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13 décembre 2012

Compétence culturelle – Composante de la création d’un nouvel espace

Jeff Cyr, directeur général, Association nationale des centres d’amitié
 

C’est avec plaisir que j’ai constaté tous les progrès faits dans le dialogue sur la compétence culturelle, lors de ma lecture du rapport Empathie, dignité et respect : Créer la sécurisation culturelle pour les Autochtones dans les systèmes de santé en milieu urbain. Bien évidemment, former le personnel des soins de santé à la compétence culturelle est une priorité, mais recentraliser la discussion sur la compréhension du legs de la colonisation constitue un pas-de-géant. Créer ensemble un nouvel espace pour évaluer de manière critique les répercussions de la colonisation, que ce soit en termes de disparité de santé et du manque de sécurisation culturelle pour les Autochtones, ou du racisme systémique qui se manifeste dans les centres de soins, garantit la mise en place de changements bien réels sur le terrain.

Favoriser la sécurisation pour les Autochtones en milieu urbain est la pierre angulaire de notre travail. En fait, c’est la majorité du travail que nous faisons; pour presque chaque facette de la vie autochtone en milieu urbain, la sécurisation et la compréhension de la culture est une pensée sous-jacente. Un exemple important est la violence perpétrée contre les femmes autochtones dans ce pays, où ces femmes sont 3,5 fois plus exposées au risque de violence que les femmes non autochtones. Très certainement, les quelque 600 femmes autochtones portées disparues ou assassinées attestent de cette surreprésentation. En 2011-2012, le Mouvement des centres d’amitié (qui inclut huit associations provinciales/territoriales, 117 centres d’amitié et un bureau national) a offert 1 439 programmes dans des secteurs comme la santé (359 programmes), la jeunesse (214 programmes), la famille (164 programmes), les soins communautaires (153 programmes) et l’emploi (122 programmes), pour n’en nommer que quelques-uns. En outre, 72 % des employés du Mouvement des centres d’amitié sont des femmes.


Un point important à comprendre a été partagé dans ce rapport : Les gens croient qu’il suffit d’apprendre les faits sur les Autochtones, mais ce qu’il faut faire vraiment, c’est regarder en soi, réfléchir et décortiquer ses propres attitudes, compréhensions et actions à propos des Autochtones. Des changements durables et significatifs dans les croyances et les comportements envers les Autochtones se produiront quand nous pourrons confronter nos propres malaises en ce qui concerne l’histoire de la colonisation, dans ce territoire maintenant connu sous le nom de Canada. Considérer les causes fondamentales des vastes disparités entre les Autochtones et les non-Autochtones nous aidera à comprendre comment redéfinir les moyens de vivre ensemble, sainement. En fin de compte, le racisme, le manque de familiarisation et les comportements de jugement présents non seulement dans les milieux de la santé mais dans toute la société s’en trouveront changés.


Des programmes comme la formation en ligne à la compétence culturelle en matière de santé des Autochtones sont essentiels pour apporter des changements réels dans notre société. La formation obligatoire à la compétence culturelle pour le personnel des soins de santé constitue une solution réelle pour mettre fin au racisme dont sont victimes les Autochtones dans leur accès au système de santé. Si la compétence culturelle était obligatoire, pour tous les diplômes postsecondaires, imaginez le changement sociétal qui se produirait. Grâce à tout ce formidable travail, partagé sous la forme de pratiques novatrices, je suis persuadé qu’un jour la sécurité et la santé communautaires deviendront une réalité de tous les jours, effaçant les disparités dont souffrent actuellement les membres de nos communautés autochtones en milieu urbain.

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