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21 janvier 2013

Que disent les médecins canadiens de soins primaires à propos du système de santé?

Aujourd’hui, nous avons le plaisir de faire paraître le 7e Bulletin de notre série Les soins de santé au Canada, c’est capital, qui se penche sur le rendement du système de santé. Pour la première fois dans l’histoire de cette série, nous présentons les opinions des médecins de soins primaires – qui sont le premier point de contact de la plupart des Canadiens avec le système de santé – sur les soins prodigués à leurs patients.

Chaque année, le Fonds du Commonwealth fait un sondage international des politiques de santé et donne des résultats comparatifs sur les expériences de soins de santé dans plusieurs pays. Notre rapport examine les résultats du sondage de 2012 auprès de plus de 10 000 médecins au Canada et dans neuf autres pays. Nous avons le plaisir de cofinancer les sondages du Fonds du Commonwealth depuis de nombreuses années. Plusieurs organismes importants (Alberta Health Quality Council, Qualité des services de santé Ontario, Commissaire à la santé et au bien-être du Québec et Inforoute Santé du Canada) se sont joints à nous pour inclure des échantillons plus vastes et plus représentatifs du Canada.

Dans ce bulletin, nous nous concentrons sur plusieurs secteurs clés du rendement du système de santé : accès aux soins primaires, coordination parmi les prestateurs de soins de santé, adoption de la technologie de l’information et initiatives visant à améliorer les pratiques. Grâce à des échantillons plus vastes, nous avons aussi pu comparer comment les expériences de soins de santé variaient de province à province. En outre, nous avons évalué comment le Canada se classe à l’échelle internationale et nous avons examiné comment sa performance a évolué au fil du temps, en fonction de sondages similaires effectués en 2006 et 2009.

Bien que l’importance des soins primaires mobilise actuellement davantage l’attention des décideurs de politiques au Canada, nous avons constaté de grands écarts de rendement entre les provinces, ce qui révèle un potentiel d’améliorations. En dépit des progrès clairement accomplis par les provinces dans certains secteurs des soins de santé, nous restons derrière les pays phares à l’échelle nationale pour l’accès aux soins et l’utilisation de la technologie de l’information.

Alors que les gouvernements de notre pays continuent d’investir dans les soins de santé primaires, ce bulletin montre en quoi les provinces pourraient apprendre les unes des autres et quels exemples internationaux pourraient nous guider.

Téléchargez notre rapport Comment les médecins canadiens de soins primaires classent-ils le système de soins de santé? et faites-nous savoir si vous êtes d’accord avec nos conclusions. 


Sukirtha Tharmalingam, Analyste principale des politiques, Conseil canadien de la santé

11 janvier 2013

2013 au Conseil canadien de la santé

Bonne année à tous les lecteurs de notre blogue! Nous sommes très heureux de vous compter parmi nous et nous espérons que vous continuerez d’apprécier notre travail.

L’année 2013 s’annonce fort intéressante au Conseil canadien de la santé et c’est pourquoi nous voulons vous informer de quelques-uns de nos projets à venir.

Le 18 janvier est la date limite d’inscription au Défi de l’innovation en santé pour les étudiants des collèges et universités. Nous avons déjà reçu beaucoup d’excellentes soumissions et nous en attendons d’autres encore! La présélection des candidats sera annoncée le 11 mars 2013, alors restez à l’écoute.

Dans deux semaines environ, nous publierons notre plus récent rapport intitulé Comment les médecins canadiens de soins primaires classent-ils le système de soins de santé? Résultats du Sondage international 2012 du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé auprès des médecins de soins primaires. Ce septième rapport de notre série Les soins de santé au Canada, c’est capital présente les expériences des médecins au sein du système de santé.

En mars, nous publierons un rapport sur l’amélioration de la qualité de la santé, puis notre Rapport de progrès 2013 paraîtra en mai. Ce Rapport de progrès, qui suivra les deux documents du même nom (2011 et 2012), couvrira les thèmes suivants :
  • Accès aux soins et temps d’attente 
  • Réforme des soins primaires et dossiers de santé électroniques 
  • Gestion des produits pharmaceutiques 
  • Promotion de la santé, prévention des maladies, santé publique 
  • Santé des Autochtones 
Cette année, nous continuerons d’ajouter de brillants exemples d’innovation en matière de santé à notre Portail de l’innovation en santé ainsi que sur YouTube, pour les exemples présentés en format vidéo. Au printemps, nous porterons tout particulièrement notre attention sur les temps d’attente, et nous couvrirons bien d’autres thèmes tout au long de cette année. Vous trouverez le Portail de l’innovation en santé au www.healthcouncilcanada.ca/innovation et les vidéos au www.youtube.com/healthcc.

À l’automne, nous tiendrons notre symposium national annuel. Pour des détails du symposium de l’an dernier, cliquez ici. Nous vous donnerons des nouvelles quant au thème de cette année!

Enfin, vers la fin de l’année, nous ferons paraître un rapport sur les aînés autochtones. Ce rapport s’inscrira dans le cadre de nos travaux sur la santé des Autochtones, dans la foulée de nos deux derniers rapports sur la santé des femmes et des enfants autochtones et sur les soins de santé pour les Autochtones en milieu urbain.

Merci pour cette très belle année 2012 – nous espérons que vous continuerez de nous suivre tout au long de nos activités en 2013! N’oubliez pas de vous inscrire au blogue et abonnez-vous à notre bulletin électronique pour rester informé de nos rapports, de nos webinaires et de nos autres projets.

2 janvier 2013

Créer la sécurisation culturelle pour les Autochtones dans les systèmes de santé en milieu urbain

La Dre Catherine Cook est conseillère au Conseil canadien de la santé et vice-présidente, Population et Santé autochtone, à l’autorité sanitaire régionale de Winnipeg au Manitoba. La Dre Cook est métisse. 

La plupart des Canadiens savent que beaucoup de membres des Premières Nations, d’Inuits et de Métis sont en plus mauvaise santé et vivent dans des conditions plus difficiles que le reste de la population canadienne. En 2010, le Conseil canadien de la santé a entrepris un projet pluriannuel pour explorer les programmes et les stratégies qui présentent le potentiel de réduire ces disparités de santé entre les Canadiens autochtones et non autochtones.

Au printemps dernier, le Conseil canadien de la santé a voyagé dans le pays pour en apprendre davantage sur les soins de santé offerts aux Autochtones en milieu urbain. Environ la moitié de la population autochtone du Canada, dont le total est de 1,3 million d’habitants, vit dans les villes mais ne fait pas autant appel aux services de santé classiques que les autres Canadiens. Les Autochtones ont moins tendance à demander de l’aide quand ils ont des symptômes de maladies, mais ils reçoivent plus souvent un diagnostic à une étape plus avancée que les non-Autochtones – retard qui peut rendre le traitement plus difficile, voire impossible. Bien que les comptes rendus de recherche montrent clairement que beaucoup d’Autochtones ne font pas suffisamment confiance au système de santé pour l’utiliser, ce fait n’est pas très connu des prestateurs de soins de santé.

Le Conseil canadien de la santé a organisé des rencontres avec les prestateurs de soins de santé et les décideurs de politiques à Saskatoon, Winnipeg, Vancouver, Edmonton, Toronto, Montréal et St. John’s. Beaucoup de participants étaient des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis et ils ont généreusement partagé leurs points de vue et leurs expériences personnels et professionnels. Les participants ont parlé du sentiment de malaise, d’impuissance et de peur que les Autochtones peuvent avoir quand ils tentent de faire appel aux services de santé. Voici ce qu’en a dit un participant : « Ils ont fait l’expérience d’être traités avec mépris, d’être jugés ignorés, stéréotypés, racialisés et rabaissés. » L’un des récits illustre ce type de préjugés racistes dont souffrent de nombreux Autochtones. Un Autochtone blessé est arrivé aux urgences, où une infirmière lui a interdit de s’allonger sur un lit. Quand un médecin a demandé pourquoi le patient n’était pas allongé, l’infirmière a expliqué que l’homme était sale et que de toute façon il retournerait dans la rue à sa sortie de l’hôpital. En fait, le patient était employé, propriétaire de sa maison, et il avait été attaqué alors qu’il rentrait du travail.

La plupart des professionnels de la santé sont bien intentionnés mais ne se rendent pas compte qu’ils agissent en fonction de stéréotypes profondément ancrés envers les Autochtones dans toute la société canadienne. Ils ne comprennent peut-être pas qu’ils sont la raison pour laquelle un patient des Premières Nations, inuit ou métis ne suit pas un protocole de traitement ou ne revient pas à ses rendez-vous.

En dépit de tous ces défis, il y a de bonnes nouvelles – de très bonnes nouvelles. Partout au pays, des programmes sont en cours pour créer des milieux de soins de santé sans racisme, où les Autochtones peuvent se sentir les bienvenus, en sécurité. Par exemple, depuis quelques années, on constate une augmentation des programmes de formation à la compétence culturelle pour les professionnels de la santé, ainsi qu’une hausse de la demande pour les travailleurs de soutien autochtones qui jouent le rôle d’interprètes culturels entre les patients autochtones et les prestateurs de soins classiques. Ces programmes, et d’autres, sont décrits dans le récent rapport du Conseil canadien de la santé, Empathie, dignité et respect : Créer la sécurisation culturelle pour les Autochtones dans les systèmes de santé en milieu urbain.

Les systèmes de soins de santé au Canada ont le devoir de se tourner vers les populations qui souffrent d’un mauvais état de santé ou qui n’utilisent pas les services, d’en comprendre les raisons et de s’adapter pour mieux répondre à leurs besoins. Faire des efforts spécifiques afin que le système de santé soit culturellement sécuritaire pour les Autochtones est non seulement une contribution importante à l’amélioration de leur santé, mais aussi un moyen concret de montrer du respect et de travailler en vue de la réconciliation.