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24 juin 2011

Changement transformateur

Dr Jack Kitts, président, Conseil canadien de la santé

Nous avons récemment publié notre Rapport de progrès 2011 : Renouvellement des soins de santé au Canada, un regard national sur les progrès accomplis dans des secteurs clés des soins de santé. Lorsque j’ai discuté ce rapport avec les médias, le sujet du changement transformateur est ressorti comme l’un des thèmes fondamentaux. Mais qu’est-ce qu’un changement transformateur, et pourquoi est-il si important d’en parler?

Le changement transformateur a trait au modèle de prestation des services. Nous continuons de demander plus d’argent, plus de médecins, plus d’infirmières en nous appuyant sur le statu quo du modèle de prestation des services. Mais la plupart des experts en santé s’entendraient pour dire que le système actuel a probablement assez d’argent, assez de ressources humaines et assez de capacité. Si nous apportions un changement transformateur, nous pourrions mieux assurer les services en optimisant l’utilisation de ces ressources.

Nous devons poser des questions importantes, par exemple les suivantes : Est-ce que tout le monde exerce au maximum l’intégralité de ses fonctions? et Est-ce que nous travaillons vraiment en équipe au bénéfice des patients? Il ne fait aucun doute qu’en changeant les modèles interprofessionnels de soins et la prestation des services, en faisant tomber les barrières et en éliminant les rivalités entre secteurs professionnels, nous pourrions assurer beaucoup plus efficacement des services de beaucoup plus grande qualité.

Voici la recette de la réussite :
1) Faire du « changement transformateur » une priorité.
2) Commencer par le gouvernement fédéral et obtenir la collaboration des provinces et des territoires.
3) Instaurer des systèmes d’information qui permettent de mesurer les progrès.
4) Établir des objectifs.
5) Investir pour parvenir à ces objectifs.

Je suis convaincu que – avec un changement transformateur – le système public pourra faire beaucoup mieux, aussi bien sur le plan de la prestation des services de santé que sur le plan des coûts. Nous devons donner au système existant la possibilité de continuer, en visant le maximum d’efficacité et de service.

21 juin 2011

À la hauteur : Les systèmes de santé au Canada offrent-ils des soins de haute qualité?

Offrons-nous des soins de santé de haute qualité? C’est une question qu’on pose couramment dans les bureaux de soins de santé primaires, les hôpitaux, les ministères provinciaux et territoriaux de la Santé, de même que parmi les politiciens et les médias à l’échelle nationale. Et pourtant, c’est une question à laquelle il est complexe de répondre.

Pour évaluer exactement la qualité des soins de santé, il faut utiliser des indicateurs de la santé pertinents et comparer les résultats à des normes valides ou à d’autres repères appropriés. Et pour donner concrètement suite aux résultats obtenus, il faut mettre en place des plans de qualité, avec des objectifs stratégiques.

À plusieurs niveaux des systèmes de santé, on a commencé à travailler afin de répondre à la « question de la qualité ». Il en est résulté une profusion de rapports sur la qualité et d’indicateurs de la santé utilisés pour créer ces rapports au point où, dans certaines provinces, les hôpitaux, les prestateurs de soins et les administrateurs se trouvent maintenant submergés par la quantité de données à recueillir et à communiquer.

En dépit de toutes ces activités, nous ne sommes pas plus prêts à répondre à la « question de la qualité », surtout à l’échelle pancanadienne. Les indicateurs des hôpitaux ou des régions ne sont pas toujours comparables aux indicateurs provinciaux ou pancanadiens, et il est donc difficile d’interpréter les résultats à de multiples niveaux du système de soins de santé.

Nous explorons actuellement les divers indicateurs de la santé à partir desquels des organismes publics établissent leurs rapports au Canada, pour déterminer quels éléments sont mesurés, pourquoi ils le sont, et comment les résultats sont communiqués. Nous nous efforcerons de répondre à la « question de la qualité » aux différents niveaux des systèmes de santé fédéral, provinciaux et territoriaux au Canada. Ne manquez pas les conclusions de notre rapport, qui sera publié plus tard cette année.

  Susan Brien, gestionnaire de projet, Conseil canadien de la santé

2 juin 2011

Lignes de faille dans le socle des soins de santé


Pamela C. Fralick, blogueuse invitée, a joint l’Association canadienne des soins de santé en tant que présidente et chef de la direction en février 2008. Elle est aussi coprésidente du Groupe d’intervention action santé, une coalition de 37 associations et organisations nationales de la santé, coprésidente de la Coalition canadienne pour la santé publique au 21e siècle et présidente de la Coalition pour la qualité de vie au travail et des soins de santé de qualité.

Je voudrais commencer par la fin. Ce rapport conclut : « ... la prochaine vague d’efforts devra amener tous les gouvernements à œuvrer de concert, dans l’intérêt de tous les Canadiens, comme les accords en ont vraiment fait la promesse ». Et c’est là que le bât blesse…

Je me suis sentie envahie d’une frustration grandissante à lire une suite de pages appelant à « l’optimisme, mais… ». Autrement dit, oui, il y a des progrès, mais sous la forme d’une mosaïque, ce qui amène deux problèmes importants : 1) l’amélioration des résultats de santé découlant des changements reste difficile à évaluer, et 2) l’application inégale des changements à l’échelle du pays met en cause une valeur et une condition essentielles sur lesquelles se fonde notre système de santé : l’universalité.  

Revenons maintenant au début, pour présenter quelques observations.

Premièrement, de quelle bravoure doit-on (malheureusement) faire preuve pour adopter la transparence que ce public d’agitateurs réclame de plus en plus! Mais, en fait, la promesse faite en 2003 et en 2004 par les gouvernements canadiens de faire rapport sur leurs progrès relativement à des réformes substantielles du système de santé est vraisemblablement sans précédent et doit être saluée.

Deuxièmement, ce rapport du Conseil a parfaitement réussi à faire la synthèse d’une incroyable quantité de documents, recueillis auprès d’une multitude de sources, et à en tirer, dans un langage clair, un résumé bien organisé et facile à utiliser. Il s’appuie solidement sur les données scientifiques, et le lecteur qui voudrait plus d’informations dispose des références nécessaires pour se les procurer.

Troisièmement, et c’est encore plus remarquable, le rapport conclut que nous faisons vraiment des progrès sur plusieurs fronts, sinon sur tous, soulignant que « durant les sept années qui ont suivi les accords, presque toutes les instances ont apporté des changements considérables à la prestation de leurs services de santé ».

Toutefois, cette analyse révèle deux failles importantes dans ce que nos 14 systèmes de santé entraînent pour les Canadiens : 1) nous ne mesurons pas adéquatement les répercussions sur les résultats de santé des changements qui touchent les systèmes, et 2) un principe fondamental de la Loi canadienne sur la santé, l’universalité, n’est pas appliqué systématiquement d’un bout à l’autre du pays.

Le but explicite de ce rapport était d’évaluer l’amélioration de l’accès aux soins, la qualité de ces soins, et l’innovation en santé. En matière d’accès, et également en ce qui concerne l’innovation, il a traité les données disponibles de façon approfondie. Cependant, et sans qu’on puisse le lui reprocher, ce rapport ne peut simplement pas aborder la question de la qualité, à part quelques exceptions.

En dépit des demandes de responsabilisation, de surveillance et d’évaluation, que ce soit dans les accords eux-mêmes ou dans n’importe lequel des nombreux rapports qui ont fleuri à la suite de leur signature, nous n’y sommes pas encore arrivés. Par exemple, sept ans plus tard, la comparabilité entre les provinces en est à ses tous débuts. L’information publique concernant les garanties quant aux temps d’attente n’est pas d’accès facile et les données sur son utilisation sont tout bonnement inconnues. L’information qui provient des centres d’imagerie n’est pas d’accès facile. La liste continue.

Donc, même si nous pouvons et devons tirer une certaine fierté des progrès accomplis, ce rapport du Conseil nous révèle qu’on ne peut pas simplement « acheter » la santé. Nous pouvons éroder le périmètre du système, et nous pouvons introduire des changements isolés qui, pris ensemble, peuvent « servir à quelque chose ». Nous avons sélectionné et mis en place nombre d’excellents « outils », depuis les cyberinitiatives et les nouveaux systèmes d’information sur les médicaments jusqu’à l’intégration des services et l’amélioration de la définition des rôles. Toutefois, nous devons également nous poser, les uns aux autres, mais aussi à nos dirigeants, quelques questions très difficiles :

·         Qu’en est-il du droit, inscrit dans la loi, de tous les Canadiens au « même niveau de soins de santé », quel que soit leur lieu de résidence au Canada?  

·         Qu’en est-il du droit du contribuable de savoir si les changements payés avec son argent produisent les résultats de santé auxquels il s’attend pour son investissement?  

·         Quand tous les bailleurs de fonds et les influenceurs vont-ils adopter envers nos tentatives une approche constructive de coopération, assurant que la santé des Canadiens et de la nation prend le pas sur les intérêts sectoriels et les questions de compétence? 

J’attends avec intérêt un prochain rapport du Conseil canadien de la santé, à un moment où il sera possible de relier les points entre les changements du système de santé et des résultats de santé exacts, où des services de santé comparables seront offerts à tous les Canadiens, quel que soit leur lieu de résidence, et où objectifs, mesures et mécanismes de responsabilisation seront monnaie courante.


Un véritable renouvellement des soins de santé : l’essentiel, c’est l’information


Mike Barron est président et chef de la direction du Newfoundland and Labrador Centre for Health Information. Il siège aussi au conseil d’administration de COACH, l’Association canadienne d’informatique de la santé, et du Newfoundland and Labrador Centre for Applied Health Research.

Je suis un promoteur inconditionnel des mesures pour l’utilisation de l’information dans le système de santé. Le principe sur lequel se base ce « mouvement » est que le système de santé a besoin d’une meilleure information, non seulement en ce qui concerne l’amélioration des soins directs aux patients et de leur sécurité, mais aussi relativement à la gestion globale de l’ensemble du système intégré de santé. Pour ceux d’entre nous qui ont de l’expérience, cela fait plusieurs années que la durabilité et, essentiellement, la survie de notre système de santé canadien constituent un sujet de préoccupation. C’est grâce à un meilleur accès à l’information à tous les niveaux que nous découvrons et comprenons tout à la fois les difficultés et les possibilités d’amélioration du système de santé et de la santé de la population au Canada. Et surtout, compte tenu des objectifs de ce blogue, c’est l’utilisation de l’information par le système de santé qui a permis au Conseil canadien de la santé de fournir aux principaux décideurs et au public les résultats des efforts accomplis jusqu’à maintenant en vue de l’amélioration du système de santé du Canada.

Voilà pour les discours (pas vraiment)

L’expression « renouvellement des soins de santé » est devenue synonyme de grands changements et d’améliorations importantes qui ont été entrepris dans l’actuel système de prestation de soins et de soutien de la santé au cours des dernières années. Le Rapport de progrès 2011 : Renouvellement des soins de santé au Canada du Conseil canadien de la santé trace les grandes lignes, assorties d’un bulletin de notes, d’importantes initiatives récentes du renouvellement des soins de santé dans ce pays. Dans l’ensemble, sa vision des résultats est positive, ce qui est une bonne nouvelle pour tous les Canadiens. On trouve aussi dans ce rapport des indications sur la distance qui nous reste encore à parcourir, en tant que nation, pour relever, maintenant et à l’avenir, le difficile pari du système de santé. Ce document regorge d’informations, mais attention, il vaut la peine d’être lu.

En tant que contribuable et également dans mon rôle de dirigeant du système de santé, j’éprouve un certain réconfort et une certaine satisfaction à la vue des progrès accomplis grâce aux priorités et aux investissements ciblés de nos responsables fédéraux, provinciaux et territoriaux. Les investissements dans l’amélioration des délais de prestation de services ainsi que dans l’infrastructure et l’infostructure que celle-ci exigeait, affichent de plus en plus de valeur résultante, même en ces années formatrices du renouvellement des soins de santé (oui, nous en sommes encore aux toutes premières phases, même après toutes ces années).  

À Terre-Neuve-et-Labrador, nous avons déjà fait un bon bout de chemin en matière de mise en œuvre des dossiers de santé électroniques (DSE). En ce moment, nous en sommes au quart du chemin en matière d’intégration des pharmacies communautaires au système provincial d’information sur les médicaments et nous avons déjà vu plusieurs cas où la sécurité des patients s’était améliorée. Les évaluations des avantages postimplantation de notre système DI/PACS et de nos initiatives de télésanté, qui s’étendent à l’ensemble de la province, ont été positives. Les raisons pour lesquelles nous avons besoin d’un investissement national supplémentaire dans les DSE sont d’autant plus évidentes. Le parcours des DSE n’en est qu’à ses premières étapes dans ce pays; à l’échelon des entités, ils ne sont pas disponibles partout et n’ont pas encore été adoptés globalement. Toutefois, avec les investissements communs qu’ont faits jusqu’à présent l’Inforoute Santé Canada et les instances, les progrès ont été, en général, remarquables.

L’un des messages sous-jacents les plus réconfortants du rapport porte sur la constatation du besoin d’informations plus abondantes et plus sûres pour établir les priorités et évaluer les décisions qui touchent les investissements. Étant donné la part disproportionnée (actuellement plus de 50 % du total dans certains cas, et les coûts continuent de s’élever) que les provinces accordent au système de santé dans leurs dépenses budgétaires, il est nécessaire de mesurer les effets des changements et des investissements dans des secteurs de prestation ciblés afin soit de valider des investissements ultérieurs, soit d’éviter une escalade d’engagements dont le rendement n’aurait que peu ou pas de valeur. C’est ce que font les entreprises qui réussissent, et c’est ce que le système de santé doit faire pour mener à bien un renouvellement des soins de santé fondé sur des preuves.

C’est pourquoi nous devons concevoir des systèmes et des processus qui ne se contentent pas de fournir plus de valeur directe, mais qui apportent aussi à la prise de décision concernant de grands investissements des informations permettant de maximiser leur valeur pour le système de santé et, bien sûr, pour le patient. Ne vous y trompez pas, ce besoin d’informations ne suppose pas des économies d’argent, mais assure plutôt que l’argent et les ressources disponibles sont affectés aux secteurs qui vont en tirer le meilleur parti.

Le moteur principal des coûts du système de santé, ce sont les attentes et les exigences de la population. Comme l’indique ce rapport, il arrive que nos indicateurs nous induisent en erreur : par exemple, toutes les personnes inscrites sur une liste d’attente pour une IRM n’en ont pas toujours besoin. Ce document signale aussi que les services téléphoniques de conseils de santé peuvent constituer un moyen efficace d’aider les gens à comprendre qu’il existe d’autres possibilités que le service des urgences. On note également que l’on ne possède pas beaucoup de preuves de leur efficacité réelle. En Ontario, on diffuse actuellement des annonces dans le but d’aider les gens à déterminer l’endroit le plus approprié où présenter leurs besoins en soins de santé primaires. Cette campagne est-elle efficace? J’espère qu’on évaluera cette initiative et qu’on en communiquera les résultats.

D’un point de vue purement professionnel et personnel, j’aimerais qu’on accorde plus d’importance à un financement qui permettrait de faire connaître et d’implanter à l’échelle du pays des pratiques exemplaires dans le domaine de la prestation des soins de santé. Nous devons profiter des leçons apprises. Je serais aussi favorable à une campagne nationale de sensibilisation qui pourrait commencer à modifier les attentes du public relativement à la qualité des soins de santé. Beaucoup de citoyens estiment qu’ils ne reçoivent de bons soins de santé que lorsqu’on les aiguille vers un spécialiste, qu’on effectue un examen IRM à point nommé ou qu’ils sortent du cabinet du médecin une ordonnance à la main.

Encore une fois, il s’agit d’avoir une information de qualité.

Espérons que nos représentants fédéraux, provinciaux et territoriaux continueront d’obtenir des informations exactes et utiles qui leur permettront de continuer à promouvoir la valeur comme moteur de l’amélioration du rendement du système de santé à petite comme à grande échelle. Alors que s’amorcent les discussions en vue d’un quelconque nouvel accord national sur la santé, espérons que cette information leur permettra de prendre de bonnes décisions en notre nom à tous. J’attends avec impatience le prochain rapport du Conseil.

1 juin 2011

La solution est dans l’innovation

À titre de président et chef de la direction d'Inforoute Santé du Canada, Richard Alvarez a joué un rôle de catalyseur dans l'accélération du développement des dossiers de santé électroniques au Canada. M. Alvarez a établi de solides partenariats de collaboration avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et avec d'autres intervenants, jetant ainsi les bases pour d'importants progrès. Il a établi une vision nationale élargie afin de réformer le système de santé au Canada au moyen de l'innovation et de la technologie. Sur le plan international, il a contribué à positionner le Canada en tant que chef de file dans le renouvellement des soins de santé. 
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le Rapport de progrès 2011 : Renouvellement des soins de santé au Canada du Conseil canadien de la santé. Pour les secteurs soumis à un examen approfondi dans le cadre du rapport de cette année, notamment en ce qui a trait aux temps d’attente, à la gestion pharmaceutique, aux dossiers de santé électroniques, au télétriage et à l’innovation en matière de santé, le Conseil de la Santé a jugé que des progrès avaient été réalisés par rapport au dernier rapport sur ces secteurs. En conclusion, le Conseil demande aux gouvernements et aux divers intervenants d’établir des cibles et des objectifs afin qu’il soit plus facile pour tous, tout particulièrement pour les Canadiens, d’évaluer le rythme des progrès réalisés au cours des années à venir. On y résume, à juste titre, qu’en matière de renouvellement de soins de santé, « le financement est l’élément moteur de la gestion ». 
Dans le secteur des dossiers de santé électronique, en consultation avec ses membres, le bureau d’Inforoute Santé du Canada a décidé de passer à l’action en se donnant comme objectif de faire en sorte que les dossiers de santé électroniques soient à la disposition de 50 % des Canadiens d’ici 2010. Grâce aux efforts assidus de nos partenaires des différentes instances, le Conseil a pratiquement atteint cet objectif à la fin de l’année 2010. 
Nous avons trouvé un moyen d’atteindre l’objectif d’un système de soins de santé modernisé grâce aux technologies de l’information, et nous en récoltons déjà certains des principaux avantages.
Il y a quelque temps, nous avons établi un cadre d’évaluation des avantages, le premier du genre, en nous appuyant sur le principe qu’il est impossible de gérer ce que l’on ne peut mesurer. Il est fait mention de certains des avantages associés à la gestion pharmaceutique dans ce rapport, mais nous constatons aussi qu’il existe des avantages évalués à des millions de dollars dans les secteurs de l’imagerie diagnostique et de la télésanté.
Dans le domaine de l’imagerie diagnostique, on constate que plus de 95 % des examens radiologiques courants et des rapports des hôpitaux de soins actifs du Canada sont désormais sous format numérique, comparativement à 38 % seulement il y a six ans. Lorsque l’imagerie diagnostique et le système d’archivage et de transmission d’images (PACS) seront mis en œuvre partout au Canada, on s’attend à ce qu’ils génèrent des bénéfices évalués entre 850 millions et 1 milliard de dollars par année.
Et sur le front de la télésanté, à la fin de l’exercice 2009-2010, le Canada avait déjà mis en place 5 710 systèmes de télésanté dans 1 175 communautés. Les événements de télésanté ont permis aux Canadiens qui habitent dans les communautés rurales ou éloignées de réduire de près de 46 846 500 kilomètres leurs déplacements en 2010. Cette réduction se traduit par des économies de 70 millions de dollars en frais personnels connexes, de 5,6 millions de litres d’essence, sans compter près de 13 millions de kilogrammes d’émission de CO2 en moins dans l’atmosphère, soit l’équivalent du retrait de 2 760 automobiles de la route.  
Cela dit, il reste encore beaucoup à faire. À juste titre, le Conseil attire l’attention sur l’enquête internationale réalisée en 2009 par le Fonds du Commonwealth, qui nous place aux derniers rangs des 11 pays étudiés, avec 37 % seulement des médecins ayant recours aux répondants médicaux d’urgence (RMU) pour les soins primaires. Pour combler cet écart, la majeure partie des derniers 500 millions de dollars qu’Inforoute a reçus du gouvernement fédéral a été consacrée à établir une valeur clinique par l’utilisation des RMU pour les soins primaires et l’environnement des soins ambulatoires. La clé de ces efforts consiste à mettre l’emphase sur la participation des cliniciens. En dehors des soins primaires, notre pays a tendance à afficher une meilleure performance que ses pairs. Le Canada est, par exemple, un chef de file mondial en télésanté et, par rapport aux autres pays de l’OCDE, il possède l’un des ensembles les plus exhaustifs qui soient de données sur les politiques en matière de santé. Il y a cependant toujours de la place pour des améliorations dans des secteurs comme la télépathologie, les télésoins à domicile et l’utilisation des renseignements confidentiels par le système de santé. 
Il est intéressant de noter que le Conseil a choisi de parler des « innovations en matière de santé » dans son rapport de 2011. À Inforoute Santé du Canada, nous sommes d’avis que le mot « innovation » est la clé de la viabilité de notre système de santé. C’est pourquoi, cette année, nous avons mis sur pied une nouvelle stratégie d’innovation. Nos groupes de référence cliniques nous ont aidés à identifier les secteurs d’intervention privilégiés pour les investissements dans l’innovation, et les groupes de consultation et les enquêtes réalisées auprès du public nous ont aidés à mieux cibler les priorités en matière d’investissements en santé pour les consommateurs.
Finalement, le Conseil demande au gouvernement d’accélérer l’atteinte des objectifs du système de santé général en matière d’amélioration de la santé des patients, de coordination des soins, de diminution des erreurs et d’augmentation des économies. L’utilisation efficace des technologies de l’information et des communications (TIC) est un outil qui nous permet de réaliser des progrès dans bon nombre de domaines, de la sécurité des patients à l’amélioration de l’accès aux soins. Nous nous réjouissons à l’idée de travailler avec des partenaires du pays tout entier pour favoriser l’innovation qui rendra tout cela possible. C’est la raison pour laquelle nous avons récemment procédé au lancement du Défi Idées ImagiNation, où nous demandions au public de nous soumettre les meilleures idées qui soient pour améliorer la santé et les soins de santé grâce aux TIC. Je vous invite à nous aider à accélérer le rythme des changements en consultant la liste des idées qui ont été soumises et en votant pour celles que vous jugez les plus prometteuses. Où pensez-vous qu’il existe des occasions d’investir dans des innovations additionnelles en santé au Canada?