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23 septembre 2013

Soins de santé – Des améliorations s’imposent pour atteindre notre potentiel

Hugh MacLeod est directeur général de l’Institut canadien pour la sécurité des patients.

L’énoncé « Meilleure santé, meilleurs soins, meilleure valeur pour tous » me rappelle les messages clés du livre « From Good to Great » de Jim Collins. Après avoir fait des recherches sur les plus puissants organismes, il a conclu que ceux-ci présentaient les caractéristiques/les attributs suivants : 



1.    Ils sont obsédés par le souci de la qualité;
2.    Ils sont bien informés du prix reconnu des services et produits;
3.    Ils ne sont jamais satisfaits de leurs processus décisionnels;
4.    Ils comprennent vraiment leur clientèle.

Le récent rapport du Conseil canadien de la santé confirme qu’il faut améliorer les soins de santé sur tous ces fronts. J’espère que ce rapport contribuera à modifier les façons de penser, par exemple : il faut arrêter de promouvoir un modèle fondé sur les maladies et de planifier en fonction de lui; créer un espace propice aux nouvelles conversations, auxquelles participent les patients; poser de nouvelles questions qui mènent à une exploration approfondie des hypothèses que nous avons et faisons. Si nous n’explorons pas les faits présentés dans ce rapport, ainsi que nos hypothèses, le système de soins de santé restera pris en otage par une indifférence à l’échec et ne pourra pas atteindre son potentiel d’amélioration.

Ensemble, c’est mieux

Shelly Jamieson est présidente-directrice générale du Partenariat canadien contre le cancer.

Votre rapport rétrospectif « Meilleure santé, meilleurs soins, meilleure valeur pour tous » m’a paru très important. C’est un résumé éclairé et réfléchi de ce qui s’est passé, de ce qui a donné des résultats fructueux et de ce que nous aurions pu faire différemment, maintenant que nous reconsidérons l’Accord.
La position du rapport indiquant qu’une transformation plus vaste et équilibrée du système de soins de santé doit être guidée par une vision générale explicite me paraît intéressante. Ceci s’applique tout particulièrement au cancer, maladie complexe à laquelle une seule organisation ne peut pas s’attaquer.
Deux des catalyseurs principaux de vrai changement mentionnés dans le rapport – diffusion de l’innovation à grande échelle, et mesure et rapports – sont intégrés au modèle de fonctionnement du Partenariat canadien contre le cancer


Considérations stratégiques

À bien des égards, nous jouons un rôle unique au Canada. Travaillant de concert avec nos partenaires aussi bien nationaux que provinciaux, notamment avec les patients, nous déterminons les failles communes à plusieurs instances, puis nous tirons parti de l’innovation, de l’expérience et des connaissances partout dans le pays pour les combler. Nous voyons où des progrès se font et nous tentons de les accélérer, tout en renforçant leur portée. Pour obtenir des résultats à coup sûr, nous nous donnons des cibles précises axées sur nos objectifs, en fonction desquelles nous procédons à des évaluations.
Nos partenaires de travail s’engagent à suivre cette approche, à rester mobilisés et à contribuer au processus pancanadien alors qu’ils mettent en œuvre des plans pluriannuels à l’échelle locale. Nous élaborons notre plan stratégique en collaboration avec eux; nous agissons quand les forces sont étroitement corrélées ou quand des failles importantes sont à combler.


Observer le système du cancer
Nous allons plus loin encore dans nos efforts avec nos activités de Rendement du système. Nous collaborons avec des partenaires nationaux, provinciaux et territoriaux pour concevoir des indicateurs pancanadiens, afin de démontrer le rendement du système du cancer. Ceux qui nous fournissent des données pour nos rapports de rendement, et ceux qui participent activement à déterminer les sujets sur lesquels il faut faire rapport, sont fortement propriétaires des résultats. Ils contribuent aux preuves, puis ils sont chargés de les utiliser pour stimuler les améliorations dans leur instance.
Au cours de la dernière décennie, j’ai observé comment de nouveaux moyens d’améliorer les soins de santé sont apparus grâce à un dialogue pancanadien. Notre travail en est un exemple et je suis fermement convaincue qu’ensemble, côte à côte avec nos partenaires, nous parvenons à accomplir des progrès pour réduire le fardeau du cancer, pour tous les Canadiens.

20 septembre 2013

Après dix ans, nous attendons toujours les changements

Linda Silas est présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers.

En tant qu’infirmière qui exerce depuis de nombreuses années et qui a maintenant l’honneur de faire partie de nombreuses tables de concertation politique, je suis convaincue que, quand d’autres liront cet excellent rapport du Conseil canadien de la santé (CCS), ils se poseront tout comme moi cette question : « N’avons-nous rien appris durant les une ou deux dernières décennies? ». Le rapport du CCS, Meilleure santé, meilleurs soins, meilleure valeur pour tous, reste positif tout en soulignant dix années de résultats décevants. Malgré les nombreuses recommandations qui n’ont pas été mises en œuvre, le Conseil canadien de la santé nous incite dans son rapport final à trouver une vision explicite de ce que nous voulons accomplir.

Il nous rappelle que l’objectif récent de qualité, sécurité et efficacité du système de santé remonte aux rapports Kirby et Romanow ainsi qu’aux promesses de l’Accord sur la santé de 2003. Cependant, le Conseil canadien de la santé omet poliment de montrer que tout ceci n’est qu’une question de politiques, ou plutôt une question de politiciens, devrais-je dire. Alors que les preuves et les recommandations sont nombreuses, réfléchies et réalisables, ces documents publiés avec des fonds publics sont oubliés sur les tablettes parce qu’ils ne cadrent pas avec le programme politique du jour.

Les Canadiens veulent que le système de santé soit une priorité. Nous savons que nous pourrions faire certaines choses pour apporter des améliorations, mais dès que les votes sont dépouillés, les promesses sont vite oubliées. Rejeter le partage original des coûts qui était de 50 %-50 %, pour que la part du gouvernement fédéral ne soit plus que de 11 % ou 12 % en 2016, transmet un message clairement négatif. Fondamentalement, le gouvernement fédéral dit aux provinces : « C’est à vous de régler ce problème. » Malheureusement, ce sont les Canadiens qui en souffrent, car la réponse de la plupart des provinces et territoires n’est guère impressionnante, leur choix étant d’en revenir à une situation similaire à celle du début des années 1990.

Les Canadiens doivent s’exprimer, faute de quoi nous perdrons l’universalité du système de santé. Nous devons contrôler les pertes, mettre fin aux examens inutiles et limiter le coût des médicaments d’ordonnance. Nous devons trouver une autre solution que le cycle d’expansion-ralentissement en matière de planification et nous devons gérer nos ressources humaines de manière plus globale.

La Commission d’experts de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada nous a rappelé ceci en juin 2011 : « Par-dessus tout, ne pas nuire. Des soins et des services de santé sûrs et de haute qualité devraient être un objectif national. »

Les commissaires ont aussi déclaré que les infirmières et infirmiers constituent un chaînon clé de la sécurité et doivent jouer un rôle de leaders pour instaurer et préserver un engagement national complet envers la sécurité et la qualité des soins et des services de santé.

Dans un récent document de recherche de la Dre Lois Berry, mon organisation – l’Association des infirmières et infirmiers du Canada – a souligné le lien entre la qualité des soins et la dotation en personnel :

« Les infirmières et infirmiers constituent le plus grand groupe professionnel du système de santé. Ils sont très instruits, hautement qualifiés, bien considérés par les patients et les familles dont ils s’occupent. Pourtant, ils continuent d’exercer dans des systèmes qui ne font pas appel à leurs connaissances expertes pour prendre des décisions sur les soins aux patients, ou sur la manière dont le personnel infirmier devrait être affecté à ces soins. Le système manque de maniabilité pour adapter les heures disponibles de soins infirmiers en fonction de la gravité de l’état de santé des patients. Il manque aussi d’une volonté politique pour créer des systèmes qui reconnaissent que la concordance entre la dotation en personnel infirmier et les besoins des patients permet de sauver des vies. »

Les infirmières et infirmiers dispensent plus de soins que tout autre groupe du système de santé. Les politiciens feraient bien d’écouter les voix expertes de ceux qui travaillent en première ligne et de cesser d’ignorer les recommandations fondées sur des preuves, pour lesquelles nous payons tous. La perte du Conseil canadien de la santé se fera ressentir longtemps à l’avenir. Faute d’une volonté politique pour mettre en œuvre des recommandations positives, rien ne pourra changer.

Réflexion Sur les Accords de la Santé : Un Verre á Demi-Plein?

Owen Adams est vice-président, politique et recherche, à l’Association médicale canadienne.
 

Gagner du temps.
Un refrain commun des Accords sur la santé de 2003 et 2004 est qu’ils ont permis « de gagner du temps, pas des changements ». Je crois que si vous prenez du recul et considérez le rapport de 1997 sur le Forum national sur la santé (FNS), maintenant tombé dans l’oubli, vous pourrez voir que ce document a été le point de départ premier de plusieurs investissements fédéraux ciblés qui ont entraîné des réformes de soins de santé au Canada. Le FNS a présenté des recommandations clés, préconisant entre autres un système national d’information sur la santé, un fonds de transition pour appuyer l’innovation dans les soins à domicile, un régime d’assurance-médicaments, des soins primaires et une intégration des services, ainsi qu’un institut national de santé de la population. Ces recommandations ont presque immédiatement donné lieu à des mesures d’action dans le budget fédéral de 1997, incluant un Fonds pour l’adaptation des services de santé (FASS) de 150 millions $. D’autres investissements ciblés ont suivi avec l’Accord sur la santé de 2000, incluant un Fonds pour l’adaptation des soins de santé primaires (FASSP) de 800 millions $, plus 500 millions $ à la fois pour la technologie de l’information en santé et pour l’équipement médical. Certes, plusieurs facteurs ont contribué à une évolution, mais je crois que ces investissements fédéraux et provinciaux/territoriaux ont amené des changements. Par exemple, l’utilisation des dossiers électroniques des patients par les médecins de famille a plus que doublé, passant de 23 % en 2006 à 57 % en 2012. Le FASS et le FASSP ont mené à l’élaboration et à l’adoption massive de nouveaux modèles de soins primaires, comme les réseaux de soins primaires en Alberta et les équipes de santé familiale en Ontario


Temps d’attente
En ce qui concerne le Fonds pour la réduction des temps d’attente (FRTA) de l’Accord de 2004, et ses cinq priorités initiales, je crois qu’on espérait qu’il serait « la marée montante capable de soulever tous les bateaux ». De toute évidence, cet espoir ne s’est pas encore réalisé. À quelques exceptions près, les gouvernements n’ont pas élargi les repères au-delà des cinq secteurs prioritaires initiaux. De plus, dans son rapport de 2013, l’Alliance sur les temps d’attente a signalé que dans bien des régions et des spécialités, aucun progrès réel ou soutenu n’avait été accompli au cours des dernières années. Certes, la plupart des instances ont commencé à mesurer les temps d’attente dans des secteurs autres que les cinq premiers, et à en faire rapport, mais ceci varie beaucoup dans le pays. Récemment, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques a souligné le rôle du financement fondé sur les activités dans la réduction des temps d’attente, chose qui commence à se produire dans plusieurs instances au Canada. À mon avis, l’une des retombées avantageuses du FRTA à moyen terme est qu’il a réussi à stimuler l’expansion des recherches opérationnelles dans le secteur de la santé au Canada, dans des lieux comme le Centre for Research in Health Care Engineering à l’Université de Toronto. J’oserais avancer que ces recherches mèneront à des améliorations de productivité des soins de santé. J’aimerais ajouter que les conférences de la série Maîtriser les files d’attente sont parvenues à vraiment créer une communauté de pratique pour partager l’expérience de la gestion des temps d’attente entre les instances.

Responsabilisation
L’un des échecs des Accords a été le manque de rapports publics réguliers aux Canadiens, à l’aide d’indicateurs comparables du rendement du système de santé et des résultats de santé, processus qui a commencé lors de l’Accord sur les soins de santé de 2000 au Canada. Les provinces et les territoires ont publié une première série de rapports en 2002, puis une seconde en 2004, mais depuis, à l’exception du Nunavut en 2011, seul le gouvernement fédéral a continué de faire paraître des rapports d’indicateurs comparables, dont le plus récent date de 2010.
La disparition de ces rapports montre bien la difficulté de contraindre les gouvernements à se rendre des comptes mutuellement. Finalement, les gouvernements doivent être amenés à rendre des comptes à leurs citoyens. À cet égard, l’une des déceptions est qu’aucun gouvernement au Canada n’a encore adopté de charte des patients qui définisse les droits et les responsabilités en matière de santé et de soins de santé. Au fil des années, plusieurs propositions ont été présentées, et l’Alberta a presque réussi en ce sens en 2010, avec l’adoption et la sanction de la Loi sur la santé de l’Alberta – qui prévoyait une charte de la santé, mais cette loi n’a pas encore été promulguée.
En revanche, toute une industrie s’est développée autour des rapports fondés sur des indicateurs et des repères, faits par des organismes comme le Conference Board du Canada. De plus, l’Institut canadien d’information sur la santé a conçu un cadre de mesure du rendement et présentera bientôt un premier ensemble d’indicateurs.
Pour conclure, je crois que l’une des raisons pour lesquelles la transformation du système de santé continue de nous échapper est que nous n’avons pas une vision commune de la forme que pourrait prendre son succès du point de vue des patients, qui sont les utilisateurs finaux. En 1999, Peggy Leatt et ses collègues ont défini une vision en neuf points fort attrayante (p. 16) et je la recommande aux lecteurs.
Enfin, j’aimerais ajouter qu’aucun organisme n’a milité plus fermement en faveur de la création du Conseil canadien de la santé que l’Association médicale canadienne. La disparition du Conseil laissera un vide, mais j’espère que son travail judicieux et créatif, dont le Portail de l’innovation en santé est un exemple, portera des fruits au lieu d’être réinventé.

Ne restez pas les bras croisés

Michael McBane est le coordonnateur national de la Coalition canadienne de la santé.

Le tout dernier rapport du Conseil de la santé sur la situation des soins de santé au Canada fait une importante évaluation de ce qui a donné des résultats fructueux grâce à l’Accord sur la santé de 2004, de ce qui a mené aux échecs, et de ce qu’il faut faire désormais. Dans un appel à l’action, le Conseil souligne le rôle irremplaçable du gouvernement fédéral : « le gouvernement fédéral devrait jouer un rôle central dans l’apport de fonds pour garantir l’équité partout au Canada et pour préserver la perspective fondamentalement « canadienne », en participant activement à la planification du système de santé et à l’élaboration des politiques ».

Alors que l’Accord sur la santé de 2004 arrive à expiration, notre système de santé traverse une phase critique. Le gouvernement Harper a clairement fait savoir qu’il n’y aura pas de nouvel accord (ni même la moindre discussion). Au lieu de s’engager à accorder les fonds requis pour répondre aux besoins résultant de la croissance démographique et du vieillissement de la population, le gouvernement Harper a annoncé unilatéralement des coupures de 60 milliards $ dans les transferts en matière de santé et les paiements de péréquation.

Dans ce même souci de « couper les vivres et déguerpir » quand il s’agit du secteur de la santé, le gouvernement Harper a aussi décidé d’abolir le Conseil de la santé. Quand le message ne plaît pas à M. Harper, il se débarrasse du messager.

Le plan Harper fragmentera le système de soins de santé en 14 systèmes séparés. Son objectif est d’éliminer les normes nationales des services de santé, l’une des conséquences étant que l’accès aux soins dépendra grandement de la région où vous vivez. Le seul élément qui fait obstacle au plan Harper, c’est la population canadienne.

Durant l’assemblée annuelle des premiers ministres en juillet, l’ACS a fait paraître un sondage Nanos. Huit Canadiens sur 10 ont dit vouloir que le premier ministre Harper convoque une réunion des premiers ministres pour garantir la mise en place d’un plan d’avenir pour les soins de santé au Canada. Quatre Canadiens sur 10 ont dit qu’ils voteraient probablement pour un autre parti fédéral si celui qu’ils soutiennent actuellement ne présentait pas de plan d’avenir pour le système de santé.

Au départ, le financement fédéral des soins de santé au Canada était de 50 %, mais il chutera à moins de 20 % sous le gouvernement Harper. Selon le consensus général, le financement fédéral doit couvrir environ 25 % des dépenses de santé pour que le gouvernement fédéral s’acquitte de son rôle essentiel de gardien des normes nationales en vertu de la Loi canadienne sur la santé, et pour faciliter la transition à un système plus complet qui réponde aux besoins d’une population vieillissante.

Le leadership du gouvernement fédéral s’avère aussi essentiel pour maîtriser les coûts (p. ex., des médicaments d’ordonnance). Des investissements stratégiques fédéraux sont requis à court terme pour sauver des milliards de dollars à l’avenir. Les preuves montrent que les pays qui font plus de dépenses publiques obtiennent une rentabilité accrue et de meilleurs résultats de santé. Le changement transformateur préconisé par le Conseil de la santé ne pourra pas se produire en l’absence actuelle de leadership du gouvernement fédéral.

Le leadership fédéral est le ciment qui assurer la cohésion de notre système de santé national. Les Canadiens ne doivent pas rester les bras croisés, alors que M. Harper le démantèle systématiquement.

La santé pour tous, grâce à un leadership coopératif

Barbara Mildon, IA, Ph.D., CHE, ICSC(C), présidente, Association des infirmières et infirmiers du Canada.

Un mot – TOUS.
Trois lettres représentent l’une des notions les plus marquantes du rapport du Conseil canadien de la santé (CCS) : Meilleure santé, meilleurs soins et meilleure valeur pour tous. Préserver et promouvoir la santé et l’équité pour chacune et chacun est un principe qui sous-tend la profession infirmière.

Toute une année de consultations avec des membres du public de tous âges, des éducateurs, des responsables de politiques et des décideurs, des infirmières et infirmiers autorisés (IA) et d’autres prestateurs de soins de santé a culminé avec le rapport final, Un appel à l’action infirmière, qui comprend un plan d’action en neuf points. La recommandation première de la Commission, qui constitue une pierre angulaire du travail de transformation du système de santé fait par l’AIIC, vise à garantir que le Canada se classe parmi les cinq pays qui viennent en tête pour cinq indicateurs principaux de l’état de santé et du rendement du système d’ici 2017. Cette recommandation résulte d’une inadéquation troublante entre les dépenses et les résultats de santé au Canada. En dépit d’investissements et de budgets toujours plus énormes, le rendement du système canadien de santé et les résultats de santé de la population ont cessé de progresser, ou ont même chuté comparativement aux classements internationaux. Pour parvenir à notre objectif d’être parmi les cinq meilleurs pays pour cinq indicateurs, nous tous – Canadiens, prestateurs de services de santé, gouvernements, employeurs et autres – devons participer activement à la transformation du système.
C’est ce même principe qui a inspiré notre projet indépendant de Commission nationale d’experts. Si le système de santé est censé être au service des Canadiens, et les appuyer, alors les Canadiens méritent de pouvoir participer à sa transformation.

 Au printemps de 2013, l’AIIC a parrainé une conférence de consensus pour 32 représentants de conseils provinciaux et territoriaux de la qualité de la santé ainsi que de ministères de la Santé, d’autorités sanitaires régionales, de ministères fédéraux, d’universitaires, d’administrateurs du système de santé et d’experts en mesure des indicateurs. Après une longue journée de discussions et de débats constructifs et vigoureux, le groupe est parvenu à un consensus d’ébauche de portefeuille indiquant cinq objectifs prioritaires pour l’état de santé de la population et le système. Ces priorités se trouvent dans notre nouveau rapport, Le Canada parmi les cinq meilleurs pays en cinq ans : Établir un consensus national sur les indicateurs clés d’amélioration de la santé. Les indicateurs, tout comme l’exercice de consensus, constituent un point focal important pour parvenir à un changement réel, et c’est un point sur lequel tous les participants ont été prêts à se rallier.

Mais revenons au mot « tous ». Nous avons lu dans le rapport du CCS que le triple but de meilleure santé, meilleurs soins et meilleure valeur devrait être chapeauté par un objectif prééminent de santé pour tous – ce qui fait écho à la déclaration cruciale présentée il y a 35 ans par les leaders mondiaux de la santé lors de la Conférence internationale sur les soins de santé primaires. Ils ont souligné alors la nécessité d’une action urgente « de tous les gouvernements, de tous les personnels des secteurs de la santé et du développement, ainsi que de la communauté internationale pour protéger et promouvoir la santé de tous les peuples du monde ». Depuis des décennies, cette déclaration et l’importance qu’elle accorde aux soins primaires guident l’AIIC et les infirmières et infirmiers du Canada dans leurs activités pour améliorer la santé de la population et pour renforcer les systèmes de santé. Récemment, l’AIIC a publié un nouvel énoncé de position et une série sur le leadership en action, pour indiquer comment les IA font progresser les principes de soins de santé primaires et montrent leur capacité de diriger la transformation.


L’appel du CCS au leadership et à la collaboration, pour parvenir à un système de santé hautement performant dont bénéficieront tous les Canadiens, ne doit pas être manqué. C’est un appel auquel les infirmières et infirmiers du Canada répondent.