défense des patients et des soins holistiques. Notre programme vise aussi à mettre en place une main-d’œuvre représentative et culturellement compétente en faisant la promotion des carrières de la santé auprès des jeunes et des adultes autochtones, en appuyant notre personnel autochtone existant et en donnant une formation culturelle à nos professionnels de la santé. L’amélioration des expériences vécues et des possibilités de santé et de guérison peut découler de la mise en place d’espaces et de soins culturellement sécuritaires dans nos établissements.

En tant que prestateurs de soins et qu’employeurs, nous devons offrir tous les outils possibles en vue de résultats positifs. En tant que région sanitaire, nous devons donner à notre personnel les connaissances et les possibilités requises pour améliorer ces outils.

Notre programme a joué un rôle essentiel dans l’élaboration du cadre d’action pour la capacité et la diversité culturelles de la région sanitaire de Winnipeg. Nous attendons avec impatience de participer à sa mise en œuvre dans les années à venir.

À l’avenir, notre but est de voir la concrétisation régionale de pratiques culturellement sécuritaires et de créer une nouvelle norme de soins. Nous nous efforçons d’élargir notre rôle en intégrant notre programme, partout dans la région, au développement des programmes, des services et des politiques, dans tous les secteurs – en particulier dans ceux auxquels de nombreux patients autochtones font appel. Grâce à cette approche intégrée, nous pourrons changer la manière dont nous prodiguons les soins.


Renseignements : Kandice Léonard (kleonard@wrha.mb.ca) 204-940-8881


Liens :

Moving Forward Together – Stratégie pour les programmes de santé aux Autochtones
http://www.wrha.mb.ca/aboriginalhealth/files/AHPStrategy_2011-16.pdf

Programmes de santé aux Autochtones – Autorité sanitaire régionale de Winnipeg
http://www.wrha.mb.ca/aboriginalhealth/

Cadre d’action : Capacité et diversité culturelles – Autorité sanitaire régionale de Winnipeg
http://www.wrha.mb.ca/community/commdev/files/WRHA_cpd_framework_final.pdf

Formation culturelle pour les prestateurs de soins de santé
http://www.wrha.mb.ca/aboriginalhealth/education/index.php

Remèdes traditionnels sacrés dans la région sanitaire de Winnipeg – Article et vidéo
http://www.wrha.mb.ca/healthinfo/news/2011/111006-sacred-medicine.php

Surmonter les obstacles linguistiques
http://www.wrha.mb.ca/wave/2011/01/language-barrier.php

Espoir et guérison – Wave Magazine
http://www.wrha.mb.ca/wave/2010/06/hope-healing.php

Programme d’exploration des carrières médicales pour les jeunes Autochtones
http://www.wrha.mb.ca/wave/2011/07/mcep-about.php

deviendront une réalité de tous les jours, effaçant les disparités dont souffrent actuellement les membres de nos communautés autochtones en milieu urbain.

13 décembre 2012

Compétence culturelle – Composante de la création d’un nouvel espace

Jeff Cyr, directeur général, Association nationale des centres d’amitié
 

C’est avec plaisir que j’ai constaté tous les progrès faits dans le dialogue sur la compétence culturelle, lors de ma lecture du rapport Empathie, dignité et respect : Créer la sécurisation culturelle pour les Autochtones dans les systèmes de santé en milieu urbain. Bien évidemment, former le personnel des soins de santé à la compétence culturelle est une priorité, mais recentraliser la discussion sur la compréhension du legs de la colonisation constitue un pas-de-géant. Créer ensemble un nouvel espace pour évaluer de manière critique les répercussions de la colonisation, que ce soit en termes de disparité de santé et du manque de sécurisation culturelle pour les Autochtones, ou du racisme systémique qui se manifeste dans les centres de soins, garantit la mise en place de changements bien réels sur le terrain.

Favoriser la sécurisation pour les Autochtones en milieu urbain est la pierre angulaire de notre travail. En fait, c’est la majorité du travail que nous faisons; pour presque chaque facette de la vie autochtone en milieu urbain, la sécurisation et la compréhension de la culture est une pensée sous-jacente. Un exemple important est la violence perpétrée contre les femmes autochtones dans ce pays, où ces femmes sont 3,5 fois plus exposées au risque de violence que les femmes non autochtones. Très certainement, les quelque 600 femmes autochtones portées disparues ou assassinées attestent de cette surreprésentation. En 2011-2012, le Mouvement des centres d’amitié (qui inclut huit associations provinciales/territoriales, 117 centres d’amitié et un bureau national) a offert 1 439 programmes dans des secteurs comme la santé (359 programmes), la jeunesse (214 programmes), la famille (164 programmes), les soins communautaires (153 programmes) et l’emploi (122 programmes), pour n’en nommer que quelques-uns. En outre, 72 % des employés du Mouvement des centres d’amitié sont des femmes.


Un point important à comprendre a été partagé dans ce rapport : Les gens croient qu’il suffit d’apprendre les faits sur les Autochtones, mais ce qu’il faut faire vraiment, c’est regarder en soi, réfléchir et décortiquer ses propres attitudes, compréhensions et actions à propos des Autochtones. Des changements durables et significatifs dans les croyances et les comportements envers les Autochtones se produiront quand nous pourrons confronter nos propres malaises en ce qui concerne l’histoire de la colonisation, dans ce territoire maintenant connu sous le nom de Canada. Considérer les causes fondamentales des vastes disparités entre les Autochtones et les non-Autochtones nous aidera à comprendre comment redéfinir les moyens de vivre ensemble, sainement. En fin de compte, le racisme, le manque de familiarisation et les comportements de jugement présents non seulement dans les milieux de la santé mais dans toute la société s’en trouveront changés.


Des programmes comme la formation en ligne à la compétence culturelle en matière de santé des Autochtones sont essentiels pour apporter des changements réels dans notre société. La formation obligatoire à la compétence culturelle pour le personnel des soins de santé constitue une solution réelle pour mettre fin au racisme dont sont victimes les Autochtones dans leur accès au système de santé. Si la compétence culturelle était obligatoire, pour tous les diplômes postsecondaires, imaginez le changement sociétal qui se produirait. Grâce à tout ce formidable travail, partagé sous la forme de pratiques novatrices, je suis persuadé qu’un jour la sécurité et la santé communautaires deviendront une réalité de tous les jours, effaçant les disparités dont souffrent actuellement les membres de nos communautés autochtones en milieu urbain.

12 décembre 2012

Explorer la sécurité culturelle à Terre-Neuve-et-Labrador

Katie Dicker, intervenante-pivot d’expérience pour autochtones, Centre d’amitié autochtone de St. John’s 

En 2002, notre organisme et la division de la santé communautaire de la Faculté de médecine de l’Université Memorial ont produit une étude intitulée Building Bridges Study, commanditée par le Plan social stratégique (Strategic Social Plan). Elle visait à trouver des moyens d’améliorer l’expérience des Autochtones dans les établissements de soins en milieu urbain. Plusieurs constatations se sont dégagées de cette étude. L’une faisait état de la nécessité d’assurer une prestation de soins adaptée aux Autochtones de la province. Une autre indiquait que ces personnes vivaient de nombreuses difficultés dans les établissements de soins situés en milieu urbain. 

En 2005, le groupe de travail sur la diversité culturelle (Cultural Diversity Working Group) était arrivé à la conclusion que l’efficacité des soins de suivi pour les Autochtones posait problème et que, selon l’étude, des répondants du Labrador auraient fait savoir que des patients étaient retournés chez eux avec de l’information incomplète sur les soins de suivi. Ces deux rapports ont été le travail préliminaire qui a servi de base au programme d’intervenants-pivots pour autochtones (Aboriginal Patient Navigator Program, ou APN).

Ce programme offre aide et soutien aux patients et aux clients autochtones qui sont envoyés à St. John’s pour des traitements médicaux. Les services et l’aide offerte sont notamment du soutien lors des rendez-vous, des dispositions pour obtenir les services d’interprètes qui parlent innu aimun ou inuktitut; de l’aide pour des repas, du transport, de l’hébergement et de l’équipement médical; la planification de congés; la liaison avec des organismes internes et externes; de l’éducation et le partage d’information. 

À notre avis, le programme d’APN est axé sur une meilleure sécurité culturelle pour les patients. En s’assurant que le médecin comprend le patient et en supprimant les barrières linguistiques, on favorise une communication claire. La personne soignante et le patient se sentent ainsi tous les deux à l’aise. Avant la mise sur pied du programme d’APN, il arrivait fréquemment que les patients étaient laissés à eux-mêmes, désorientés et incapables de comprendre le diagnostic posé, le plan de traitement et les soins de suivi. En jumelant les patients à des personnes qui peuvent communiquer avec eux dans des mots qu’ils comprennent, cet obstacle est supprimé et les patients sont mieux outillés pour comprendre ce que souhaite faire le médecin.   

Grâce au programme d’APN, nous avons appris que l’un des facteurs les plus importants pour la longévité de programmes comme le nôtre est le fait de disposer de données pertinentes et de pouvoir montrer la corrélation avec de meilleurs résultats de santé pour les patients. Depuis sa mise en place, le programme d’APN a pu aider plus de 1 500 patients et, dans l’année qui a suivi celle où il était au stade de projet-pilote, nous avons pu constater que :

•    85,7 % des patients qui ont répondu à un sondage d’évaluation ont affirmé que le programme d’APN avait diminué leur stress et leur anxiété;
•    64 % estimaient que le programme avait amélioré la coordination après les soins;
•    57 % croyaient que le programme avait permis une sensibilisation aux différences culturelles, aux pratiques et aux traditions autochtones. 

En fin de compte, lorsque vous analysez les services à caractère culturel qui répondent à des besoins exprimés par les communautés, vous vous rendez compte que la personne est au centre des soins et qu’il importe que le temps qu’elle passe dans le système de santé lui soit le plus profitable. Mais l’un de nos clients exprime le tout mieux que quiconque, en langue traditionnelle que nous avons traduite en français.

« Nakummek ilitsinut suliakagâtse tamâne. Ikajugatse
inûkatinet. Pitsiagusuagitse. »
« Merci à tous les deux de travailler ici, parce que vous aidez votre peuple. Continuez de faire de votre mieux. »

11 décembre 2012

Programme de formation à la compétence culturelle en matière de santé des Autochtones

Leslie Varley, directrice, Programme de santé autochtone, Provincial Health Services Authority

Récemment, j’ai eu une conversation avec un médecin qui travaille avec des groupes internationaux. Il a fait l’éloge de la formation à la compétence culturelle en matière de santé des Autochtones (acronyme anglais ICC) offerte par la Provincial Health Services Authority en Colombie-Britannique et il a dit souhaiter que ce programme soit disponible sur le plan mondial. Il a parlé de groupes qui s’insultent et s’offensent, sans le vouloir. « Certaines des nations les plus développées sur la planète ne comprennent tout simplement pas, a-t-il dit. Les gens ne font tout simplement pas d’autoréflexion ou ne sont pas conscients de la manière dont ils sont perçus par les peuples autochtones dans le monde. »


Du coup, je me suis interrogée. Quelle place occupons-nous, nous Canadiens, dans le spectre mondial de la compétence culturelle? Nous partageons ce territoire entre des peuples autochtones aux origines anciennes et des colons et immigrants relativement récents. Les participants à l’ICC nous disent souvent qu’ils regrettent certaines des choses qu’ils ont dites et faites par ignorance des Autochtones, de leur historique et de leur culture, et expliquent qu’ils auraient aimé recevoir cette formation à l’école élémentaire ou secondaire. Si les Canadiens avaient connaissance de l’histoire des peuples autochtones avant les premiers contacts avec les Européens, des répercussions de la colonisation et des pensionnats indiens, des restrictions actuelles de la Loi sur les Indiens (seule loi au monde qui est fondée sur la race, à notre connaissance), les stéréotypes accablants envers les Autochtones seraient-ils réduits? Que faut-il faire pour que les Canadiens changent et améliorent leurs interactions avec les Autochtones? Leur faut-il davantage de renseignements? Leur faut-il procéder à un examen plus approfondi de leurs propres préjugés et de leurs répercussions dans notre monde du travail? Ce sont là de bonnes questions.


Un médecin m’a récemment demandé : Comment réagissez-vous envers un collègue que vous venez de voir se conduire de manière incompétente sur le plan culturel? Comment dites-vous ce qu’il faut dire, tout en préservant vos relations avec ce collègue, mais en lui laissant entrevoir la nécessité d’une rectification?


En tant que Canadiens, nous n’avons pas l’habitude de ces conversations difficiles qui amènent à confronter l’incompétence culturelle ou les micro-agressions de racisme. Il nous arrive encore de traiter les Autochtones avec répulsion, ou carrément avec mépris, en raison de stéréotypes négatifs très anciens qui sont profondément ancrés dans notre culture canadienne. Nous voulons confronter les gens qui se comportent mal, mais bien souvent nous ne savons même pas comment entamer la conversation. Un langage commun dans ce domaine nous fait défaut. Nous nous inquiétons aussi de la menace que nos paroles pourraient faire peser sur nos relations avec notre collègue. Avec d’autres, nous craignons les répercussions possibles, surtout si la personne qui a eu un comportement inapproprié occupe un poste d’autorité.


Le programme de formation à la compétence culturelle en matière de santé des Autochtones s’attaque à ce type de problèmes et à d’autres. Des professionnels de la santé, des étudiants, des employés du secteur de l’éducation et de la justice et des travailleurs sociaux suivent notre formation. Nous gagnons du terrain en Colombie-Britannique. Au cours des trois dernières années, le programme ICC a formé environ 10 000 personnes. C’est un bon début pour le Canada, mais il nous reste encore énormément à faire.


L’ICC est un programme agréé de formation interactive en ligne, d’une durée de huit heures. Il couvre trois domaines clés : connaissances, conscientisation personnelle et perfectionnement des aptitudes. Tout le monde peut suivre cette formation en ligne. Visitez notre site Web : http://www.culturalcompetency.ca/home/video.
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Mieux adapter culturellement le système de santé du Canada aux Autochtones

Keith Neuman, Ph.D., Directeur général
The Environics Institute for Survey Research

Le nouveau rapport publié par le Conseil canadien de la santé sur la compétence culturelle et la sécurisation culturelle pour les Autochtones dans les systèmes de santé en milieu urbain est un ajout bienvenu à la renaissance plus vaste qui se manifeste, il faut l’espérer, dans la prestation des soins de santé dans ce pays. Ce rapport présente les résultats de tables rondes régionales partout au pays, qui étaient centrées sur un problème au cœur de deux tendances regrettables dans l’histoire de notre pays : i) la discrimination et les stéréotypes historiques et actuels (heureusement en régression) des Autochtones du Canada; et ii) le fardeau grandissant qui pèse sur la prestation des services de santé en raison de la hausse des coûts et des demandes.

La prémisse fondamentale débattue lors de ces tables rondes est claire. Le système actuel de soins de santé n’est pas conçu pour tenir compte des différences culturelles qui influent sur les résultats de santé et s’avère particulièrement inapte à répondre aux besoins des Autochtones du pays, en raison d’une ignorance et d’une discrimination systémiques. Le problème ne se limite pas au système de santé, qui est toutefois l’un des secteurs (avec l’éducation) où les effets sont probablement les plus prononcés.

Le rapport souligne bien que créer la compétence culturelle, c’est faire beaucoup plus que simplement apprendre les faits : c’est établir la base de l’empathie, pour comprendre ce que ressent l’autre. L’étude charnière intitulée Urban Aboriginal Peoples Study (UAPS), effectuée par l’Environics Institute for Survey Research en 2008-2009 dans 11 villes du pays, en a fait l’un de ses thèmes majeurs (voir www.uaps.ca). Cette étude montre ce qui constitue sans doute le plus grand défi pour les prestateurs de soins de santé qui souhaitent être culturellement compétents dans leurs services aux Autochtones : d’une part, reconnaître que les Autochtones ont beaucoup en commun avec tous les Canadiens (y compris avec les prestateurs(?)), puisqu’ils ont des expériences de vie, des valeurs et des aspirations similaires (p. ex., éducation, qualité de vie décente, souci de l’avenir pour leurs enfants), et d’autre part, reconnaître l’identité et l’historique distincts (des Premières Nations, des Métis ou des Inuits) car ces facteurs peuvent jouer sur les besoins personnels de soins de santé.

Ce rapport offre un excellent aperçu d’un nombre impressionnant d’initiatives prometteuses partout au pays, qui visent à développer la compétence culturelle et la sécurisation culturelle et à les intégrer aux services de soins de santé pour les communautés autochtones. Manifestement, un apprentissage considérable a lieu en raison de cet effort, et il faut espérer que ces connaissances seront partagées avec le plus grand nombre de prestateurs de soins de santé, entraînant ainsi des améliorations systémiques. En outre, tout ceci présente peut-être des leçons sur les moyens de mieux répondre aux besoins distincts de soins de santé d’autres communautés ethniques et culturelles du pays

6 décembre 2012

Dix ans après le Rapport Romanow – comment aller de l’avant

Gustavo Mery a obtenu un doctorat de l’Institute of Health Policy, Management and Evaluation de l’Université de Toronto en octobre 2012. Il prête son expertise en analyse et effectue de la recherche à temps partiel pour le Conseil canadien de la santé depuis septembre 2012.

J’ai assisté récemment au forum de l’ACRSPS, Dix ans après le Rapport Romanow, une chance unique de discuter des progrès dans la réforme des soins de santé au Canada et un privilège, en raison du caractère prépondérant essentiel de cette discussion à l’heure actuelle. Non seulement dix années se sont écoulées depuis le Rapport Romanow, mais nous sommes également à deux ans des dix années auxquelles il était fait mention dans le Plan décennal de 2004 pour consolider les soins de santé préparé par les premiers ministres.

Dans l’ensemble, ce forum proposait des présentations approfondies sur diverses visions des défis auxquels est confronté notre système de santé et sur des idées quant aux enjeux sur lesquels les mesures futures devraient se concentrer. J’ai été particulièrement frappé par le fait que les orientations futures paraissaient très semblables à ce que prônait le Rapport Romanow il y a dix ans. Les progrès soulignés à titre d’exemples prometteurs étaient principalement des composantes de la réforme qui devaient être entièrement mises en œuvre et en pleine activité dans tout le Canada à l’heure actuelle, comme on s’y engageait dans les Accords. Le manque d’innovation et le faible niveau de collaboration F-P-T ont été qualifiés de constants au cours de toutes ces années. Nous sommes sur le point de franchir une date-butoir et nous sommes loin d’avoir atteint nos objectifs. Un système de prestation de soins intégré, centré sur le patient et appuyé adéquatement, doit être notre priorité dans un avenir immédiat. Certaines questions étaient toutefois absentes de ces présentations : pourquoi certaines réformes sont-elles des échecs? Que devons-nous faire pour éviter d’avoir encore la même discussion dans dix ans?

Heureusement, en tant que nouveau diplômé du programme de Ph. D. de l’Institut HPME de l’Université de Toronto, j’étais invité à la discussion des étudiants de l'ACRSPS en compagnie de l’honorable Roy Romanow après le forum général. J’ai été impressionné par le caractère hautement critique des interventions des étudiants – que l’on appelle parfois la « nouvelle génération » – par rapport aux réalisations de la « vieille génération » en vue de progresser vers la mise en place d’un système de santé canadien efficace, efficient, intégré et centré sur le patient. Cette portion du forum, loin des micros et des tribunes, m’a paru en un certain sens plus authentique et plus constructive.

Si nous voulons protéger les principes sur lesquels repose notre système de santé, nous devons parvenir à une réforme permanente, nous montrer dynamiques et nous adapter aux changements de notre société et aux défis auxquels elle fait face. Il nous faut plus de courage pour aller à contre-courant et changer ce que nous savons être improductif ou inadéquat. Nous avons besoin de grandes innovations pour remettre en question la façon dont nous transposons les faits probants en soins pour les patients et les collectivités, et pour la façon dont nous adaptons ces principes pour une population en meilleure santé.

J’encourage l’ACRSPS à continuer d’organiser de tels forums et à y inclure de nouvelles voix. J’invite aussi le Conseil canadien de la santé à continuer de les appuyer.

Gustavo Mery, MD, MBA, Ph. D.

4 décembre 2012

Le rôle des GPC dans l’atteinte d’une approche globale des soins

Susan Eng, vice-présidente de la représentation à l’ACR

Les guides de pratique clinique (GPC) favorisent des soins cliniques efficaces et uniformes dans toutes les régions du pays. Ils peuvent aussi jouer un rôle crucial au moment d’assurer des soins de qualités dans les cas complexes. Le Conseil canadien de la santé a reconnu que les GPC doivent avoir une portée plus large afin d’englober aussi les cas de maladies chroniques multiples. Autrement, ils contribuent dans leur forme actuelle au caractère fragmenté de notre système de santé.

Le modèle « un patient » mis de l’avant par le CARP fait appel à un continuum de soins intégré, dans lequel le système de santé est un système complet, où il est facile de naviguer; centré sur le patient, ce système tient compte du spectre complet des besoins en santé au cours du vieillissement de la population, particulièrement en ce qui concerne les maladies chroniques multiples. Au lieu de répondre uniquement à certains besoins, le modèle « un patient » tient compte des besoins des personnes dans une perspective globale, en tenant compte du fait que ces besoins évoluent constamment au fil de la vie. Les GPC sont un instrument qui peut contribuer à l’atteinte de cette approche globale en matière de soins, principalement en élargissant leur portée aux maladies chroniques multiples, ce qui permet aux patients de recevoir les soins dont ils ont besoin.

Les besoins en santé de notre société vieillissante exigent une approche globale. Des études et des rapports ont démontré non seulement que plus de gens souffrent de maladies chroniques, mais qu’un plus grand nombre sont aux prises avec plus d’une maladie chronique. Les patients veulent savoir que le système de santé leur assurera les soins qui répondront à tous leurs besoins, sans égard au nombre de maladies chroniques dont ils souffrent.

Malgré l’importance d’en arriver à un plus grand engagement de la part des patients, d’établir des normes nationales et des indicateurs de rendement, aucun de ces efforts ne pourra aider les personnes qui souffrent de maladies chroniques multiples si les GPC ne répondent pas eux aussi à leurs besoins. Il est donc extrêmement important que les prochaines étapes placent l’élargissement des GPC en priorité afin qu’ils puissent inclure les maladies chroniques multiples et rendent le système de santé plus complet afin que personne ne risque d’être laissé pour compte.