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28 mai 2013

Une nouvelle ère en matière de santé des Premières Nations en Colombie-Britannique


Trevor Kehoe est chargé de communications de l’autorité sanitaire des Premières Nations du territoire de la côte Salish, à West Vancouver.
Les Premières Nations de la Colombie-Britannique marqueront l’histoire en amorçant une démarche de transformation visant à changer la façon dont les soins de santé sont offerts à leurs enfants, à leurs familles et à leurs communautés. Le Plan tripartite pour la santé des Premières Nations en Colombie-Britannique en cours dans la province est une étude de cas sur le pouvoir de plusieurs nations qui s’unissent et qui parlent d’une même voix afin de trouver le chemin vers de meilleurs résultats de santé.

La région connue sous le nom de Colombie-Britannique est celle où la diversité des Premières Nations est la plus grande de tout le pays – on y trouve 203 communautés uniques. L’importance de la santé et du bien-être est nettement ressortie et pourrait devenir le terrain commun à partir duquel les Premières Nations de la Colombie-Britannique uniront leurs efforts pour réaliser les changements nécessaires à la santé de leur population. Cette coopération et la vision des chefs, des dirigeants, des directeurs de la santé et des dirigeants du secteur ont été les éléments de base qui ont permis d’amorcer l’actuelle démarche tripartite.

Des partenaires de soutien à Santé Canada, au gouvernement de la Colombie-Britannique et dans nos cinq autorités régionales de la santé et d’autres ont créé l’espace nécessaire à un important mécanisme de collaboration pour évoluer et grandir avec les Premières Nations de la Colombie-Britannique, positionnées comme partenaires égaux le long de ce parcours commun.

Grâce à des mécanismes de participation tels que le rassemblement annuel des forums Gathering Wisdom for a Shared Journey, les séances des caucus régionaux dans les cinq grandes régions de la province, les plateformes d’engagement communautaire, des communications et des rapports exhaustifs, à la table du First Nations Health Council et d’autres mécanismes, on dispose de l’espace nécessaire pour que la voix de chaque Première Nation soit entendue. Cet engagement global et ces processus d’approbation, associés à notre principe de responsabilité réciproque, constituent la pierre angulaire de ce processus de transformation et de transferts du système de santé, au cours duquel les communautés dirigent la discussion.

Une série d’ententes sans précédent entre les partenaires du plan tripartite, dont le Transformative Change Accord de 2005, le Transformative Change Accord: First Nations Health Plan de 2006, le Tripartite First Nations Health Plan de 2007 et le British Columbia Tripartite Framework Agreement on First Nation Health Governance de 2011 ont jeté les bases de la création de la nouvelle Structure de gouvernance des Premières Nations en matière de santé de l’autorité sanitaire des Premières Nations, du First Nations Health Council et de la First Nations Health Directors Association – une première au Canada.

Ces accords n’auraient jamais pu voir le jour sans une démarche d’engagement approfondie, un parcours pour l’engagement et les approbations, ni sans le leadership et l’unité démontrés par les Premières Nations de la Colombie-Britannique qui ont décidé officiellement d’aller de l’avant avec le transfert historique des services de santé de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits de Santé Canada, région Pacifique, à une autorité sanitaire des Premières Nations.

Les Sept directives élaborées au cours de centaines de rencontres communautaires provinciales, régionales et sous-régionales, de guides et de documents d’orientation décrivent les normes fondamentales et la marche à suivre pour une nouvelle relation de gouvernance en matière de santé.

La première de ces directives – menée par la communauté, fondée sur la nation – capte l’essence de la nouvelle approche des Premières Nations pour la gouvernance de la santé. Avec la voix unie de la direction des Premières Nations de la Colombie-Britannique et grâce à une participation concrète, à des partenariats volontaires et à une vision pour de meilleurs résultats de santé, les communautés planifient la création d’un système de santé novateur et plus efficace, qui concrétisera la vision de familles, d’enfants et de communautés des Premières Nations de la Colombie-Britannique qui seront dynamiques, en bonne santé et aptes à se prendre en charge elles-mêmes.

Visitez-nous à www.fnha.ca ou dans Facebook, Twitter ou YouTube.

27 mai 2013

Nous disposons de technologies de communication – utilisons-les!

Dre Wendy Graham est présidente-directrice générale de Mihealth Global Systems inc., www.mihealth.com, une société où elle travaille à améliorer la participation des patients dans le système de santé. Au cours de sa carrière, elle a écrit sur la réforme des politiques en santé ainsi que sur l’efficacité du système. Elle est considérée comme une médecin extrêmement influente sur les questions touchant la réforme de soins primaires et les modèles de soins en collaboration pour le Canada.

Le Rapport de progrès 2013 : renouvellement des soins de santé au Canada du Conseil canadien de la santé est un rapport impressionnant, qui capte bien l’essence de notre situation actuelle et de ce vers quoi nous devons aller. Il y a tout lieu de croire qu’il nous faudra procéder à un changement radical en matière de politique et de leadership pour apporter les améliorations nécessaires à la prestation de soins, sans pour autant devoir procéder à des investissements supplémentaires considérables.
   
Malgré l’engagement manifesté à plusieurs niveaux, l’accès aux soins de santé est assuré principalement à l’échelle locale et l’accès à un prestataire de soins primaires ou à une équipe de soins demeure variable et manque d’efficacité sur le plan économique. 
Theodor Marmor, professeur en politiques publiques et en gestion à l’Université Yale, est d’avis que la réforme des soins de santé ne sera possible que lorsque les gouvernements feront face à de graves déficits sur le plan fiscal.
  
Nous devons tirer parti des réformes des technologies de l’information à faible coût qui gèrent des rendements élevés sur les investissements et qui permettent aux patients de participer pleinement à la gestion de leur propre santé. Le moment est venu de se rallier aux médecins qui, dans une proportion de 57 %, utilisent le dossier de santé électronique (DSE). L’interopérabilité garantira les avancées nécessaires dans la réforme des soins primaires. Nous devons utiliser les courriels cryptés et des téléphones intelligents à une époque où le concept « chacun est son propre médecin » a le vent dans les voiles. Les économies de temps et d’argent qui pourraient résulter de l’utilisation de messagerie sécuritaire ou de textos avec votre prestataire de soins assureront une responsabilisation des prestataires, permettront un accès en temps réel à des réponses simples, par exemple les résultats d’un test de grossesse, pour prévenir des complications non désirées. Dans la revue Diabetes Care de juillet 2011, les faits étaient concluants : « L’accompagnement mobile a permis de réduire considérablement l’A1C (hémoglobine glyquée) sur une année. »

 
À l’avenir, la profession accompagnera le patient qui conservera les lectures de sa tension artérielle réalisées à la maison dans son téléphone portable, et qui pourra en discuter avec son pharmacien ou une infirmière avant de voir son médecin de famille pour une intervention médicamenteuse mieux ciblée.


Pourquoi ne pas renseigner le patient sur les risques cardiaques, ou une patiente à risque élevé d’ostéoporose sur l’application gratuite Outil de prédiction du risque de fracture sur 10 ans d’Ostéoporose Canada pour les iPhones?

      
Certaines de ces questions sont prises en charge par la Télémédecine, qui a transformé les soins pour le cancer et les soins psychiatriques, et réduit les déplacements et les risques associés aux insuffisances de services.

     
L’occasion de mettre en valeur le temps épargné en suscitant la participation de la personne est maintenant arrivée.

 
•    L’Association canadienne de protection médicale a fortement conseillé l’encodage des données échangées par voie électronique entre le patient et les fournisseurs dans le cercle de soins.
•    Grâce aux codes électroniques, la nécessité de consulter électroniquement est reconnue et cela incitera la profession à essayer les nouvelles technologies mobiles : résultats de laboratoire en pièces jointes, images diagnostiques, photos d’éruptions cutanées pour demander au dermatologue de poser un diagnostic.   
•    Les dossiers médicaux électroniques permettent d’accéder aux dossiers de patients et de les partager en utilisant les DSE par Internet, ou de les télécharger dans presque tous les téléphones intelligents ou appareils mobiles.  
•    Nous pouvons connecter tous les prestataires de soins qui travaillent ensemble et d’autres professionnels au sein du cercle de soins et faciliter une gestion efficace de problèmes de santé au sein de la population, par exemple pour le dépistage de la chlamydia ou du cancer. 
•    Les coûts sont partagés avec le consommateur engagé dans le processus, qui est désormais motivé à éviter les visites inutiles aux urgences et aux cliniques sans rendez-vous.

 
L’avenir s’annonce vraiment stimulant! 

24 mai 2013

Prix des médicaments à l’échelle pancanadienne : poursuivre sur notre lancée

Dr Michael Law est professeur adjoint au Centre for Health Services and Policy Research de la School of Population and Public Health à l’Université de la Colombie-Britanniqu.

Je ne peux m’empêcher d’être étonné par les progrès relatifs accomplis dans deux importants dossiers en matière de politique sur les médicaments, dossiers qui faisaient partie des engagements de l’Accord de 2003 sur la santé. 

Pensons tout d’abord au travail réalisé pour harmoniser l’évaluation des médicaments. Depuis 2003, le Programme commun d’évaluation des médicaments (PCEM) a formulé 236 recommandations sur les nouveaux médicaments et a procédé à des examens de médicaments qui sont largement utilisés dans les régimes provinciaux d’assurance-médicaments. Le concept d’une évaluation commune des faits probants sur les nouveaux médicaments au Canada suit son chemin et est déjà bien amorcé.

En revanche, on a toutefois peu progressé vers un engagement sur l’accord de collaboration pour les prix des médicaments. Du côté des médicaments de marque, il est devenu de plus en plus courant pour les pays de négocier des ententes confidentielles avec les compagnies pharmaceutiques grâce à ce qu’il est convenu d’appeler des « ententes relatives à l’inscription de produits » (EIP). Ces ententes consentent des réductions confidentielles aux régimes d’assurance-médicaments en échange d’une couverture des produits correspondants par ces régimes, particulièrement dans le système qui prévaut chez nous, dans lequel les provinces sont liguées les unes contre les autres.  

Du côté des médicaments génériques, pendant que les autres pays incitent les fabricants à se livrer une concurrence féroce pour obtenir les plus bas prix, nous continuons de nous cantonner à notre vieille formule qui consiste à fixer le prix des génériques sous forme de pourcentage arbitraire de celui de leur équivalent de marque. Bref, je crois que nous avons besoin de travailler ensemble, à l’échelle pancanadienne, sur le prix des produits pharmaceutiques. 

Après plusieurs années sans aucun fait nouveau, on a commencé récemment à observer certains changements. Ces initiatives ont été lancées par les provinces à titre individuel, puis élargies à l’échelle nationale grâce au Conseil de la fédération. Tout d’abord, en 2010, les premiers ministres ont convenu de travailler ensemble à obtenir de meilleurs prix sur les médicaments de marque; puis, en 2012, ils ont décidé de travailler du côté des génériques en mettant en place un mécanisme pour l’achat en commun de médicaments génériques.

Si on considère l’engagement pour des travaux à l’échelle pancanadienne formulé en 2003, force est de reconnaître que les progrès à ce jour sont modestes : des stratégies d’achat en commun sont en place pour sept médicaments de marque et pour six médicaments génériques. Lorsqu’on songe que des millions de Canadiens utilisent des milliers de médicaments d’ordonnance différents, il est tout à fait clair que de nombreuses possibilités d’initiatives axées sur la collaboration s’offrent à nous. 

Je crois qu’il est important, à ce stade, de se demander comment tirer parti de ces initiatives et poursuivre sur cette lancée. Comme le soulignait le Conseil dans son rapport sur la Stratégie nationale en matière de produits pharmaceutiques, les priorités changent avec les gouvernements, ce qui fait en sorte que des initiatives stratégiques valables sont souvent laissées en plan. Nous avons déjà commencé à le constater, dans une certaine mesure, lorsque le Québec a décidé de cesser de participer à ces nouvelles initiatives.   

Il est important de nous assurer que nous maintenons cet élan, puisque des obstacles considérables persistent dans les négociations communes pour les médicaments de marque et que les Canadiens continuent de payer pour des génériques dans le cadre d’un mécanisme de fixation des prix désuet. En suivant l’exemple du Programme commun d’évaluation des médicaments, il est peut-être temps pour nous d’officialiser ces initiatives d’achat en commun par l’intermédiaire d’un organisme de gouvernance structuré qui mettrait à profit et serait le prolongement de ces récentes réussites. Un organisme permanent aiderait à trouver des solutions à ces problèmes sérieux et permettrait de donner une nouvelle impulsion à l’élan qu’a permis de susciter l’initiative pancanadienne de fixation des prix des médicaments d’ordonnance.

23 mai 2013

Attendre encore… après toutes ces années




Dr Chris Simpson est président désigné de l’Association médicale canadienne, chef de la cardiologie à l’Université Queen’s et président de l’Alliance sur les temps d’attente.

Hier après-midi, dans le cadre de mes fonctions de directeur médical du programme cardiaque de mon hôpital, j’ai rencontré monsieur B., un homme de 72 ans dont l’épouse est morte à l’hôpital.
 
Je m’attendais à ce qu’il souhaite discuter des soins que sa femme avait reçus; à ce qu’il veuille peut-être essayer de comprendre pourquoi elle était morte et si certaines choses auraient pu être faites de manière différente. J’avais relu son dossier attentivement afin d’être certain d’avoir en main toutes les données nécessaires pour discuter de son cas avec monsieur B., de manière rationnelle et productive.
    
Le moment venu, monsieur B. ne voulait parler de rien de tout cela. Il m’a surtout parlé du parcours qu’avait dû franchir son épouse pour arriver à la chirurgie. Il m’en a fait le récit de manière chronologique. Elle s’est rendue à une série de rencontres, pour lesquelles elle a dû attendre chaque fois. Elle a aussi attendu aux urgences. Elle a attendu pour subir des tests. Elle a attendu pour des consultations, attendu des décisions et attendu pour sa chirurgie.
 
« Tous les médecins et tous les membres du personnel ont été fantastiques », ne cessait-il de me dire, comme s’il souhaitait protéger des critiques ceux d’entre nous qui avaient travaillé en première ligne. « Mais le système l’a laissé tomber. »
 
Il m’a ensuite raconté comment toutes les heures et tous les jours d’attente qui avaient jalonné son parcours dans le système de santé avaient transformé cet homme réfléchi, autonome et équilibré ainsi que sa conjointe en personnes craintives, vulnérables, déconnectées, anxieuses, démoralisées et minées par l’incertitude.

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Les Canadiens sont conscients que lorsqu’ils ont besoin de soins non urgents, ils doivent habituellement attendre. Lorsque ces périodes d’attente sont suffisamment courtes et que les patients sentent qu’ils ont une emprise sur la situation et sont en contrôle, ils se sentent confiants et satisfaits. Mais lorsque l’attente est trop longue et lorsque les personnes sentent qu’elles sont tombées dans « une zone grise » entre les diverses rencontres, les patients et leurs familles vivent de l’anxiété, un fardeau économique supplémentaire, de la douleur et de la souffrance inutiles, et subissent peut-être même des événements indésirables graves, y compris le décès. Il faut aussi tenir compte des coûts sociétaux liés aux attentes trop longues. L’Association médicale canadienne a estimé que les temps d’attente qui dépassent les paramètres acceptables sur le plan médical pour quatre interventions parmi les plus courantes engendrent pour l’économie canadienne des coûts de 14,8 milliards de dollars pour une seule année. (www.cma.ca/multimedia/CMA/Content_Images/Inside_cma/Media_Release/pdf/2008/EconomicReport.pdf).

Quand je pense aux 10 années ou presque qui se sont écoulées depuis la signature de l’Accord de 2004 sur la santé par le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires, j’ai bien peu de raisons de me réjouir. Malgré toute la bonne volonté du monde, le travail acharné et la coopération, malgré tout l’argent investi pour réduire les temps d’attente et les pressions soutenues du public pour les améliorer, nous n’avons pu constater que de modestes progrès. Depuis un ou deux ans, à mon grand découragement, on assiste à l’anéantissement des modestes progrès accomplis. L’ICIS (www.cihi.ca/cihi-ext-portal/pdf/internet/HCIC2012_SUMMARY_FR), le Conseil canadien de la santé et l’Alliance sur les temps d’attente (http://www.waittimealliance.ca/french/index.htm) s’accordent pour dire que les temps d’attente ont de nouveau empiré. Grosso modo, nous reculons et sommes en train de retourner à notre point de départ.
  
Comment se peut-il que tout ce travail et toutes ces ressources n’aient pas débouché sur des améliorations soutenues en ce qui a trait au temps d’attente?
  
Les raisons de cet échec sont nombreuses, mais elles conduisent toutes invariablement à une seule et même indiscutable réalité : l’argent investi n’a pas réussi à acheter le changement. Nous sommes uniquement parvenus à rendre les chiffres plus attrayants sur une courte période de temps. Notre « réussite » a été éphémère. Le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, sciences et technologie, dans son examen des progrès réalisés depuis l’Accord de 2004 (http://www.parl.gc.ca/Content/SEN/Committee/411/soci/rep/rep07mar12-f.pdf) fait état de ce même sentiment, et il recommande que les investissements soient absolument utilisés pour générer le changement et non pour maintenir le statu quo.

À quoi pourrait ressembler le changement réel, gage d’une vraie transformation?
 
Eh bien, il pourrait commencer par l’assemblage d’informations claires et actuelles sur les résultats et le rendement, d’instruments pour le mesurer, et par la création d’un organisme national qui disposerait des moyens et de pouvoirs pour recueillir, analyser et présenter ces données. On ne peut pas changer ce qu’on ne peut pas mesurer.
 
De tels changements donneraient aussi lieu à plus de reddition de comptes pour la mise en place des changements pour lesquels les investissements auraient été consentis. Nous ne changerons rien si les bailleurs de fonds ne nous tiennent pas responsables de la mise en place des changements que les ressources fournies visaient à engendrer.
 
Les changements transformationnels se traduisent par beaucoup moins d’effet de silo au sein du système. On dit souvent que nous sommes une nation de projets pilotes quand il est question de santé. Nos silos culturels et de gouvernance entravent le partage de nos réussites et de nos pratiques exemplaires. Nous « réinventons la roue » éternellement parce que nous avons réduit la perspective, les normes et les objectifs nationaux.
 
Enfin, les changements transformationnels signifient que tous les intervenants du système doivent se lever et retrousser leurs manches. Les groupes de médecins et les organismes d’autres professionnels de la santé doivent continuer de faire pression pour les patients individuels, mais ils doivent aussi adhérer à notre professionnalisme « civique » – afin d’aider notre système à en avoir plus pour l’argent investi et de stimuler notre responsabilité collective pour trouver la voie vers la viabilité.
  
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Si je remets mon chapeau de médecin, je vois tout cela comme une avenue pour modifier fondamentalement notre approche de la prestation de soins, afin qu’elle passe des soins centrés sur le prestataire à des soins centrés sur le patient. Monsieur et madame B. souhaitaient qu’on les accompagne dans leur parcours. Mais au lieu de cela, nous les avons invités à se joindre à notre parcours à nous.
 
Monsieur et madame B. ont reconnu l’excellence qui caractérise chacun des silos, mais ils se sont sentis abandonnés aux points de transition qui ont marqué leur parcours. Ces points de transition entre chaque composante sont les temps d’attente; c’est dans ces goulots d’étranglement que se forment les perceptions négatives, les inégalités et les résultats en deçà des attentes. C’est aussi là que l’inefficacité et le gaspillage trouvent leur source.
  
Monsieur et madame B. méritaient mieux. Tous les Canadiens méritent mieux. Et nous pouvons faire mieux. Ensemble, nous pouvons construire un système de santé qui méritera réellement la confiance des Canadiens. 



14 mai 2013

Les ressources humaines en santé (RHS) au Canada – 2e partie : quelle est la prochaine étape?

John G. Abbott, chef de la direction, Conseil canadien de la santé

Dans mon dernier blogue, j’ai évoqué certains défis importants auxquels fait face notre système de soins de santé en matière de gestion de nos ressources humaines en santé, et j’ai mis l’accent sur la nécessité de préconiser une approche stratégique.

Alors, quelles démarches devrait entreprendre le Canada afin d’obtenir le système de soins de santé à haut rendement que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens veulent? Selon le Conseil de la santé, nous devons travailler sur de nombreux éléments de base :

1. Définir une vision et des objectifs mesurables

Nous devons établir des objectifs précis pour chacune de nos professions, aux échelles nationale et provinciale. Pour que ces objectifs puissent se concrétiser, leur fondement doit reposer sur les besoins de la population en matière de santé, sur les modes de collaboration interprofessionnelle dans la prestation de soins de santé, et sur la capacité de notre système d’enseignement et de formation. Nous devrions, par exemple, viser l’autosuffisance et fixer une échéance afin de réduire nos besoins en recrutement de médecins formés à l’étranger au sein de nos professions de la santé. Nous pourrions aussi fixer des objectifs précis en matière de formation de la main-d’œuvre dont nous allons avoir besoin en vue d’assurer la prestation des soins de santé au nombre grandissant de patients représentant des cas complexes au sein de la collectivité ou à domicile.


2. Aborder nos enjeux en matière de ressources humaines lors de la planification de personnel


Le Canada a démontré qu’avec le temps, il peut mettre en œuvre des moyens novateurs visant à assurer la prestation de soins de plus grande qualité et avec une efficacité accrue à l’échelle locale. Or, lorsqu’il est question de la mise en œuvre d’un système de santé à haut rendement, il s’avère que le temps joue contre nous. Nos gouvernements et nos corps professionnels doivent faire preuve d’une meilleure collaboration afin d’élaborer des politiques de soutien qui accélèrent le processus de mise en œuvre et la diffusion de pratiques novatrices sur le plan national. Cela comprend l’élaboration de cadres stratégiques visant à favoriser le travail de concertation entre professionnels, et la mise en place d’un système d’enseignement postsecondaire qui s’adapte aux besoins prévus de la population en matière de santé afin de former des professionnels qui répondent à ces besoins.

3. Un ensemble centralisé de données probantes


Par le passé, l’application des connaissances à l’égard des ressources humaines en santé était une voie à sens unique : les chercheurs produisaient des résultats qu’ils communiquaient par la suite aux décideurs. Il n’est donc pas surprenant que nous n’ayons pas de banque de renseignements commune.

À la lumière de cette réalité, plusieurs intervenants en soins de santé canadiens réclament la mise en place d’un observatoire des ressources humaines en santé. L’observatoire proposé serait un forum qui permettrait aux chercheurs, aux gouvernements, aux employeurs, aux professionnels de la santé et aux syndicats de se mobiliser afin de partager leur point de vue et de créer progressivement une banque commune de connaissances avec la participation de tous les secteurs.

Il pourrait également s’agir d’un forum visant à coordonner la recherche sur les enjeux qui touchent les ressources humaines en santé, à renforcer le système de cueillette de données, et à mettre en commun les approches à l’échelle des provinces et des territoires canadiens. Ainsi constitué, le forum permettrait d’accroître la collaboration interprovinciale en s’appuyant sur les tendances actuelles.

En 2010, le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes a recommandé la création d’un observatoire national. Le Conseil de la santé a approuvé cette recommandation. Parmi les nations comparables à la nôtre, l’Australie a mis en place un observatoire dont le travail est grandement apprécié par les experts en la matière. Connu sous le nom de Health Workforce Australia, l’observatoire invoque, en tant qu’objectif, d’assurer la mise en place d’un système de ressources humaines en santé durable en Australie.

En fait, les éléments constitutifs d’un observatoire sont déjà en place sous la forme du Réseau canadien sur les ressources humaines en santé. Le Réseau pancanadien sur les ressources humaines en santé (RCRHS) a été mis sur pied grâce à des fonds fédéraux. Il est composé de chercheurs et de décideurs de politiques de renom, et il compte plus de 75 utilisateurs, partout au Canada. Son comité consultatif comprend des représentants de ministères de la Santé.

On considère déjà le Réseau comme étant une source fiable de renseignements sur les meilleures pratiques en matière d’enjeux de rétention et de productivité des ressources humaines en santé.

En terminant, j’estime que le Canada se trouve dans une position de force qui lui permet d’apporter des modifications aux politiques en place et d’améliorer la productivité de ses ressources humaines en santé ainsi que le rendement de son système de soins de santé. De nos jours, les gouvernements et les gestionnaires des soins de santé connaissent bien le processus d’amélioration de la qualité des soins de santé. Ils reconnaissent également qu’une réorganisation de nos systèmes de santé qui permettrait d’offrir des soins plus efficaces et qui cernent davantage les besoins et les désirs des patients peut se traduire par une économie de coûts.

Tout comme le Canada est fier de pouvoir compter sur l’un des systèmes financiers les plus performants au monde, ne devrions-nous pas également souhaiter avoir l’un des meilleurs systèmes de santé au monde? Au Canada, nous disposons de suffisamment de connaissances et de ressources pour être en mesure de planifier adéquatement nos besoins éventuels en matière de soins de santé. Cela s’avère d’autant plus lorsqu’il est question de nos ressources humaines en santé.

En fin de compte, nous voulons non seulement devenir autosuffisants à l’échelle nationale, mais nous souhaitons pouvoir compter sur des ressources humaines hautement qualifiées pour répondre à nos besoins en matière de soins de santé, et ce, dans toutes les régions du pays. Si nous voulons mener ce projet à bien, nous devrons préconiser une approche stratégique qui s’appuie sur la collaboration continue des gouvernements, des corps professionnels et de leurs organismes de régulation, et de la communauté de formateurs et d’enseignants.

9 mai 2013

Le déjeuner Innovation en santé


Dans la matinée du 7 mai, le Conseil de la santé a célébré les lauréats de notre 4e Défi annuel de l'innovation en santé lors d'un déjeuner sur le thème de l'innovation en santé qui a eu lieu à la Bibliothèque de référence de Toronto.

Les étudiants lauréats sont venus de l'Université de l'Alberta, de l'Université Dalhousie, de l'Université McMaster, de l'Université Northern British Columbia et de l'Université de Toronto pour recueillir leur prix devant le personnel du Conseil de la santé et des intervenants du système de santé.

Will Falk a prononcé un discours inspirant sur l'avenir des soins de santé, où les patients et les prestataires de soins pourront tisser des liens virtuels. Il a parlé de son intérêt pour les pratiques innovantes adoptées dans les pays en développement et il a déclaré que les Canadiens doivent se débarrasser des anciennes façons de faire, par exemple, la dépendance des médecins sur les télécopieurs.

Le Conseil de la santé a fait une démonstration du Portail de l'innovation en santé et a annoncé aux étudiants lauréats que les pratiques novatrices qu'ils ont découvertes dans le cadre du Défi seront publiées dans le Portail de l'innovation en santé avec une mention de leur auteur. Leur travail contribuera à l'échange de bonnes idées entre les autorités et, nous l'espérons, à établir des pratiques exemplaires nationales qui favorisent une meilleure santé pour tous les Canadiens.

Vous êtes tous invités à prendre part au dialogue sur l'innovation en santé et à partager des pratiques novatrices en la matière sur le Portail de l'innovation en santé. Dans notre base de données consultable, il est facile de découvrir des pratiques, des programmes, des services et des politiques qui éveillent votre intérêt. Si vous souhaitez nous faire part d'une pratique innovante, veuillez nous adresser un courriel à innovation@conseilcanadiendelasante.ca. Votre participation rendra cet outil précieux pour le système de santé canadien.

Encore toutes nos félicitations à tous les gagnants!