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10 février 2011

Les casques de cyclistes – Plus on est nombreux, plus on est en sécurité

Le Dr Brian Goldman est un médecin d’urgence chevronné et l’un des reporters médicaux les plus respectés au Canada. Il a été primé pour ses chroniques médicales à The Health Show et The National, à la télévision de la CBC. De plus, il est connu au Canada en tant qu’animateur de l’émission White Coat, Black Art diffusée par la radio de la CBC.

C’était à l’époque de mes débuts de médecin d’urgence. Je me souviens qu’un jour le personnel paramédical a amené un adolescent à l’hôpital. Un passant l’avait trouvé, allongé par terre à côté de sa bicyclette. Il était à demi conscient et avait des enflures et des meurtrissures très symptomatiques d’un côté de la tête. Soudain, là devant mes yeux, il est tombé dans un état comateux profond, avec une grande faiblesse du côté du corps opposé à ses blessures sur le cuir chevelu.

Mon patient était dans un état grave, c’était clair. Heureusement, le personnel paramédical est resté à son chevet pendant que je travaillais frénétiquement pour stabiliser son état. Puis je l’ai fait transféré dans un hôpital pédiatrique et le personnel paramédical a foncé à plus de 100 km/h dans les rues de la ville pour arriver à temps. 

Bonne nouvelle : les neurochirurgiens ont pu opérer mon patient et faire disparaître un hématome extradural, c’est-à-dire une accumulation de sang dans son crâne. Il s’est complètement rétabli. Mais sans un transport rapide à l’hôpital et sans l’intervention de chirurgiens qualifiés, mon patient serait certainement décédé.

Tous les patients n’ont pas la même chance que lui. La raison en est simple : bien trop de Canadiens circulent à bicyclette sans porter de casque. Selon l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, tout juste 4,1 millions des quelque 11,4 millions de Canadiens âgés de 12 ans et plus qui font de la bicyclette portent un casque adéquat, en tout temps.

C’est pour cette raison que j’appuie l’utilisation des indicateurs de la santé qui permettront de mesurer l’efficacité des lois et des règlements exigeant le port des casques par les cyclistes. Les blessures sont la cause première des décès et des invalidités parmi les enfants et les jeunes au Canada. Les causes principales de blessures comprennent les accidents de bicyclettes et de véhicules motorisés. Quand on voit les retombées des traumatismes sur les vies des patients et de leurs familles, on comprend que le seul moyen complètement efficace de lutter contre les blessures, c’est de les prévenir.

Les casques peuvent réduire de 85 % les risques de traumatismes crâniens, mais les campagnes de sécurité ne suffisent pas. Considérer les lois sur le port obligatoire des casques constitue un excellent point de départ, étant donné que ces lois ont montré qu’elles mènent à un port accru du casque et à une réduction des blessures à la tête. Plusieurs provinces ont réglementé le port des casques de cyclistes. Certaines exigent le port du casque pour les gens de tous âges, tandis que d’autres l’imposent uniquement aux enfants et aux jeunes de moins de 18 ans. En comparant les taux de blessures dans ces différentes instances, on peut évaluer l’efficacité des lois sur le port des casques de cyclistes.   

Les autres indicateurs de la santé de l’ICIS et de Statistique Canada qui sont rattachés à la sécurité comprennent les taux de mortalité, les hospitalisations et le pourcentage des cyclistes qui portent un casque.

En ciblant le port du casque pour les cyclistes et les lois qui l’imposent, nous renforçons la sécurité pour les Canadiens. Et nous réduisons le carnage dans nos salles d’urgence.

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