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6 décembre 2012

Dix ans après le Rapport Romanow – comment aller de l’avant

Gustavo Mery a obtenu un doctorat de l’Institute of Health Policy, Management and Evaluation de l’Université de Toronto en octobre 2012. Il prête son expertise en analyse et effectue de la recherche à temps partiel pour le Conseil canadien de la santé depuis septembre 2012.

J’ai assisté récemment au forum de l’ACRSPS, Dix ans après le Rapport Romanow, une chance unique de discuter des progrès dans la réforme des soins de santé au Canada et un privilège, en raison du caractère prépondérant essentiel de cette discussion à l’heure actuelle. Non seulement dix années se sont écoulées depuis le Rapport Romanow, mais nous sommes également à deux ans des dix années auxquelles il était fait mention dans le Plan décennal de 2004 pour consolider les soins de santé préparé par les premiers ministres.

Dans l’ensemble, ce forum proposait des présentations approfondies sur diverses visions des défis auxquels est confronté notre système de santé et sur des idées quant aux enjeux sur lesquels les mesures futures devraient se concentrer. J’ai été particulièrement frappé par le fait que les orientations futures paraissaient très semblables à ce que prônait le Rapport Romanow il y a dix ans. Les progrès soulignés à titre d’exemples prometteurs étaient principalement des composantes de la réforme qui devaient être entièrement mises en œuvre et en pleine activité dans tout le Canada à l’heure actuelle, comme on s’y engageait dans les Accords. Le manque d’innovation et le faible niveau de collaboration F-P-T ont été qualifiés de constants au cours de toutes ces années. Nous sommes sur le point de franchir une date-butoir et nous sommes loin d’avoir atteint nos objectifs. Un système de prestation de soins intégré, centré sur le patient et appuyé adéquatement, doit être notre priorité dans un avenir immédiat. Certaines questions étaient toutefois absentes de ces présentations : pourquoi certaines réformes sont-elles des échecs? Que devons-nous faire pour éviter d’avoir encore la même discussion dans dix ans?

Heureusement, en tant que nouveau diplômé du programme de Ph. D. de l’Institut HPME de l’Université de Toronto, j’étais invité à la discussion des étudiants de l'ACRSPS en compagnie de l’honorable Roy Romanow après le forum général. J’ai été impressionné par le caractère hautement critique des interventions des étudiants – que l’on appelle parfois la « nouvelle génération » – par rapport aux réalisations de la « vieille génération » en vue de progresser vers la mise en place d’un système de santé canadien efficace, efficient, intégré et centré sur le patient. Cette portion du forum, loin des micros et des tribunes, m’a paru en un certain sens plus authentique et plus constructive.

Si nous voulons protéger les principes sur lesquels repose notre système de santé, nous devons parvenir à une réforme permanente, nous montrer dynamiques et nous adapter aux changements de notre société et aux défis auxquels elle fait face. Il nous faut plus de courage pour aller à contre-courant et changer ce que nous savons être improductif ou inadéquat. Nous avons besoin de grandes innovations pour remettre en question la façon dont nous transposons les faits probants en soins pour les patients et les collectivités, et pour la façon dont nous adaptons ces principes pour une population en meilleure santé.

J’encourage l’ACRSPS à continuer d’organiser de tels forums et à y inclure de nouvelles voix. J’invite aussi le Conseil canadien de la santé à continuer de les appuyer.

Gustavo Mery, MD, MBA, Ph. D.

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